Des centaines de milliers de manifestants à Washington

lundi 29 janvier 2007.
 

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé, samedi 27 janvier, à Washington, à l’appel du collectif "united for peace and justice" pour exiger le retrait des troupes américaines d’Irak. Les manifestants, venus de tout le pays, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ’’faites rentrer les troupes maintenant !’’, ’’les renforts sont un mensonge’’, ou encore ’’mieux vaut de l’eau propre que des bombes’’.

Cette manifestation, la plus ambitieuse depuis celle qui avait mobilisé de 100 000 à 300 000 personnes en septembre 2005 à Washington, était organisée à proximité du Capitole, et non de la Maison Blanche. Car c’est aux membres du Congrès, qui siège au Capitole, que souhaitent s’adresser les opposants à la guerre. "Le Congrès a le pouvoir de mettre fin à cette guerre ", a expliqué à la veille du rassemblement un porte-parole du collectif Unis pour la paix et la justice, rappelant que "la volonté des électeurs [qui ont infligé une cuisante défaite aux républicains lors des élections parlementaires de novembre] doit être respectée, écoutée et appliquée".

Sur une scène dressée au milieu de la foule, un cercueil était drapé de la bannière étoilée et recouvert de bottes, en hommage aux soldats tombés en Irak. Non loin de là, une immense poubelle installée sur le Mall était recouverte de graffitis représentant les noms d’Irakiens morts depuis l’invasion de leur pays en 2003.

Selon le collectif "Unis pour la paix et la justice", à l’origine de ce rassemblement, l’intérêt pour cette journée d’action est allé croissant depuis l’annonce par le président George W. Bush de l’envoi de 21.500 soldats supplémentaires en Irak.

De nombreux orateurs se sont se succédés à la tribune, dont Jane Fonda (l’égérie de la mobilisation contre la guerre du Vietnam), Tim Robbins, Susan Sarandon et Danny Glover, le pasteur Jesse Jackson, des responsables religieux, des parlementaires et des anciens combattants.

Sean Penn a averti que les parlementaires devraient rendre des comptes en 2008 s’ils ne faisaient qu’adopter un texte non contraignant sur l’Irak. "S’ils ne font pas en sorte que la résolution soit aussi contraignante que le bilan des morts, nous ne soutiendrons pas ces politiciens", a-t-il martelé.

Ils souhaitent faire pression sur les parlementaires démocrates pour qu’ils demandent le retrait des troupes américaines d’Irak. Car l’état-major démocrate a exclu de couper les fonds de la guerre, de peur d’aggraver encore les dangers qu’affrontent les militaires sur le terrain, et pour l’instant seule une ou plusieurs résolutions non contraignantes dénonçant la nouvelle stratégie annoncée par le président Bush pourrait être votée au Sénat dans une dizaine de jours.

Le représentant démocrate John Conyers, président de la commission des affaires judiciaires à la Chambre, a averti à cette occasion que le Congrès disposait de leviers législatifs pour faire cesser cette guerre. "George Bush a l’habitude de limoger les responsables militaires qui lui disent que la guerre en Irak est en train d’échouer", a-t-il relevé. "Mais il ne peut pas vous limoger !"

Les manifestants remontant le National Mall brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "faites rentrer les troupes maintenant !", "les renforts sont un mensonge", "mieux vaut de l’eau propre que des bombes". De nombreux manifestants défilaient avec la pancarte "destituons Bush pour crimes de guerre", ou "Etats-Unis hors d’Irak maintanant !".

Un parfum d’anti-Vietnam flottait hier sur Washington. Un parfum de Vietnam flotte sur ’Irak depuis quatre ans maintenant...


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