« Parler avec Mujica c’est apprendre »

lundi 22 octobre 2012.
 

A l’occasion de son déplacement en Uruguay, Jean-Luc Mélenchon a été reçu hier par le Président José Mujica, fils de petits paysans non propriétaires, dirigeant de la guerrilla des Tupamaros dans les années 1960 pour se protéger des tueurs d’extrême droite, enfermé 2 ans au fond d’un puits par la junte militaire, torturé chaque jour. Cofondateur en 1985 du Mouvement de libération nationale - Tupamaros, membre du Frente Amplio (front unitaire de la gauche uruguayenne), élu président de la république par 52,9 % des voix contre 42,9% à son principal adversaire.

Ci-dessous la traduction du compte-rendu de cette rencontre publié sur le site de la Présidence uruguayenne.

« Parler avec Mujica c’est apprendre »

Le député français a affirmé que l’Europe doit se rapprocher de l’Amérique latine pour sortir de la crise

Le Président , José Mujica, a reçu dans le siège de l’éxécutif Jean-Luc Mélenchon, euro-député et co-président du Parti de Gauche en France, qui a souligné l’ intérêt qu’il a de rendre visite au mandataire uruguayen chaque fois que cela lui est possible. Discuter avec Mujica, c’est apprendre », a-t-il souligné. Il a partagé le point de vue du Président, sur le nécessaire rapprochement de l’Europe avec l’Amérique latine, pour la future réorganisation du monde.

Jean-Luc Mélenchon est un homme politique français, élu en 2009 député européen pour la circonscription sud-ouest sur la liste « Front de Gauche pour changer d’Europe ». Sa visite en Uruguay complète l’agenda des rencontres et réunions organisés à Buenos Aires, c’est une nouvelle occasion de rencontrer Pepe Mujica qu’il a présenté comme un « homme d’une grande simplicité mais avec une vision très large des choses ».

Mélenchon a affirmé que « parmi les dirigeants d’Amérique du Sud, Mujica est celui qui connaît le mieux la situation internationale et qui est capable d’expliquer et de voir les choses d’une façon qui nous aide à mieux les comprendre ».

Il a notamment signalé que la situation en France, dans un contexte de crise, affecte tous les pays du continent européen et du reste du monde. « Nous vivons un moment très difficile avec un chômage massif qui atteint 25% en Espagne, en France, ils mettent en place une politique d’ajustement très dure et l’activité s’est contractée considérablement. Le monde entier sera touché », a-t-il ajouté. Il a poursuivi en déclarant que l’Europe étant le principal acheteur et le premier producteur du monde, cela provoquera des récessions dans le reste de la planète. « Aujourd’hui, la récession en Europe va frapper la Chine, mais aussi le Brésil. Et du Brésil, cela va passer à d’autres pays qui entretiennent des relations commerciales avec lui », a-t-il pronostiqué.

Dans cette même idée, il a insisté sur l’importance de connaître la réalité de l’Amérique latine et de parler avec les latino-américains. « Avant, c’était l’Europe qui était le phare de l’Amérique du Sud, mais aujourd’hui, pour le mouvement progressiste, c’est l’inverse, nous étudions ce que vous faites et c’est une grande source d’inspiration pour nous », a-t-il déclaré.

De cette rencontre avec Mujica, sont ressorties deux pages de notes que Mélenchon a prévu de développer à son retour en France. « Parler avec Mujica, c’est apprendre, car il est conscient du risque encouru par l’Europe. Nous avons échangé sur la folie d’un modèle de civilisation qui nous impose de travailler toujours plus, de détruire toujours plus l’environnement. Pour moi, il est très important de bénéficier de son point de vue et de son expérience politique. Nous avons parlé principalement du nouvel ordre mondial, des liens qui nous unissent et de ce que nous pouvons faire ensemble et comment, selon Mujica, l’Europe doit se rapprocher de l’Amérique latine pour la réorganisation du monde », a-t-il reconnu.

Traduction Guillaume Beaulande


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