Six mois après sa promulgation, la réforme des retraites reste toujours en travers de la gorge d’une grande majorité de Français. C’est ce qui ressort de l’enquête « Observatoire français des retraites » qui paraît aujourd’hui, réalisée par l’institut Ipsos pour l’Union mutualiste retraite et le journal Liaisons sociales. Selon ce sondage, les Français souhaitent très majoritairement (79%) que les mesures adoptées à l’automne 2010 soient débattues à nouveau à l’occasion de l’élection présidentielle. C’est particulièrement vrai des employés (90%), des ouvriers (87%), et des 45-59 ans (91%), les plus immédiatement concernés par les reculs des bornes d’âge. Cette remise en cause de la réforme est forte jusque chez les sympathisants de l’UMP, qui sont 65% à vouloir qu’elle soit remise en débat.
Le sentiment de colère à l’égard de ces mesures domine et se renforce par rapport à l’automne 2010. Il atteint 74% des 45-59 ans, progressant de sept points par rapport à novembre dernier. Le sentiment de colère monte également chez les jeunes (56%). Gagnant 6%, il dépasse même celui de leurs aînés.
La perte de confiance des Français dans la capacité du système, après sa réforme, à garantir leurs ressources et leur niveau de vie est flagrante. La confiance dans leur capacité de vivre de façon indépendante à la retraite perd treize points, passant de 55% en novembre à 42% aujourd’hui. 30% seulement des Français ont confiance en ce qui concerne leur niveau de vie à la retraite, un recul de quinze points par rapport à novembre. Une baisse de confiance qui touche toutes les catégories de Français, y compris les retraités, dont on a dit qu’ils n’étaient pas concernés par la réforme. Et les « actifs occupés » ne sont que 13% à se montrer confiants dans le montant de leur future pension, et 21% dans le montant de leur futur niveau de vie.
Olivier Mayer, L’Humanité
Date | Nom | Message |