La Commission de Bruxelles diminue de 75% l’aide aux plus démunis (PEAD)

samedi 16 juillet 2011.
 

La Commission de Bruxelles a tranché : le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) va fondre de près de 75% en 2012. Il plafonnera à 113,4 millions d’euros, contre près de 500 millions en 2011.

Encore plus grave, les 20 Etats de l’Union européenne (UE) qui souscrivent à ce programme ne recevront rien en 2013. Pourtant, 13 millions d’Européens en ont besoin chaque année et, avec la crise économique, c’est 43 millions de citoyens qui pourraient recourir à un moment ou à un autre aux colis alimentaires.

Le mécanisme est le suivant : la Commission européenne constitue des stocks alimentaires dans le cadre la Politique agricole commune (PAC), puis les répartit entre les Etats qui en font la demande. Ensuite, chaque membre de l’UE négocie avec des sociétés agroalimentaires le troc de ces stocks d’orge et de poudre de lait contre la fabrication de produits finis (pâtes, riz, lait, fromage, couscous...). Ces denrées sont ensuite confiées à des associations chargées de leur distribution. Il s’agit en France du Secours populaire, de la Croix-Rouge, des Restos du cœur et de la Fédération des banques alimentaires. Pour elles, il est clair que la disette guette 2 millions de Français, car le PEAD représente 40% des denrées qu’elles distribuent.

L’inénarrable secrétaire d’Etat chargé du Logement, Benoist Apparu, a dénoncé un « désengagement intolérable » de la Commission européenne. Mais, contrairement aux apparences, cette dernière continue d’être favorable au PEAD. La baisse du programme est liée au faible niveau des stocks constitués à travers la PAC. Habituellement, dans cette situation, la Commission compensait la chute des stocks en débloquant une enveloppe financière. Une mesure qui lui est interdite depuis la mi-avril par la Cour de justice de Luxembourg sur demande de l’Allemagne et de la Suède qui ne veulent plus du PEAD, voire même de la PAC. Ces pays, et d’autres comme le Royaume-Uni veulent confier l’alimentation des européens au marché, ce que contrarie la PAC et le PEAD. Tandis que la France a accepté depuis vingt ans une transformation libérale de la PAC, qui a pour effet de diminuer sans cesse les stocks et de faire flamber les cours des produits agricoles. Du coup, les gouvernements successifs sont obligés de jouer l’indignation lorsque les effets de leur politique deviennent trop visibles. Une politique du grand écart qui ne fait plus illusion auprès des associations concernées. Elles ont décidé de mobiliser largement cet été.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message