Vote du budget d’austérité 2013 ? Débat au sein du Front de Gauche

samedi 12 janvier 2013.
 

Dès les rencontres d’été du Front de gauche (fin août 2012), la question du vote sur le budget 2013 a été pointé par tous les intervenants et toutes les organisations membres comme un enjeu important et difficile.

Sur le fond, je suis persuadé que tous ces partis font une analyse proche de la politique menée par le gouvernement Ayrault, à savoir une politique social-libérale acceptant jusqu’à présent tous les diktats de la finance internationale, d’Angela Merkel et des gourous de l’Europe libérale.

Reste plusieurs questions :

- celle de la tactique du Front de Gauche sur le champ politique pour éviter d’être marginalisé vis à vis du large camp d’électeurs qui se réclame de la gauche et attend encore le Père Noël de la part du gouvernement

- celle de l’autonomie des élus vis à vis de leurs organisations du Front de Gauche

- celle du rapport entre le PCF et les autres partis vu le poids décisif du PCF dans le Front de Gauche, en particulier parmi les élus

Jacques Serieys

6) Le positionnement du Front De Gauche par rapport au PS ne constitue pas l’alpha et l’oméga de son action politique

Pour lire ce texte, cliquer sur le titre 6 ci-dessus.

5) Un budget 2013 à jeter, à rejeter (Communiqué de la Gauche anticapitaliste)

Le débat budgétaire touche à sa fin. L’assemblée nationale l’a approuvé le 20 novembre et maintenant c’est au tour des sénateurs de se prononcer.

Le débat parlementaire n’a rien changé sur le fond. Le changement n’est pas au rendez-vous du budget 2013 qui est marqué du sceau de l’austérité. Il s’inscrit dans la droite ligne du TSCG instituant la règle d’or. Il y a une cohérence évidente entre ce budget et la loi de programmation budgétaire votée juste avant.

Ni le principe ni le poids de la dette ne sont remis en cause. Les intérêts de la dette restent le premier poste budgétaire.

Il y aura moins de créations de postes de fonctionnaires (11 000) que de suppressions (12 298).

Le gel des tranches du barème de l’impôt va mécaniquement augmenter les impôts payés par des millions de foyers fiscaux. Le gouvernement de J. M. Ayrault s’est plié aux injonctions et aux pressions des soi-disant « pigeons » en révisant à la baisse la taxation de leurs plus-values. Tout cela a un coût qui sera répercuté sur d’autres catégories de la population.

Il a emboité le pas au Medef en réduisant les dépenses publiques à hauteur de 10 milliards d’euros, auxquels s’ajouteront les 50 milliards d’euros d’économies du dépenses publiques dans le cadre du plan de compétitivité. Les collectivités territoriales, comme le point d’indice des fonctionnaires, verront leur dotation gelée l’année prochaine. Ces tendances lourdes du budget 2013, comme la reprise à son compte de l’essentiel du rapport Gallois, indiquent que le gouvernement tourne le dos aux intérêts de la majorité de la population et choisit de leur faire payer la crise.

En s’abstenant, les députés du Front de gauche se sont démarqués des choix politiques du Parti socialiste.

Mais, pour la Gauche anticapitaliste, le vote contre était plus cohérent pour signifier de la part des députés du Front de gauche leur refus de l’austérité version sociale-libérale, plus à même de démontrer qu’ils portent une alternative politique se démarquant des choix faits par le gouvernement Ayrault.

Les marchés financiers en demanderont toujours plus, comme le montre la décision récente de l’agence Moody’s.

La construction d’un front large contre la crise, porteur d’une alternative à la politique d’austérité, qui accroît les inégalités et approfondit la crise pour la majorité de la population, est à l’ordre du jour dès maintenant. Le Front de gauche doit en être le point d’appui principal.

4) Le Front de gauche face aux pièges de la division qui lui sont tendus

Commentaire par Debonrivage d’un article de Mediapart intitulé "Face à Hollande PCF et Parti de gauche empruntent deux chemins différents"

Pour lire cet article, cliquer sur le titre 4 ci-dessus.

3) La difficile alternative du PCF : faire majorité (malgré tout !) avec le PS et/ou préserver l’unité du Front de gauche ! (article du NPA)

PCF et PG. Des accords et désaccords

Avec le vote global du budget à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, la pression monte au sein du Front de Gauche. S’abstenir ou voter contre  ? «  Dans la majorité qui a permis le changement  » dixit Pierre Laurent, ou pour «  une autre majorité de gauche avec des socialistes et des écologistes  » comme le dit Mélenchon  ?

Jeudi 15 novembre, les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen ont voté contre le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui a été rejeté. Ils ont donc confirmé le positionnement des élus du Front de Gauche à l’Assemblée nationale qui avaient eux aussi voté contre quelques jours plus tôt.

Le problème maintenant posé au Front de Gauche est celui de s’opposer de façon conséquente à l’ensemble du budget d’austérité présenté par le PS, à l’Assemblée nationale et au Sénat où le PCF est en situation de faire et défaire la majorité.

Des votes qui pourraient sonner la discorde entre les deux principales composantes du Front de Gauche.Car Mélenchon le dit partout  : s’il y était, il voterait clairement contre. Du côté du PCF, les choses sont plus compliquées.

Votes différents  ?

Son vote contre le PLFSS, à l’Assemblée nationale puis au Sénat, met le PCF dans une certaine difficulté. Pour justifier son geste, le parti a sorti un communiqué officiel intitulé «  La «  solidarité majoritaire  » au Sénat, c’est de ne pas refuser en 2012 ce que l’on a porté ensemble en 2011  ». Les dirigeants communistes y disent – à juste titre – que le PS, appuyé par la droite, a refusé tous les principaux amendements proposés par les parlementaires du Front de Gauche. Tout en rajoutant de suite «  Pourtant la majorité est diverse comme l’a été le rassemblement qui a permis de chasser la droite. Cette diversité doit être respectée et entendue  »…

Toute la contradiction du positionnement du PCF y est résumée, contradiction confirmée par l’abstention des députés du Front de Gauche sur le vote global du budget à l’Assemblée nationale le mardi 20 novembre.

Du côté du PG, on tortille moins. «  On doit voter contre si on veut faire comprendre à l’opinion publique qu’il y a deux lignes à gauche  » dit même Éric Coquerel. Et à François Delapierre de rajouter  : «  En votant contre, on dit  : Si c’étaient nous, ce serait mieux  !  ».

Stratégies divergentes  ?

Car derrière ces dissonances sur le vote budgétaire, des perspectives différentes s’affirment. Concluant la conférence de presse du lundi 12 novembre présentant le «  contre-budget  » proposé par le Parti de gauche, Mélenchon lui-même l’a formulé  : «  Je suis prêt à diriger le gouvernement de ce pays avec une autre majorité de gauche faite de socialistes et d’écologistes. On a de très bons économistes qui sont capables de déposer un collectif budgétaire vingt-quatre heures après ma nomination  ».

Cet objectif de constitution d’une majorité alternative qui mise sur l’échec de Hollande-Ayrault et du PS n’est pas du goût du PCF. Pour Olivier Dartigolles, «  il ne faut pas dresser des murs à l’intérieur de la gauche  ». Marie-Pierre Vieu va même plus loin  : «  on n’y arrivera pas uniquement en unifiant la gauche de la gauche (…) On ne peut pas être dans la négation du PS, même si on est conscient de son tournant libéral  ».

Alors que se profilent déjà à l’horizon les élections municipales où le PCF peut avoir beaucoup à perdre, le combat pour le leadership du Front de gauche est lancé. Il se dit même que la prochaine étape pourrait être la présidence du conseil national du Front de gauche actuellement exercée par Pierre Laurent… et que lorgne Mélenchon. L’unité est un combat  ?

Manu Bichindaritz

2) Le budget 2013 passe le cap de l’Assemblée. Abstention des députés Front de Gauche (L’Humanité)

L’adoption, en première lecture, du projet de loi de finances 2013 s’est effectuée avec l’abstention des députés Front de gauche.

Pas assez de coupes, mon fils. Ce qui a interdit à la droite parlementaire de voter le budget 2013, c’est qu’il ne comporte, au fond, pas assez de coupes budgétaires. «  L’effort économique est insuffisant  », a dit Hervé Mariton, pour l’UMP. «  Vous menez une politique incohérente qu’a sanctionné aujourd’hui l’agence de notation Moody’s  », a renchéri Charles de Courson (UDI). La droite a également justifié son vote contre par les mesures sur l’ISF ou la taxation à 75 % des plus hauts revenus, quand bien même peu de contribuables seront concernés, tout comme les ponctions légères sur les entreprises.

Au nom du PS, Pierre-Alain Muet a eu beau jeu de rappeler d’où partait ce budget, adopté par 317 voix PS, PRG et EELV, de «  dix années de hausse continue du chômage  », «  la première vertu de ce budget, c’est de corriger dix ans de droite  ». EELV a regretté, par la voix d’Éric Alauzet, que la fiscalité écologique attende encore  : «  Il est temps de mettre à contribution l’énergie fossile plus que l’énergie humaine  », mais a voté néanmoins ce premier budget de François Hollande.

André Chassaigne, au nom des députés Front de gauche, a motivé l’abstention de ses collègues par les «  reculs dommageables  » avant même la fin de l’examen du texte, tandis que «  la volonté affichée d’aligner les revenus du capital sur ceux du travail (…) la contribution demandée aux plus aisés (…) les efforts en matière d’éducation, de justice et de sécurité  » allaient dans le bon sens. Mais «  le lamentable épisode des autoproclamés pigeons (…) les nouveaux efforts demandés aux collectivités locales (…) les 20 milliards de nouveaux cadeaux fiscaux prévus dans le pacte dit improprement de compétitivité  » auront eu raison de la patience des députés FG. «  Nous avons gagné les batailles électorales ensemble  », rappelle-t-il, pour déplorer que le PLF 2013 «  aurait dû être l’occasion de traduire en actes budgétaires cette nouvelle orientation (…) les victoires électorales ne sauraient se traduire par des défaites idéologiques  », conclut-il, sévère à l’adresse du gouvernement tout entier. Le projet de loi de finances sera transmis dès jeudi au Sénat, où la partie pour le gouvernement s’annonce bien plus difficile qu’à l’Assemblée. En commission, sénateurs centristes et communistes se sont abstenus sur le budget de l’État, avec le souci affiché de pouvoir débattre du texte dans l’Hémicycle.

Lionel Venturini

1) Budget 2013. Le Parti de Gauche votera contre

Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche (PG), a confirmé que son parti voterait contre le budget pour 2013, tout en présentant un "contre-budget" de relance de l’activité pour éviter "le potage de l’austérité à perpétuité", lundi lors d’une conférence de presse. "Le Parti de gauche a délibéré, il votera contre le budget", a confirmé le leader, rappelant qu’après s’être opposé aux budgets de Fillon de réduction des dépenses publiques, il n’allait pas voter pour celui de Ayrault qui en comprend aussi.

Le sénateur Pierre Laurent, secrétaire national du PCF (composante du Front de Gauche), a indiqué lundi que les sénateurs communistes devraient eux s’abstenir sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2013. "Dans l’opposition, ça fait un moment qu’on y est", assume-t-il, rappelant que sur les 25 missions budgétaires, "on a voté 7 fois contre, 5 fois pour et 13 abstentions".

"Réclamer notre dû (...) sur la victoire contre Sarkozy" "Il est normal, puisque nous nous situons comme des ayants droit de la victoire contre M. Sarkozy, que nous venions régulièrement réclamer notre dû", a déclaré M. Mélenchon. Cela dit, "nous faisons notre travail de faire à chaque étape des contre-propositions, aujourd’hui un contre-budget qui tient la route", reposant sur des chiffres publics et "vérifiables" (comptes de la Nation, statistiques internationales, Cour des comptes, etc.), a-t-il poursuivi.

Il faut que "chaque Français comprenne que nous sommes capables de gouverner ce pays, qu’une autre politique est possible, que ce n’est pas vrai qu’on est condamné à n’avoir pour tout potage que l’austérité à perpétuité", a-t-il assuré.

"Eco-socialisme", "planification écologique"

Ce budget, a détaillé Guillaume Etievant, président de la commission Economie, comprend 132 milliards d’euros de ressources supplémentaires dont 42 mds en supprimant les niches fiscales inefficaces, 20 mds en réformant l’impôt sur le revenu avec une réintégration des revenus du capital, 22 mds de suppression des exonération de cotisations sur les bas salaires ou encore 30 mds en taxant à la source la dépense publicitaires des entreprises et 4,6 mds avec une "TVA grand luxe" à 33%.

Les dépenses seraient orientées vers "l’éco-socialisme" : ce dernier passerait par la création d’un pôle public bancaire adossé à la Banque postale et à la CDC avec une nationalisation des activités de dépôts de la BNP et de la Société Générale (30 mds), permettant "d’émanciper" les collectivités locales des emprunts lucratifs (10 mds), par un Plan logement (32 mds) et l’indesxation des minima sociaux sur le Smic, etc.

Il passe aussi par une "planification écologique" avec notamment la création d’un pôle public de l’énergie (nationalisation d’EDF, GDF et Arveva pour 39,8 mds) et un renforcement de l’éducation "au sens large", avec notamment la suppression progressive des subventions à l’école privée.

Une semaine de mobilisation contre l’austérité Ce contre-budget introduit une semaine de mobilisation contre l’austérité, "ce verrou de toutes les politiques différentes que nous voulons", a déclaré Martine Billard, coprésidente du PG. Les militants participeront aux manifestations européennes mercredi, des meetings sont prévus ce jour-là dans huit villes de France et un vendredi à Paris.

Source : http://www.letelegramme.com/i


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