Agression Pulvar/Montebourg : Marine Le Pen est pitoyable

vendredi 9 mars 2012.
 

1) Agression raciste contre Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar : la responsabilité du Front National est entière Communiqué du MRAP

En Autriche, Marine le Pen a récemment chaussé les escarpins pour danser avec les vestiges du nazisme sous les lambris des palais impériaux de Vienne. A Paris, ce sont une quinzaine d’individus se réclamant du Front National qui ont traqué, dans la soirée du 28 février, Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar dans le 16ème arrondissement.

De fait, cela peut apparaître comme une répartition des tâches entre les « idéologues » et les « soudards » : aux uns , la haine du Palais Hofburg ; aux autres les jets de projectiles, les « cris de "La France aux Français" et autres "Le Pen président" », et la longue poursuite sous les insultes racistes, sobrement rapportées par Audrey Pulvar : « Juden-Juden [...] négresse ».

Ces propos violemment racistes et antisémites, les déferlements racistes qui sévissent depuis sur le web, ne sont que la traduction en actes d’une longue histoire de discours de haine des dirigeants frontistes.

Peu importe que les agresseurs soient encartés ou non au FN : ils s’en réclament. Marine Le Pen aura beau condamner l’agression, c’est bien le FN d’hier à aujourd’hui, sa présidente et ses acolytes du parti d’extrême-droite, qui alimentent le terreau de la haine raciste.

Le MRAP apporte toute l’expression de sa profonde solidarité à Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar.

Le MRAP demande que tous les moyens nécessaires soient consacrés à la recherche et l’identification rapide des auteurs de cette ignoble agression afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.

Paris, 1er mars 2012.

2) Agression Pulvar/Montebourg : Marine Le Pen est pitoyable (Communiqué du PCF)

Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg ont été victimes d’une agression mardi soir à Paris par des individus scandant des slogans favorables au Front national et des injures antisémites. Ce comportement inadmissible doit être condamné avec une extrême fermeté. Le PCF apporte tout son soutien au couple agressé. Si Marine Le Pen a dans un premier temps condamné l’agression, voici maintenant qu’elle accuse le couple de « provocation » destinée à « ternir sa campagne ». Cette femme est pitoyable. Incapable d’assumer des soutiens de pauvres d’esprits racistes, elle tente de se faire passer pour une victime au motif que plus c’est gros, plus ça passe. Quelle indécence !

Parti communiste français Paris, le 29 février 2012

3) Pulvar et Montebourg pris à partie par des individus d’extrême droite

http://www.liberation.fr/politiques...

La journaliste de France Inter Audrey Pulvar et son compagnon, le député PS Arnaud Montebourg, ont été pris pour cible mardi soir à Paris par de jeunes individus scandant des slogans favorables au FN et des injures antisémites. « Rentrant à pied avec mon compagnon, nous avons été pris à partie par une quinzaine d’individus. Aux cris de la France aux Français et autres "Le Pen président" », a raconté la journaliste mardi dans la soirée aux quelques 6000 abonnés de son compte Twitter.

« Nous avons essuyé des jets de verres qui se sont brisés dans notre dos avant intervention de quelqu’un du personnel à moins que ce ne soit le chef de la meute ? », a-t-elle poursuivi. Et la chroniqueuse de l’émission On n’est pas couchés (France 2) de décrire une scène qui aurait pu se finir beaucoup plus mal : « On sortait d’un resto ils étaient devant un bar (...) La seule chose à faire c’était continuer de marcher sans répondre. (Quand vous) avez 15 mecs qui vous chantent "beau, blanc, rouge la France aux français, juden juden juden..." ("juifs" en allemand, ndlr) et qu’on vous balance des verres à la tête... ».

« Mme Le Pen, cautionnez-vous ? »

Evoquant le profil des individus, Audrey Pulvar écrit en réponse aux questions de plusieurs abonnés Twitter : « Ce sont semble-t-il des personnes interdites de stade. Je n’en dirai pas + pour le moment pr ne pas compromettre le travail des policiers ». Et pour la journaliste, pas de doutes, il s’agit bien de sympathisants du FN : « Un groupe qui hurle "Le Pen président", ce sont des électeurs d’Eva Joly déguisés ? ». « Mme Le Pen, cautionnez-vous ? », interpelle-t-elle d’ailleurs, toujours sur Twitter, la candidate du Front National à la présidentielle.

(Mise à jour mercredi à 5h20 avec la réaction de Louis Aliot). Dès ce mercredi matin avant même le lever du soleil, Louis Alliot, numéro 2 du FN et compagnon de Marine Le Pen, a posté cette réponse :

Dans un second message, écartant toujours l’hypothèse d’un acte isolé de partisans du FN pas vraiment raccord avec la « dédiabolisation » revendiquée par sa compagne de candidate, il s’interroge sur les commanditaires : « L’extrême droite anti marine, les cabinets noirs proches du pouvoirs ??? ».

Dépôt d’une plainte

« Nous avons porté plainte. Bien sûr. Comment laisser (sans) suite de telles insultes ? », a précisé la journaliste sur Twitter. Joint par l’AFP, son compagnon Arnaud Montebourg a confirmé : « Nous sommes ensemble (avec Audrey Pulvar, ndlr) avec la police pour dépôt de plainte. » Le couple a ensuite quitté le commissariat peu avant 1h30 du matin.

Sur le réseau social, dès le premier message posté par Audrey Pulvar à 22h47, le récit a suscité de nombreuses réactions de solidarité. Des responsables du PS sont immédiatement montés au créneau. « Inadmissible, ça prouve qu’il faut combattre sans relâche le FN qui tente d’avancer masqué, ce soir il montre son vrai visage », a posté le député PS Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée. « Solidarité totale avec A. Montebourg et A. Pulvar lâchement agressés. Le vrai visage hideux de l’extrême droite », a renchéri le numéro deux du PS Harlem Désir, ancien président de SOS Racisme. Même son de cloche du côté du député socialiste de la Nièvre Christian Paul :

Marine Le Pen « condamne »

« Evidemment, je condamne ce type d’agression, bien entendu, et j’espère que la police va faire son travail », a réagi mercredi sur Europe 1 Marine Le Pen.

« S’il suffit d’aller agresser quelqu’un en criant "Le Pen président" pour que l’on considère que je suis responsable de cela, c’est que l’on a rétrogradé en matière d’état de droit gravement », a poursuivi Mme Le Pen. Il s’agit d’« une très grave agression de la part de Mme Pulvar », selon la présidente du FN.

« Vous ne pouvez pas considérer, avant même que la police ait fait son travail, que ces gens sont des gens du Front national », a ajouté la candidate.

« Quinze individus » dans le XVIe arrondissement de Paris, « cela doit être assez facile à retrouver », a-t-elle poursuivi. Interrogée sur l’existence d’« extrémistes » au sein du Front national, Marine Le Pen a répondu : « Lorsqu’il y a eu des extrémistes, je les ai mis à la porte. »

Par Jonathan Bouchet-Petersen


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