L’élection de députés du Front de gauche sera 
la garantie d’un véritable changement à gauche

dimanche 20 mai 2012.
 

Le 6 mai, des millions de Françaises et de Français ont fait le choix d’élire un président de la République de gauche. Ce choix est marqué à la fois par une volonté de chasser Nicolas Sarkozy et par une aspiration profonde à une vie meilleure. Deux semaines 
auparavant, 4 millions d’entre eux ont voté en faveur du Front de gauche et de son candidat, Jean-Luc Mélenchon. Ce faisant, ils ont glissé dans l’urne un bulletin porteur d’exigences fortes, inspirées des propositions contenues dans le programme « l’Humain d’abord ».

Le 6 mai, en se reportant majoritairement sur le candidat François Hollande, ils ne se sont pas détournés de ces exigences mais ont acté leur choix de battre la droite en élisant un président de la République de gauche, sans pour autant lui faire un chèque en blanc. Si beaucoup de celles et de ceux que nous rencontrons depuis le 6 mai se disent fiers de leur vote en faveur de François Hollande, ils nous disent aussi leur crainte d’être déçus. Il convient donc, sans attendre, de produire des actes forts pour montrer que la marche du changement est vraiment en route.

Dès son investiture, le 16 mai, le nouveau président de la République devra annoncer un certain nombre de mesures emblématiques d’une gauche combative et courageuse parmi lesquelles l’abrogation de toutes les lois scélérates et antisociales que la droite a adoptées au fil de ces dix dernières années. Il devra également dire ce qu’il compte faire pour les salaires, la relance du pouvoir d’achat, pour lutter contre le chômage, et dire aussi ses intentions sur le traité européen.

Car, ne nous méprenons pas  : si la droite et l’extrême droite sortent perdantes de l’élection présidentielle, elles sont en embuscade pour, avec les législatives des 10 et 17 juin, empêcher tout changement. Ces élections vont donc être fondamentales et il ne faudra rien lâcher. Faire vivre l’espoir suscité par l’élection de François 
Hollande suppose donc que la gauche soit demain majoritaire à l’Assemblée nationale. Mais pour réussir vraiment, cela suppose également que cette majorité soit aux couleurs de toute la gauche, qui, rassemblée et déterminée face à la droite, a permis la victoire le 6 mai.

Les ambitions de « l’Humain d’abord » doivent s’incarner au Palais Bourbon par la présence de députés du Front de gauche garants de la réussite. Des députés capables de porter des propositions en rupture avec les logiques libérales. Des députés de proximité, à l’écoute des citoyennes et des citoyens, à l’écoute du monde du travail, de la culture et du monde associatif. Des députés déterminés pour voter ou déposer des lois pour mettre en place un pôle public de la banque et du crédit, pour le relèvement significatif du Smic et des salaires, pour le retour de la retraite à 60 ans à taux plein, pour le droit de vote des résidents étrangers, pour interdire les licenciements boursiers, pour relancer la politique industrielle et les services publics, notamment ceux de l’école et de la santé  ; pour l’autonomie de la jeunesse, pour l’égalité hommes-femmes  ; pour la création d’un grand service public du logement…

Les chemins pour être à la hauteur des espoirs suscités par la victoire de François Hollande vont sans doute être escarpés car le monde des puissants et des privilégiés, en France et en Europe, va se battre et se mobiliser. Raison de plus pour élire le plus grand nombre de députés du Front de gauche capables de résister, de proposer et d’être ainsi les garants d’un véritable changement à gauche.

La campagne de la présidentielle menée par le Parti communiste avec ses partenaires du Front de gauche et leur candidat a montré que le peuple de France ne se satisfait plus de phrases creuses et de vagues promesses  ; il veut des contenus, des engagements, du sérieux et du durable, et n’a pas l’intention d’en rabattre en termes de participation, de confrontation et de construction de solutions alternatives. En ce sens, le travail d’éducation populaire animé par le Front de gauche va laisser des traces auxquelles il convient aujourd’hui de redonner du dynamisme.

Faire vivre l’espoir et réussir va donc aussi supposer de ne rien céder sur la place et le rôle des citoyennes et des citoyens dans le débat public afin que le plus grand nombre deviennent actrices et acteurs de grandes orientations marquées du sceau d’une politique nouvelle permettant que la gauche reste vraiment à gauche.

Éliane Assassi


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