Réponse à l’article Etudiants : démocratisation, pouvoir d’achat, mesures sociales. Bradage en série
Source : http://www.letudiant.fr/etudes/apl-...
"Économies sur le dos des étudiants", "massacre à coups de rabot budgétaire", "aggravation de la précarité étudiante"... La baisse de 5 € par mois de l’aide personnalisée au logement suscite l’indignation des étudiants et au-delà.
Le montant paraît modeste et symbolique : 5 € par mois de baisse de l’aide personnalisée au logement (APL) soit 60 € par an. Mais cette mesure annoncée par le gouvernement le 22 juillet 2017 choque les étudiants, pour qui « 5 € ça compte ». Cette coupe budgétaire, mise en place à partir d’octobre 2017, touche quelque 800.000 étudiants qui bénéficient chaque année de l’APL versée par la caisse d’allocations familiales (CAF) pour un montant moyen de 225 €. L’ALS (Allocation de logement social) est également touchée par cette baisse de 5 €.
« Je trouve cela bête de baisser les APL, même si le montant annoncé – 5 € – semble dérisoire. Ce sont des économies de bouts de chandelle sur un poste de dépenses qui n’aurait pas dû être visé en priorité » estime Adrien, 24 ans. Titulaire d’un master 2 de recherche à Lyon, Adrien touchait 212 € d’APL l’année universitaire écoulée. Il vient de renouveler sa demande d’aide pour la rentrée 2017–2018. « J’ai trouvé un logement à Paris pour suivre des études de journalisme à l’IPJ », explique le jeune homme.
Le logement pèse lourd dans le budget étudiant
"J’ai été très choqué quand j’ai découvert cette mesure via les réseaux sociaux. 5 € pour moi ce n’est pas rien dans mon budget, remarque Anouard, étudiant en L3 d’économie à Lille. Le jeune étudiant loue 440 € un studio de 25 m2 à un particulier et touche 170 € d’aide personnalisée au logement. « Même avec l’aide, le loyer représente encore 50 % de mon budget mensuel », calcule Anouard qui envisage de sacrifier sa mutuelle à 12 € si la mesure est appliquée.
Pour Anouard et une majorité d’étudiants, le logement représente plus de la moitié de leur budget mensuel. « À notre échelle 5 € par mois, c’est beaucoup. 60 € sur un an c’est une semaine de nourriture pour trois personnes », calcule de son côté Benjamin, 21 ans, étudiant en biologie (L3) à l’université d’Orléans. Boursier échelon 5, Benjamin s’estime plutôt bien loti : il touche 224 € d’APL par mois, son logement au sein de la résidence du CROUS lui coûte 409 € par mois. "Avec ma bourse je peux payer mon loyer et subvenir à mes besoins. Mais j’ai des amis qui doivent se priver de manger la dernière semaine du mois pour payer leur loyer", s’indigne le jeune homme.
Une nouvelle atteinte à la poursuite d’études
Le sentiment de colère et d’injustice éprouvé par les étudiants a tout de suite été relayé par les organisations qui les représentent. Pour la FAGE, premier syndicat étudiant, ce coup de rabot budgétaire est une mesure « dangereuse et injuste » qui s’ajoute à la détresse des « bacheliers sans fac » : « Deux mois c’est le temps qu’il a fallu au gouvernement pour s’attaquer au porte-monnaie des étudiants ! Alors que 60.000 bacheliers sont en détresse faute d’affectation dans APB, la poursuite d’études se voit aujourd’hui doublement remise en cause », dénonce Jimmy Losfeld, son président. Le syndicat appelle le gouvernement d’Édouard Philippe à ouvrir une vraie réforme des aides sociales et à lancer le plan de 80.000 logements annoncés dans le programme du candidat Macron.
De son côté l’UNEF « appelle le gouvernement à reculer sur sa volonté de baisser les APL » : « Encore une fois on fait des économies sur le dos des étudiants », juge Lilâ Le Bas sa présidente. L’UNEF voit dans cette baisse programmée des APL une dégradation des conditions de vie et une atteinte à la réussite universitaire. Elle appelle à signer une pétition en ligne et réclame l’augmentation de 20 % des APL, l’encadrement des loyers dans les villes universitaires et la construction de logements CROUS. Double discours fustigé
« On condamne un double discours : communication de soutien aux étudiants à travers le gel des frais d’inscription d’une part, économies à contresens pour leur situation d’autre part », dénonce pour sa part Quentin Panissod, président de Promotion et défense des étudiants (PDE) qui regroupe des étudiants en écoles d’ingénieurs, en psychologie ou en gestion et réclame également le retrait de la proposition.
Pour Solidaires étudiant-e-s enfin, « diminuer les APL, c’est aggraver la précarité étudiante. Ces aides sont vitales faute de mieux » explique un porte-parole : « Macron massacre à coups de rabot, tranche par tranche et euro par euro les droits des étudiant(e)s ».
Au delà des organisations étudiantes, la Fondation Abbé Pierre a elle-aussi dénoncé ce choix du gouvernement qui « pénalise les plus pauvres ». Aujourd’hui, près d’un quart des étudiants en France vivent sous le seuil de pauvreté. Selon la dernière enquête « Conditions de vie de l’observatoire de la vie étudiante », 46 % des étudiants travaillent durant leurs études dont 20 % exercent une activité qui concurrence fortement la réussite de celles-ci. Cette baisse des APL n’est donc pas sans conséquence pour eux.
Alors que le gouvernement envisage la baisse des Aides Personnelles au Logement et ce dès la rentrée prochaine, l’UNEF rappelle que ces aides sont indispensables aux étudiant∙e∙s dans l’acquisition du logement autonome, et que toute baisse de celles-ci constituerait une attaque grave.
La baisse des APL : une mesure qui toucherait 800 000 étudiant∙e∙s
Ce Jeudi 20 juillet 2017, Gérald Darmanin, Ministre des comptes publics, auditionné lors du débat d’orientation budgétaire 2018 de l’Assemblée Nationale, a annoncé la volonté du gouvernement de réduire les dépenses publiques et en particulier les aides personnalisées au logement (APL). Matignon a par la suite confirmé que les APL seraient baissées de 5 euros par mois à partir d’octobre prochain. 40% des alocataires de cette aide sont les étudiant∙e∙s, qui sont 800 000 à en bénéficier pour un montant moyen de 225 euros par allocataire, ils seraient donc les principales victimes de cette mesure.
Les APL : une aide indispensable pour l’accès au logement
L’accès au logement autonome est indispensable afin de permettre l’accès à l’autonomie, à la filière de son choix, mais également la réussite au sein de l’enseignement supérieur. Pourtant de nombreux obstacles empêchent l’accès au logement autonome, en premier lieu le coût des loyers.
Représentant près de 54% des dépenses mensuelles, le loyer pèse lourdement sur le budget des étudiant-e-s et pénalise les plus précaires. Alors que les tarifs de loyer sont en constante augmentation d’année en année et que la mise en place de l’encadrement des loyers est retardée dans les principales villes universitaires, les étudiant-e-s ont plus que jamais besoin d’aides publiques importantes pour réussir à se loger.
Permettant de couvrir jusqu’à la moitié des dépenses de logement, les APL sont donc indispensables pour garantir un droit au logement au plus grand nombre. Ces 20 milliards de dépenses publiques que constituent les APL sont donc un investissement favorisant ainsi la réussite universitaire et l’autonomie des jeunes.
Alors que la moitié des étudiant-e-s se salarient d’ores et déjà pour financer leurs études, une baisse des APL signifierait une dégradation des conditions de vie et une attaque contre la réussite à l’université.
L’UNEF appelle le gouvernement à reculer sur sa volonté de baisse des APL, et exige des mesures fortes en faveur des étudiant∙e∙s.
L’UNEF appelle donc le gouvernement à reculer sur cette mesure. Au contraire les étudiant∙e∙s attendent des gestes forts leur permettant l’accès au logement de toutes et tous.
L’UNEF revendique donc :
L’augmentation de 20% des APL
La mise en place de l’encadrement des loyers dans toutes les villes universitaires
La construction de logements CROUS.
L’UNEF appelle enfin tous les jeunes à signer massivement la pétition pour démontrer leur volonté de voir les APL sauvegardées.
Le gouvernement vient d’annoncer une baisse des allocations logement (APL, ALF, ALS) de 5€ par mois à partir d’octobre 2017, soit 60€ par an et par personne. Cela est absolument scandaleux ! Tous les ans, les gouvernements successifs réduisent le montant et le périmètre des aides au logement. Cette année, ce sont donc 6,5 millions de foyers, soit 12.500.000 de personnes qui vont perdre 5€ par mois !
La réaction des étudiant·e·s, nombreux·ses à être concerné·e·s par les Aides Personnalisées au Logement (800.000 étudiant·e·s sur les 2.500.000 que comptait le pays en 2015 en bénéficient), ne se fait pas attendre : nous ne comptons plus les témoignages d’étudiant·e·s dont la perte annoncée de ces 5€ par mois signifie manger moins souvent, faire l’impasse sur des soins, ou abandonner leurs études, faute de pouvoir survivre.
Non content de réduire le budget de l’Enseignement Supérieur et la Recherche, Macron s’attaque au budget des étudiant·e·s, dont plus de la moitié est consacré au logement. La loi travail 2 qui s’annonce va aggraver la situation : plus de 90% des étudiant·e·s occupent un emploi chaque année, dont la moitié toute l’année.
Macron massacre à coup de rabot, tranche par tranche, euro par euro les droits des étudiant·e·s. Il va aggraver notre précarité, nous obligeant à voler notre nourriture faute de pouvoir l’acheter, dormir dans le froid faute de pouvoir se chauffer ou se loger, renoncer à des soins médicaux et pour finir renoncer à nos études pour tenter de survivre. Nous ne nous laisserons pas faire !
Les étudiant·e·s ne sont pas les seul·e·s à avoir recours aux aides logement, loin s’en faut. C’est aux 30% les plus pauvres de la population que Macron veut faire payer les cadeaux aux plus riches et au patronat, tels que la réforme annoncée de l’ISF ! Des aides vitales, faute de mieux
Notre fédération défend la possibilité pour chaque étudiant·e d’être indépendant·e. Cette indépendance est particulièrement importante en cas de rupture familiale, et/ou quand il s’agit de personnes qui subissent une oppression spécifique. Par exemple, pour un·e étudiant·e trans ou homosexuel·le, le foyer familial peut·être un lieu de discriminations permanentes : le quitter est alors non seulement une condition pour la réussite de ses études mais aussi souvent une question de survie.
Ce qui rend ces aides si précieuses, c’est qu’elles sont universelles et qu’elles tombent à jour fixe : on peut “compter dessus”. C’est un élément important quand on sait que les dates de versement des bourses sont aléatoires, et que celles-ci sont nettement insuffisantes. En Île-de-France, bien souvent, même une bourse à échelon maximum ne suffit pas à couvrir l’ensemble du loyer ! Diminuer les aides au logement, c’est aggraver la précarité étudiante.
Elles nous sont donc vitales. Elles sont le peu que nous avons pour pouvoir étudier dans des conditions tolérables. Elles restent des solutions faute de mieux, des solutions de survie. Même cumulées avec les bourses, elles ne suffisent pas à l’émancipation totale des étudiant·e·s. De plus, il s’agit bien d’argent public qui finance des propriétaires privés. On l’oublie trop souvent : ce sont eux qui s’enrichissent non seulement sur le dos de notre précarité, mais aussi sur le budget de l’État… donc de toute la société.
C’est pourquoi, faute de mieux, nous défendons ces aides pour l’instant et nous opposons catégoriquement à leur baisse. Nous revendiquons un véritable engagement de l’État dans le logement social et particulièrement le logement étudiant.
La fédération Solidaires étudiant-e-s, syndicats de luttes, revendique des mesures à effet immédiat :
L’instauration d’un véritable statut de locataire (avec un vrai droit au logement) pour les occupant·e·s de chambres CROUS ;
La fin des avantages et privilèges, notamment fiscaux, accordés aux investisseurs privés qui profitent de la misère étudiante ;
Le plafonnement des loyers dans le parc privé ;
Le gel puis la baisse des loyers dans les CROUS ;
La réquisition des logements vides ;
La pénalisation de la demande de caution parentale pour la location de tout logement ;
La fin des critères discriminatoires lors de l’attribution de chambres CROUS (couples homosexuels notamment) ;
La nationalisation des résidences “sous contrat” avec le CROUS.
Pour que ces mesures soient viables sur le long terme nous revendiquons en outre :
La réhabilitation de tous les logements insalubres sans augmentation de loyer, en partie financée sur la suppression des avantages fiscaux sus-mentionnés ;
La construction massive de logements dignes, de qualité et respectueux de l’environnement.
A) Etudiants : régression sociale et problème du logement (Hervé Debonrivage)
Très bonne idée d’attirer notre attention sur les conditions de vie des étudiants. Pour compléter cet article, je n’aborderai surtout que le problème du logement des étudiants qui constitue une préoccupation essentielle pour une bonne partie d’entre eux. Ainsi, à Paris, seuls 1,2 % des étudiants peuvent être logés en résidence universitaire (3.849 chambres pour 300.000 étudiants).
http://www.lesechos.fr/patrimoine/f...
Globalement, la demande de logement étudiant est 5 fois plus grande que l’offre
http://www.mediaetudiant.fr/vie-etu...
Dans le secteur locatif privé, le prix d’un studio est généralement compris entre 320 et 520 euros par mois selon la superficie (entre 15 m² et 30 m²). À cela il faut ajouter la taxe d’habitation (seuls les étudiants habitant une résidence universitaire en sont exonérés) : elle peut , par exemple, atteindre 400 euros. L’APL amoindrit heureusement se coût mais elle ne s’applique pas aux charges ni à la taxe d’habitation. On se demande d’ailleurs pourquoi un dégrèvement de la taxe d’habitation ne serait pas appliqué pour les étudiants.
Il n’est pas étonnant que les statistiques montrent une décroissance de la démocratisation de l’enseignement supérieur. À titre d’exemple concret, le coût global d’un étudiant dans une école d’ingénieurs dont les frais de scolarité ne sont pas très élevés (par exemple, entre 500 et 700 euros annuels), vivant seul dans un studio, s’élève à un montant compris entre 900 et 1000 euros par mois, tous frais compris (logement, nourriture, transports, frais de santé, un minimum de loisirs, frais de portable, etc.), soit une somme de l’ordre de 10 000 – 12 000 euros par an. On comprend pourquoi, les familles disposant de petits salaires ont de grandes difficultés à financer les études de leurs enfants dans l’enseignement supérieur, notamment s’ils sont obligés de quitter le domicile familial et d’intégrer une école supérieure de commerce ou d’ingénieurs. En outre, un nombre croissant d’étudiants, sont obligés de faire une partie de leurs études ou de leur stage professionnel à l’étranger, ce qui occasionne encore des frais supplémentaires. Les aides à la mobilité internationale des étudiants sont très insuffisantes et relèvent plus de l’effet d’annonce que d’une politique prenant en compte la réalité des besoins. Là encore la demande dépasse de loin l’offre.
Un nombre croissant d’étudiants, même issus des classes dites moyennes, contractent un crédit auprès d’une banque pour financer leurs études : dans un contexte économique des précarité de l’emploi et de désindustrialisation, ceci constitue un pari très anxiogène sur l’avenir.
Hervé Debonrivage
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