Quand la Marine a coulé

mercredi 14 mars 2012.
 

L’effondrement de Marine Le Pen en direct sur le plateau de l’émission de France 2 « Des paroles et des actes », refusant de débattre avec Jean-Luc Mélenchon, a révélé la faiblesse de la candidate du FN. L’offensive a été lancée le 18 janvier dans un discours de Jean-Luc Mélenchon à Metz et relayée sur le terrain par un tract du Front de Gauche à 8,5 millions d’exemplaires. Au bout de six semaines seulement elle a perforé la baudruche Le Pen. Hier Marine Le Pen était jugée respectable par le consensus des commentateurs. Aujourd’hui beaucoup redécouvrent le fonds fasciste, raciste et antisémite du FN. Hier elle était jugée redoutable débatteuse. Aujourd’hui on éprouve ses immenses lacunes. Marine Le Pen avançait dans un océan de complaisance moucheté de rares îlots de réprobation silencieuse. La première résistance véritable l’a mise en difficulté. Et l’appel du Font de Gauche à lui reprendre le terrain idéologique a commencé à réveiller la grande masse antifasciste de notre peuple qui se trouvait sans mots d’ordre ni porte-parole.

Nous pouvons nous réjouir du résultat obtenu. Pour le Front de Gauche, le FN est un verrou essentiel du système politique que nous voulons refonder par une révolution citoyenne. C’est le haut niveau du FN dans les sondages qui entretient à gauche comme à droite un vote utile qui protège l’UMP et le PS en conduisant une majorité de la population à ne pas voter selon ses convictions. C’est le FN qui détourne l’attention de l’oligarchie en déconsidérant le vote populaire auquel l’idéologie dominante l’a assigné et en nourrissant des débats de diversion sur l’immigration ou l’Islam. C’est lui qui mine la conscience de classe et fracture la force populaire en divisant le peuple de France selon la diversité de ses origines. C’est pourquoi la confrontation avec le FN est centrale et non annexe comme le pensent ceux qui veulent enfermer le débat politique dans les limites du bipartisme.

Notre problème n’est donc pas de savoir si cette émission a été un débat avorté ou un moment inédit de télévision. Il est que le coup ait porté. C’est le cas. Ridiculisée aux yeux des siens, Marine Le Pen a vu immédiatement son leadership mis en cause par son père, qui a clairement laissé entendre qu’il aurait, lui, accepté de débattre. Après avoir copié les mots du Front de Gauche, avoir vainement tenté d’imiter notre tournée des usines, le FN se divise maintenant sur la meilleure manière de nous contrer. C’est une invitation à continuer le travail.

François Delapierre


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