Tunis, charia et viol : la violée est coupable et le violeur est disculpé

mercredi 10 octobre 2012.
 

L’affaire de la jeune femme tunisienne violée par 3 policiers et jugée coupable par la justice de son pays pour atteintes ostentatoires aux bonnes mœurs, met au grand jour les droits de la femme dans les sociétés musulmanes et le mépris par la religion pour le corps de la femme objet d’asservissement sexuel pour les hommes et champ à fertiliser pour donner de la chair à canon pour Allah.

Une poule pondeuse et une esclave sexuelle. C’est pourquoi, l’Islam ne reconnaît pas la notion du viol. En effet, ni le Coran ni les Hadiths et ni la Sirat du Prophète ne définissent clairement le viol. Ils insistent surtout sur les relations extraconjugales supposées être le reflet de la volonté des deux partenaires. En l’occurrence, la fornication, la zinaa en arabe, mais pas un mot sur les relations sexuelles forcées contre la volonté de la femme. Même du vivant du prophète, le viol des captives, butin, n’était pas considéré comme tel où l’on mettait en avant le consentement de la femme. Un consentement vicié surtout. Quant au Prophète lui-même, il ne dit pas un traître mot sur le viol qu’il semble assimiler à la sodomie. Contrairement au code Hammurabi qui a été le premier à introduire une distinction claire entre le viol et l’adultère, le droit musulman ne permet pas à la victime de faire valoir ses droits et de faire reconnaître le viol en tant que crime contre la personne humaine. Comme toute société patriarcale hyper fermée, l’Islam rigoriste a cru quelque part prévenir le viol en cloîtrant les femmes, leur interdisant ainsi toute liberté de circulation afin de leur épargner les agressions sexuelles dont elles risqueraient d’être victimes. Que le diable qui est en elle ne réveille la bête immonde qui sommeille chez les mâles musulmans, pour schématiser le bannissement des femmes dans les sociétés puritaines musulmanes. Quand bien même le viol serait un fléau universel, mais c’est son traitement judiciaire et sociétal dans le monde musulman et qui renvoie immanquablement à la triste réalité de la condition de la femme musulmane. Dégradante, humiliante et attentatoire à la condition humaine en violation de la Charte Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, non-ratifiée par les pays musulmans. L’image affligeante de la femme et le manque de respect que les fondamentalistes musulmans font de son intégrité physique, morale et psychique s’inscrivent toutefois dans la continuité des représentations psychosociologiques et religieuses de la femme chez le Prophète et ses Compagnons.

A commencer par le plus illustre d’entre eux, l’’Imam Ali, cousin, gendre de cet immense féministe qu’est le prophète disait dans une phrase qui résume la place de la femme dans les sources de la théologie musulmane : toute la femme est maléfique et le pire, c’est que c’est un mal nécessaire. Quant au Prophète et son amour particulier pour les femmes, il les portait tellement dans son cœur qu’il avait dit un jour : je n’ai laissé après moi une cause de tentation plus funeste aux hommes que les femmes. Une femme frappée éternellement par la malédiction éternelle divine, jugée comme le suppôt du diable, dotée de pouvoir satanique ne peut qu’être coupable d’avoir contaminé par son impureté originelle et organique l’ayant droit d’Allah sur terre qu’est l’homme. Champ de labour et toujours prête à forniquer avec son maître-esclavagiste même si elle est sur la selle d’un chameau. Si viol des femmes, il y a, c’est parce que la religion elle-même ne reconnaît aucun droit aux femmes surtout qu’elles sont censées être dépourvues de raison et d’intelligence. Incapables de discernement, jugées comme étant l’incarnation du mal malin en puissance. Le violeur n’a fait que son devoir de croyant en violant le diable qui est en elle. A Dubaï, une franco-marocaine, victime d’une tournante, condamnée à une peine de prison. En Arabie, une femme victime d’un viol collectif, lapidée. Au Pakistan, violée et condamnée à 12 ans de prison parce qu’elle a refusé d’épouser son violeur. Au Maroc, une jeune fille a préféré se suicider plutôt que d’épouser son violeur. En Turquie mineure violée en bande organisée et condamnée à la prison etc. Et tous ces mariages forcés, arrangés et pédophiles ne sont pas autant de CRIMES CONTRE L’HUMANITE FEMININE ? Le vrai Islam livre sa vérité et se dévoile au monde à travers le viol sacralisé des femmes. Plutôt que des phrases pour décrire les rapports de l’homme à la femme dans l’Islam, il suffit de s’en référer aux verbes d’usage courant dans la société musulmane : lapider, reléguer, châtier, punir, labourer, enfanter, forniquer, enterrer, profaner, multiplier, répudier, soumettre, contraindre, admonester, assouvir frapper, voiler, harceler, bannir, brimer, priver, frustrer, humilier, sévir, dominer, répudier, infantiliser, maudire, rabaisser, etc. Tels sont les nobles verbes d’action du bien Noble Livre Saint que les bénis d’Allah doivent utiliser dans leurs rapports avec leurs femmes. Avec un tel répertoire, la frontière entre l’inviolabilité sacrée du corps de la femme et son viol, est aussi mince que la feuille de tabac à rouler. Quant aux verbes aimer, choyer, aduler, chérir, combler, se dévouer, respecter, ils sont réservés au Grand et Glorieux Allah. Dieu qu’il est, il n’est pas partageur. Surtout qu’ils sont synonymes dans la théologie musulmane de soumission. L’islam interdit à l’homme de se soumettre à la femme. Il est son supérieur de droit canon, y déroger revient à commettre un sacrilège qui compromettra ses chances de gagner le paradis et la vie luxurieuse et triviale, l’équivalent d’un Eros center.

Associée à Satan, elle subit logiquement le même sort que lui, c’est-à-dire la lapidation. Pour mieux comprendre les motivations des violeurs, il faut faire une lecture psychanalytique du Coran, des Hadiths et de la Sirat (vie) du Prophète. Tant qu’on considère la femme comme un objet désacralisé et un champ de labour pour que les hommes en jouissent à satiété, et malheur à celles qui s’y refusent elles seront maudites par les anges, le viol sera toujours représenté comme un acte purificateur du corps de la femme pour chasser le Malin qui est en elle. Il n’y a pas de femme violée, il y a la moralité de la violée qui est facteur de viol. Si elle a été violée non seulement qu’elle est responsable de son viol mais surtout coupable d’avoir son propre viol du fait de sa transgression de la morale publique religieuse. D’où le silence du Coran sur le viol. Les atermoiements d’Ennahdha dans cette affaire sont tout à fait logiques. Elle ne va pas condamner cette sorte de sacrifice d’Abraham.

Ben Ammar Salem


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