Le prix Nobel de médecine consacre le modèle historique du CNRS !

jeudi 27 octobre 2011.
 

Le prix Nobel de médecine a été décerné cette année au français Jules Hoffmann. Jules Hoffmann se voit ainsi récompensé pour ses travaux fondateurs. Quelle audace pouvait représenter au début de son parcours l’étude de la composante innée de l’immunité, utilisant de surcroît le modèle de la mouche drosophile ! De nos jours, cette recherche serait sans doute impossible à accomplir en France.

Ce prix récompense des années de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Cet organisme dont le modèle est la cible de l’idéologie de marchandisation des savoirs depuis le traité de Bologne en 1999 a été fustigé par Nicolas Sarkozy dans son discours de janvier 2009.

Tout en se félicitant de l’obtention de ce prix Nobel, le pouvoir en place poursuit sa politique de démantèlement et de déstabilisation de l’ensemble de la recherche au sein des établissements publics et des universités. Les personnels et leurs instances représentatives n’ont plus la main : la démocratie sociale a laissé la place à une bureaucratie pilotée par le pouvoir.

Pacte pour la recherche, loi LRU, grand emprunt, laboratoires, équipements et initiatives dites d’excellence (labex, equipex, idex) sont des leurres qui délitent le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Le budget , en recul de 0,7 % en pouvoir d’achat, se situe sous la moyenne des pays de l’OCDE : en 2010, la France n’est qu’au 26ème rang mondial pour les crédits de recherche et développement civil en pourcentage du PIB. Le retard se creuse car l’effort de recherche français stagne depuis des années alors qu’il est en nette croissance dans les pays du nord de l’Europe.

La recherche publique et l’enseignement supérieur sont, comme les retraites, l’école publique ou la santé, dans la ligne de mire des politiques d’austérité menées depuis la Loi Organique Relative aux Lois de Finances de 2001 jusqu’à ce rouleau compresseur néolibéral qu’est la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) de 2007. Quand une politique est basée sur l’intérêt de quelques grands groupes qui par exemple utilisent les crédits impôts- recherche comme une niche parmi d’autres, et non à des fins de recherche scientifique, on peut affirmer que les prix Nobel de demain sont sacrifiés !

Warren Buffet déclarait : « La guerre des classes existe, c’est un fait ! Mais c’est la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter. » Déterminé dans cette lutte, le Parti de Gauche rappelle que l’Etat doit être au service de tous et qu’il n’a pas à être mis au service d’une minorité.

Nous proposons le financement d’une recherche sur le long terme, dans des structures à nouveau démocratiques, dans un esprit de collaboration et ni de subordination ni de concurrence. Pour récolter aujourd’hui le fruit de l’arbre, il faut planter bien longtemps auparavant une graine sur un terreau fertile, vision incompatible avec les logiques de rentabilité immédiate.


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