Argentine. 70 anciens militaires accusés d’avoir tué 789 personnes

dimanche 9 décembre 2012.
 

L’Argentine juge depuis hier 70 anciens militaires accusés d’avoir tué 789 personnes pendant la dictature. Plusieurs victimes, comme ces deux religieuses de Haute-Garonne, ont été jetées vivantes d’un avion.

Les tortionnaires et assassins de Léonie Duquet et Alice Domon, deux religieuses de la communauté des Sœurs des missions de Seysses en Haute-Garonne, comparaissent depuis hier à Buenos Aires. Avec 70 co-accusés, dont onze déjà condamnés à perpétuité en 2011, ils sont jugés pour ces crimes et les meurtres de 787 autres personnes perpétrés durant les huit années de la dictature argentine (de 1976 à 1983).

Parmi eux, Alfredo Astiz, le directeur de la sinistre École de mécanique de la marine (ESMA) de Buenos Aires, lieu ou se déroulaient la plupart des exactions décidées par la junte.

Surnommé « l’ange blond de la mort », cet ancien capitaine a été condamné par contumace en France à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’enlèvement et le meurtre, en 1977, des deux religieuses avant d’écoper de la même peine en Argentine.

La junte militaire avait décidé de « supprimer » les deux religieuses parce qu’elles étaient engagées auprès des pauvres et soutenaient les « Mères de la place de Mai » qui dénonçaient les centaines de disparitions. « Les vols de la mort »

Au cours de ce procès fleuve qui doit durer deux ans, à raison de trois audiences par semaine, les juges du tribunal fédéral de Buenos Aires s’attacheront notamment à déterminer les responsabilités de chacun des sept « bourreaux » mis en cause dans les « Vols de la mort ».

Cette pratique, qui n’a encore jamais été jugée, consistait à jeter d’avions des gens préalablement drogués, et le plus souvent vivants, afin de « les faire disparaître définitivement ». La plupart du temps, ces hommes et ces femmes étaient « balancés » dans la mer ou les eaux du río de la Plata, ce fleuve qui sépare l’Argentine de l’Uruguay. Mais, plusieurs cadavres ont été retrouvés et permis de mettre au jour l’existence de ces terrifiantes opérations.

Les deux religieuses françaises auraient été victimes de cette pratique. Après avoir été torturées, elles auraient été jetées dans le rio de la Plata, le 18 décembre 1977...


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