En marge d’une audience en appel devant le tribunal de Paris, le candidat Front de gauche dans la onzième circonscription du Pas-de-Calais a accusé le candidat républicain à la Maison blanche, Mitt Romney, d’avoir "égorger l’usine". Pour Jean-Luc Mélenchon, "c’est toujours la même histoire : il faut combattre les corrompus mais aussi pourchasser les corrupteurs ! On juge les repreneurs, exécuteurs des basses oeuvres qui ont pris leur part, mais jamais ceux qui sont derrière. Personne ne leur demande de comptes pour ces ravages sociaux.".

Or, derrière le fonds d’investissement Bain Capital, actionnaire de Samsonite au moment de la cession de l’usine, se cache Mitt Romney. Pour le candidat Front de gauche à la présidentielle française, il est symbolique que le fondateur "du fonds d’investissement venu égorger l’entreprise soit le candidat républicain à la présidence américaine."

"Parasite du parasite"

"Le capitalisme financier s’en fout de ce qu’il produit, tout ce qui compte pour lui, ce sont les actifs, la trésorerie.... Le capitalisme industriel se contentait de pomper le capital humain. Le capitalisme financier, c’est comme le parasite du parasite", dénonce le candidat Front de gauche, qui qualifie le combat des salariés licenciés de "lutte de portée symbolique exemplaire".

"205 salariés au tapis"

L’usine a été cédée en 2005 à des repreneurs qui l’ont liquidée en 2007, "envoyant au tapis" 205 salariés licenciés, s’insurge Jean-Luc Mélenchon. Les patrons liquidateurs de l’entreprise ont été condamnés en 2009 à des peines de prison ferme pour avoir sciemment provoqué la faillite de l’entreprise, en détournant 2,5 millions d’euros. Depuis, les ex-ouvriers sont déterminés à poursuivre les responsables de cette liquidation frauduleuse jusqu’aux Etats-Unis, où ils poursuivent le fondateur et ancien actionnaire de Bain Capital, Mitt Romney.

Un argument pour Obama

Comme Jean-Luc Mélenchon, l’équipe de campagne de Barack Obama s’est déjà saisie des anciennes activités spéculatives de Mitt Romney. Dans une vidéo, elle donne la parole à d’anciens ouvriers d’une aciérie ayant fait faillite sous sa responsabilité.

Article de L’Humanité