Béatification de Louis Brisson en Présence de Manuel Valls : quelle honte !

vendredi 5 octobre 2012.
 

Louis Brisson (1817-1908) constitue l’exemple même du monarchiste clérical engagé, très actif pour renforcer l’Eglise (oeuvres ouvrières, écoles...) mais également misogyne, chouan, autoritaire pour les rapports sociaux, antisémite, obscurantiste xénophobe, intégriste refusant tout doute sur son dogme, manipulateur d’élève...

Aussi, sa béatification par l’Eglise catholique ce samedi 22 septembre à Troyes ne constitue pas un signe progressiste de la part du haut clergé. La publicité faite sur son nom relève de la contre-vérité historique : « une belle figure du christianisme », « un apôtre de la jeunesse », « un créateur curieux de tout », « un bâtisseur », "il portait un regard positif sur l’homme et un regard bienveillant sur le monde dans l’esprit de Vatican II".

La présence de Manuel Valls en tant que ministre de l’Intérieur pose évidemment problème dans ce contexte.

Un misogyne

1896 (septième instruction) : La femme est fourbe naturellement, … La femme est menteuse naturellement, … La femme est traîtresse.

Un obscurantiste xénophobe

3 octobre 1889 : Au lieu de laisser aux prêtres l’instruction et l’éducation, on établit des gymnases où on enseigne à la jeunesse la littérature, les arts, les coutumes et les religions des peuples étrangers.

Un antisémite

1887 (sixième instruction) : C’étaient les couvents qui conduisaient le monde. Aujourd’hui ce sont les Francs maçons et les Juifs. Ils sont partout…Tous nos livres d’histoire sont faussés par eux. C’est Satan qui est l’inspirateur de tout cela.

Un chouan

23 octobre 1889 : Ces braves gens (Vendéens), ces hommes de courage et de cœur, ils étaient élèves de Fénelon… Cette eau de rose fait des soldats.

Un intégriste

1889 (troisième instruction) : Le confesseur doit toujours tenir pour la loi et pour l’autorité. Il doit apprendre (…) à la femme à obéir à son mari. … Il ne faut jamais que le confesseur donne raison aux enfants contre leurs parents, contre leurs frères ou sœurs plus âgés, à la femme contre son mari.

Un dogmatique

1885 (troisième instruction) : Ce n’est pas une théorie que j’expose ; c’est la vérité vraie, c’est le tout. Il n’y a rien à retrancher à cela, rien à modifier. C’est là votre dogme, votre théologie. Il ne faut pas aller chercher ailleurs

20 février 1889 : Il faut obéir sans raisonner, ne pas écouter ce nous dit notre jugement propre…

Un extrémiste

3 octobre 1889 : Il faut que vos Religieux soient généreux jusqu’à l’effusion du sang. Il faut que le courage aille jusqu’à la mort et qu’il ne s’affaiblisse jamais.

Un manipulateur d’élève

En 1896 (sixième instruction) : Il me faut l’âme, il me faut la volonté de mes élèves, … gagner toutes ces âmes d’enfants et de jeunes gens au bon Dieu.

B) Conférence de presse de la Libre Pensée Aube

Les 22 et 23 septembre, diverses manifestations religieuses sont organisées par l’église catholique à l’occasionIMG 3323 de la béatification de Louis Brisson. La Libre Pensée ne dénie en aucune façon le droit à l’église catholique d’honorer les siens. Nous refusons par contre que des moyens publics soient attribués à une manifestation religieuse. Nous considérons les faits suivants comme illégaux parce que contraire à la loi de 1905 dite de séparation des églises et de l’Etat :

1. Le journal du Conseil Général, l’Aube Nouvelle, et l’office du tourisme de la mairie de Troyes font l’éloge de Brisson. Ils donnent les dates et lieux des différentes cérémonies religieuses prévues. Nous demandons qu’il soit mis fin à ce mélange entre la vie publique et la religion qui doit demeurer une affaire strictement privée.

2. l’Etat vient d’allouer 40 700 euros ttc de subventions pour l’édification d’une table pour officier la messe. La cathédrale est propriété de l’Etat qui entretient l’édifice afin de préserver le patrimoine. Par contre, la loi interdit de financer même partiellement l’édification de tout nouveau monument cultuel. Nous demandons l’annulation de la subvention.

L’église catholique, a engagé une campagne médiatique relayée par des moyens publics qui font l’éloge de Louis Brisson. Mais, rien n’y est dit sur les convictions de Monsieur Brisson.

A aucun moment il n’est indiqué qu’il était un adversaire de la République et de l’Instruction Publique laïque. Aucune information n’est donnée sur la philosophie dogmatique et antisémite qu’il exposait dans ses cours de formation des prêtres. Rien n’est précisé sur ses liens avec les frères Hoppenot : des industriels troyens enrichis sur le travail d’une main d’œuvre de jeunes filles. La journée elles étaient livrées par Brisson à l’exploitation dans l’ouvroir et le soir aux religieuses qui les contraignaient à une vie quasi monacale au prétexte de les préserver de la dépravation.

Qu’on ne vienne pas nous dire : « c’était un autre temps ! ». Ce n’est pas nous qui réactualisons Louis Brisson, mais l’église catholique. En l’honorant, elle sort le personnage de l’oubli, le met sous les feux de la rampe. D’ailleurs, nous voudrions qu’on nous explique en quels temps, il aurait été acceptable de déclarer « la femme est fourbe naturellement, … La femme est menteuse naturellement, … La femme est traîtresse ». L’histoire est ainsi faite d’individus sans envergures qui ont entretenus les préjugés réactionnaires de leur époque, alors que, dans le même temps, des personnages illustres comprennent le sens de l’histoire et luttent pour l’émancipation de l’humanité.

Nous contestons les éloges publics faits à un individu qui était un adversaire de la République laïque. Tout au contraire, c’est au rang de l’indignité nationale qu’il devrait être porté.

La congrégation des oblats est à la direction d’écoles privées du département. De l’argent public est consacré à livrer des enfants à des religieuses qui avec Louis Brisson proclament : « il me faut l’âme, il me faut la volonté de mes élèves, … gagner toutes ces âmes d’enfants et de jeunes gens au bon Dieu ». Nous demandons l’abrogation de toutes lois qui permettent aujourd’hui le financement d’écoles mises sous la responsabilité de tels dogmatiques.

Nous invitons les citoyens attachés à notre République laïque à une réunion publique le vendredi 21 septembre 2012 à 20h au Grand Salon à côté de la mairie de Sainte-Savine (stationnement sur le parking de la mairie).

Nous prouverons publiquement que Louis Brisson est indigne de tout éloge de la République.

Nous rappellerons haut et fort que, n’en déplaise aux cléricaux catholiques, la France n’est pas la « fille aînée de l’église ». Tout au contraire elle est le pays qui, par ses lois laïques, a su le mieux s’extirper des intégrismes religieux et c’est cela qui nous permet de vivre en bonne entente par delà les croyances et non croyances de chacun.

NON à l’éloge public de Louis Brisson !

La religion doit demeurer une affaire privée !


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