Révolution

dimanche 29 janvier 2012.
 

Robespierre

« Lorsqu’une nation a été forcée de recourir au droit de l’insurrection, elle rentre dans l’état de nature à l’égard du tyran. Comment celui-ci pourrait-il invoquer le pacte social ? Il l’a anéanti. (...) Les peuples ne jugent pas comme les cours judiciaires ; ils ne rendent point de sentences, ils lancent la foudre. » Discours du 3 décembre 1792.

Allende (Salvador)

« Travailleurs de ma patrie, ayez foi dans le Chili et son destin. D’autres hommes dépasseront ce moment gris et amer dans lequel la trahison prétend s’imposer. Continuez et sachez que s’ouvriront bientôt les grandes avenues où l’homme digne s’avancera pour construire une société meilleure (...). Ce sont mes dernières paroles et j’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain. » Dernière allocution radiodiffusée durant le coup d’Etat du 11 septembre 1973.

Chanson populaire des années 1930

« On va sentir vivre son âme On va sentir battre son cœur Sentir se ranimer la flamme Pouvoir parler avec bonheur Pouvoir enfin aimer la vie Ne pas pleurer à son réveil Pouvoir se dire : j’ai une patrie Puisque j’ai ma part de soleil. »

Guesde (Jules)

« La révolution qui vous incombe n’est possible que dans la mesure où vous restez classe contre classe. (...) Si la classe capitaliste ne formait qu’un seul parti politique, elle aurait été définitivement écrasée à la première défaite dans ses conflits avec la classe prolétarienne. Mais on s’est divisé en bourgeoisie progressiste et en bourgeoisie républicaine, en bourgeoisie cléricale et en bourgeoisie libre-penseuse, de façon à ce qu’une fraction vaincue peut toujours être remplacée au pouvoir par une autre fraction de la même classe également ennemie. C’est le navire à cloisons étanches qui peut faire eau d’un côté et qui n’en demeure pas moins insubmersible. Et ce navire-là, ce sont les galères du prolétariat sur lesquelles c’est vous qui ramez et qui peinez et qui peinerez et qui ramerez toujours, tant que n’aura pas été coulé, sans distinction de pilote, le vaisseau qui porte la classe capitaliste et sa fortune, c’est-à-dire les profits réalisés sur votre misère et sur votre servitude. » Lille, le 26 novembre 1900.

Luxemburg (Rosa)

« Quiconque se prononce en faveur de la voie des réformes légales, au lieu et à l’encontre de la conquête du pouvoir politique et de la révolution sociale, ne choisit pas en réalité une voie plus tranquille, plus sûre et plus lente, conduisant au même but, mais un but différent, à savoir, au lieu de l’instauration d’une société nouvelle, des modifications purement superficielles de l’ancienne société (...), non pas la suppression du salariat, mais le dosage en plus ou en moins de l’exploitation. » Dans Réforme sociale ou révolution ?, 1899.

Mai 1968 Un ouvrier français

« Le courage, c’est de consentir quand on est intelligent à passer pour un con emmerdeur. Et si j’ai ce faux courage d’aller me faire flinguer demain dans un maquis révolutionnaire au nom de la révolution, je n’ai pas, je n’ai jamais eu ce vrai courage, quotidien, qui consiste à sacrifier complètement sa personnalité et sa personne pour être efficace. » Cité dans Chris Marker, Le fond de l’air est rouge, 1977.

Mao Zedong

« La révolution n’est point un dîner de gala, ce n’est pas comme si on écrivait un essai, peignait un tableau ou brodait une fleur. Elle ne peut s’accomplir avec autant de raffinement, d’aisance et d’élégance, avec autant de douceur, de calme, de respect, de modestie et de déférence. Une révolution est une insurrection, l’acte de violence par lequel une classe renverse le pouvoir d’une autre classe. » Rapport sur l’enquête menée dans le Hunan à propos du mouvement paysan, mars 1927.

Pivert (Marceau)

« Tout est possible, maintenant, à toute vitesse. Nous sommes à une heure qui ne repassera sans doute pas de sitôt au cadran de notre histoire. Alors, puisque tout est possible, droit devant nous, en avant, camarades ! » Dirigeant socialiste, 27 mai 1936.

Reclus (Elisée)

« L’histoire nous enseigne que les défenseurs du privilège ne céderont pas de bonne grâce à la poussée d’en bas. » Géographe anarchiste, Evolution et révolution, 1880.

Sankara (Thomas)

« La révolution n’est ni tristesse ni amertume. Elle est au contraire enthousiasme et fierté de tout un peuple qui se prend en charge et découvre ainsi sa dignité. Et c’est pourquoi je vous invite à la fête ; la fête qui est la conclusion logique du travail bien fait et le départ pour de nouveaux combats exigeants et pleins de promesses. » Discours du 2 octobre 1987.

Seale (Bobby) « Marx et Lénine estimaient que le Lumpenproletariat ne serait jamais révolutionnaire. Mais aujourd’hui, (...) voici des Américains noirs qui revendiquent leurs droits constitutionnels, exigent que leurs désirs et leurs besoins élémentaires soient satisfaits, devenant ainsi l’avant-garde d’une révolution. » Cofondateur du Black Panther Party, 1970.

Steinem (Gloria)

« Nous ne parlons pas d’une simple réforme. Mais d’une révolution. Parce qu’ils constituent des différences simples et visibles, le sexe et la race ont été d’emblée utilisés pour répartir les êtres humains en groupes inférieurs et groupes supérieurs ainsi que pour organiser le marché du travail déqualifié. Nous parlons d’une société dans laquelle il n’y aura pas d’autres rôles que ceux choisis ou mérités. » Féministe américaine, dans les années 1970.

Tillier (Claude)

« Quiconque a semé des privilèges doit recueillir des révolutions. » Dans Mon oncle Benjamin, 1843.

Même Tocqueville...

Alexis de Tocqueville n’est assurément pas un auteur révolutionnaire. Sa description du soulèvement ouvrier lors des journées de juin 1848 mériterait de figurer dans une anthologie des textes les plus réactionnaires. Cependant, quand il s’agit de la Révolution française, même cet aristocrate ne peut se retenir d’éprouver pour elle une forme d’admiration. mai 2009

« Si les Français qui firent la Révolution étaient plus incrédules que nous en fait de religion, il leur restait du moins une croyance admirable qui nous manque : ils croyaient en eux-mêmes. Ils ne doutaient pas de la perfectibilité, de la puissance de l’homme ; ils se passionnaient volontiers pour sa gloire, ils avaient foi dans sa vertu. Ils mettaient dans leurs propres forces cette confiance orgueilleuse qui mène souvent à l’erreur, mais sans laquelle un peuple n’est capable que de servir ; ils ne doutaient point qu’ils ne fussent appelés à transformer la société et à régénérer notre espèce. Ces sentiments et ces passions étaient devenus pour eux comme une sorte de religion nouvelle, qui, produisant quelques-uns des grands effets qu’on a vu les religions produire, les arrachait à l’égoïsme individuel, les poussait jusqu’à l’héroïsme et au dévouement, et les rendait souvent comme insensibles à tous ces petits biens qui nous possèdent. J’ai beaucoup étudié l’histoire, et j’ose affirmer que je n’y ai jamais rencontré de révolution où l’on ait pu voir au début, dans un aussi grand nombre d’hommes, un patriotisme plus sincère, plus de désintéressement, plus de vraie grandeur. »

Trotski (Léon)

« Le moyen ne peut être justifié que par la fin. Mais la fin a aussi besoin de justification. Du point de vue du marxisme, qui exprime les intérêts historiques du prolétariat, la fin est justifiée si elle mène à l’accroissement du pouvoir de l’homme sur la nature et à l’abolition du pouvoir de l’homme sur l’homme. » Dans Leur morale et la nôtre, 1938.

Weil (Simone)

« Il s’agit après avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser enfin se redresser, se tenir debout. (...) Indépendamment des revendications, cette grève [1936] est en elle-même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. Oui, une joie. (...) Pour la première fois et pour toujours, il flottera autour de ces lourdes machines d’autres souvenirs que le silence, la contrainte, la soumission. » La Condition ouvrière, 1951.

Mathieu (Xavier)

« Ils ne comprennent pas que ça fait cinq semaines qu’on est gentils, qu’on ne dit rien, qu’on se retient. Ils ont eu des moutons, et maintenant ils ont des lions. » Délégué CGT de Continental, 21 avril 2009.


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