La radio, la télé sont là... Les petits bonheurs de la semaine

lundi 18 décembre 2006.
 

On a eu, bien sûr, l’ineffable Johnny, soutien moral de qui vous savez. Le voilà maintenant qui veut aller habiter en Suisse. Ben voyons, ils n’ont pas de chanteurs là-bas, ça leur en fera un... Déjà qu’il avait dit à la télé que même si Sarkozy était de gauche, il l’aimerait quand même. On voit bien ce que ça pourrait donner un Sarko de gauche ! Une espèce d’hybride malsain voisin de Frêche, ce genre... Bref, le Jojo, il veut partir en Suisse, rapport aux impôts, voyez. Les fameux impôts, ceux qui font l’unanimité contre eux. Evidemment, on s’en doutait un peu, ce n’est pas vraiment Johnny Halliday qui profite des services publics dans ce beau pays. Les enfants, ce serait étonnant qu’il les ait scolarisés à l’école laïque et républicaine du quartier... L’hôpital, idem... Et tout à l’avenant. Alors, bien sûr, lui demander de participer à l’effort de solidarité, ça doit lui être un peu étranger, à Johnny, fatal... Johnny, celui qui avait à l’époque chanté à la Fête de l’Huma. Ils lui avaient dit ce que ça représentait la Fête de l’Huma, les organisateurs ? Ca me rappelle le gars rencontré cette année, autour du stand PRS, au Bourget, justement : il arborait un tee-shirt de M’sieur Eddy, magnifique. On discute un peu le coup, et il finit par me dire que vraiment, mais vraiment, il a rangé tous ceux de "Johnny on tour " parce que là, soutenir Sarko, lui, il ne peut pas l’encadrer... et que pourtant, il est fan absolu ! Un peu comme Chirac, finalement...

Dans la série chanson française, il y a eu aussi Sevran, le délicat ami des Africains. On se doutait bien depuis quelques années qu’il n’allait pas très fort, le Pascal... Cette façon étrange de jouer les maîtres à penser du bon goût sur les ondes, bizarre, trop bizarre. Et le voilà lui aussi qui explose une durit et nous déballe les vieux démons. Oui, vous me direz, on en a entendu parler partout de cet épisode fétide, mais après les paroles de Frêche, ça fait quand même beaucoup de racisme, banalisé, presque audible, beaucoup, beaucoup trop, infiniment trop. Et ce ne sont pas ses excuses qui y changent quoi que ce soit. Par contre, les médias ont mis bien du temps à le débusquer, le lièvre : plus d’un an qu’il est paru, le livre en question... Une télé publique qui emploie de tels brillants esprits, c’est la même qui reçoit Brigitte Bardot, la star déchue qui rivalise d’élégance et de xénophobie, elle aussi, avec le Sevran de service... Rendors-toi, Tonton, ton compagnon de Solutré est devenu dingue, ou bien il l’était déjà un peu en ce temps-là ??? Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de la chanterie.

Quoi encore ? Vu au hasard d’une soirée passée à faire défiler les chaînes du câble et du satellite un spectacle du plus haut intérêt. Ségolène et les sept nains qu’ils ont appelé ça. C’était en direct du Théâtre des Deux Ânes, en l’occurence plutôt bien nommé. Quand j’étais gamine, chez moi, on écoutait les chansonniers. Le Grenier de Montmartre, le soir à la radio. Ben dîtes donc, il y en a qui ont raison : le niveau baisse... Jamais entendu des propos plus vulgaires, plus bassement populistes, et ils ont un public, promis, la salle est pleine. Tout y passe, les défauts physiques, les coucheries des uns et des autres... Navrant...Le degré zéro de l’analyse. Va-t-en dire après ça que la politique, c’est sérieux...

On a eu aussi les aventures de la dame du ministre qui présente le journal à la télé. Il y a des méchants qui ont mangé le morceau. Ca s’est su... Elle va devoir quitter son boulot tout neuf, la mignonne. Problème d’éthique, qu’ils disent. On ne se fait pas vraiment du souci. Va pouvoir aller au soleil avec son chéri, "aux Outre-Mer" il est ministre, le garçon, ça aide à avaler la pilule du chômage partiel.

Mais il y a eu aussi des pépites : un téléfilm sur Sartre et Beauvoir. On s’est replongés dans "ces années-là"... La guerre d’Algérie, l’engagement des intellectuels, des vrais, quand même, en ce temps-là, les prises de position de Camus, de Raymond Aron, même si on ne pensait pas pareil, ça avait une tenue, de haute tenue, justement. Alors, ce film : des interprètes magnifiques : Podalydès, un Sartre habité. Anne Alvaro, sublime de détachement et juste jusque dans des larmes de tristesse, de dépit qu’on n’imaginait pas chez la grande Beauvoir... Une balade à Venise. Des séquences de jazz au Caveau de la Huchette. Un voyage à Cuba. Qu’est-ce que c’était bien !...

Pour les jours qui viennent, demain sur Inter, chez Philippe Meyer (de 10 à 11), ne loupez pas Gilles Servat. On pense ce qu’on veut des indépendantistes bretons ou alsaciens, mais Servat, quand même, on l’écoute avec dévotion, une voix comme la sienne, on n’en pas des tonnes. Donc, allons-y, sonnez binious et bombardes, Blanche Hermine, Fougères et Clisson. Mardi soir, Arte, mais très tard, les derniers jours de Saint Ex. C’est Giraudeau qui tient le rôle titre. Tout à fait comme il faut. Et si vous êtes chez vous jeudi après-midi, sur France 5, un document sur le surendettement. On se prend à rêver soudain d’un monde où les cartes de crédit n’existeraient plus, ni les découverts autorisés, ni le revolving, tout ce qui plombe les budgets de ceux qui vont un moment croire que leurs gamins seront comme les autres, puisqu’ils auront eux aussi la console machin et le DVD bidule... Voilà voilà. La semaine va se terminer, comme elle a commencé, grisouille. Un de ces jours, une petite revue des films à aimer au coin du feu, pendant les jours qui arrivent.

(bb pour prs 57


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