1981 et Mitterrand : un bilan raisonné, des leçons dans l’actualité

dimanche 10 janvier 2016.
 

Le 8 janvier 2016 est la date anniversaire des 20 ans du décès de François Mitterrand. L’occasion de dresser un bilan raisonné de 1981 et des années durant lesquelles il a été président de la République (conférence à l’Assemblée nationale le 9 mai 2011).

1) Pour visionner la video, cliquer sur l’adresse URL portée en source : daily motion

2) Compte rendu dans L’Humanité

Le 10 mai 1981 de Mélenchon

Le coprésident du Parti de gauche tenait une conférence, lundi soir, devant deux cents personnes, où il a mêlé bilan et actualité pour la gauche.

D’emblée, Jean-Luc Mélenchon prévient qu’il intervient en son nom propre. À la tribune, face à un portrait de François Mitterrand, il parle plus de deux heures de cet homme « d’une grande délicatesse sur le plan humain » et, surtout, de la victoire de la gauche en 1981, « résultat d’un long chemin qui a ébranlé la société ». Lundi soir, face à un public particulièrement jeune, l’orateur tenait une conférence où, dans une salle de l’Assemblée nationale, il mêlait bilan et actualité.

Une radicalité qui ne peut-être que concrète

« Tout récit sur le passé est un récit du présent », prévient-il en faisant des va-et-vient entre hier et aujourd’hui. L’événement historique permet ainsi au coprésident du Parti de gauche d’en tirer des leçons pour la « révolution citoyenne » qu’il prône. Pour lui, Mai 68 a abouti sur l’échec de la gauche faute d’« un projet de conquête du pouvoir ». Tentant de séduire des électeurs du NPA, après l’annonce de la non-candidature d’Olivier Besancenot à la présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon veut proposer « un contrat de gouvernement, pour que l’on avance concrètement. La radicalité que nous portons ne peut être qu’une radicalité concrète ».

Mais l’orateur veut d’abord faire la démonstration que la victoire de 1981 s’est soldée par des mesures de gauche. Et d’énumérer la retraite à soixante ans, la cinquième semaine de congés payés, l’abolition de la peine de mort, l’augmentation des minima sociaux, la hausse du smic ou les lois Auroux sur les conditions de travail. « C’est une œuvre immense, une véritable bascule sociale », déclame Jean-Luc Mélenchon.

Le tournant de la rigueur de 1983 est la conséquence, selon lui, de la méconnaissance par l’ensemble de la gauche des mutations qui ont transformé le capitalisme, devenu transnational. « N’oublions pas que nous avons connu quatre dévaluations, le contrôle des changes, l’emprunt forcé », dit-il. « En 1983, nous sommes sur le mur de l’argent. Il fallait à ce moment-là inventer une autre stratégie », poursuit-il face à un public très attentif. Il regrette « la vision institutionnelle de gouverner ». On aurait dû « s’appuyer sur le mouvement des masses. Il y avait une conception du changement venant d’en haut ».

« L’implication populaire, un moyen et une fin  »

Le candidat à la candidature du Front de gauche estime que la « révolution citoyenne », déclinée dans les différents domaines de la vie, est la condition de « l’implication populaire », qui reste « un moyen et une fin ». Tout comme le Front de gauche est, pour lui, « le moyen d’avancer ». Avancer dans l’union est une autre des leçons retenues par Jean-Luc Mélenchon. « Le premier qui descend du train est mort », affirme-t-il, se référant à la période du programme commun de la gauche des années soixante-dix.

Mina Kaci


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