Solidarité indispensable avec les salariés des Ports et docks

lundi 7 février 2011.
 

6) Ports. La CGT appelle à poursuivre la grève 3 février 2011

A l’issue d’une réunion infructueuse avec le patronat, la CGT des ports et docks a annoncé la poursuite du mouvement de grève lancé pour la prise en compte de la pénibilité, déplorant le "blocage de la situation". Initiée il y a trois semaines, cette mobilisation a de lourdes conséquences. Exemples à Brest et Lorient.

Il y a trois semaines, la CGT des ports et docks, syndicat ultra-majoritaire dans le secteur, avait lancé un appel à la grève. Une grève alternée des dockers, d’une part, et des grutiers, d’autre part, du vendredi au lundi. Ce conflit est né de la volonté du gouvernement de revoir un projet d’accord conclu en octobre sur la pénibilité, après avoir été âprement négocié par les syndicats et le patronat.

"Les quais sont archi-pleins"

Hier, la CGT a, une nouvelle fois, rencontré le patronat. Pour une sortie de crise ? Pas vraiment. Tony Hautbois, secrétaire général du syndicat, a évoqué un "blocage de la situation". "Le mouvement se poursuit selon les mêmes modalités", a-t-il annoncé. Un mouvement qui a déjà de lourdes conséquences dans les ports. A Brest, "tout le monde suit le mouvement". Du vendredi au lundi, bien sûr, mais aussi du mardi au jeudi, une heure par jour. "Les quais sont archi-pleins", indique un observateur averti. Les conteneurs s’accumulent et "on ne va pas pouvoir multiplier à l’infini les prises électriques". Des prises indispensables, surtout lorsqu’il s’agit de conteneurs de poulets congelés !

"A la petite cuillère"

A Lorient, la situation n’est guère différente. "L’activité est réduite, ce qui fait que les escales sont prolongées, indique Bernard Keraudren, de la chambre de commerce et d’industrie du Morbihan. Actuellement, il y a cinq navires à quai. Ils sont déchargés à la petite cuillère. Il y en a un qui est là depuis une semaine. Il va encore y rester une semaine, alors qu’il aurait dû être parti. Cela prend deux fois plus de temps". Et d’ajouter : "Deux gros bateaux sont annoncés : ils seront soit mis au mouillage, soit détournés".

Tout cela impacte, bien sûr, les entreprises portuaires, mais il est difficile de chiffrer le préjudice. "Depuis deux ans, on a connu des mouvements de grève. Mais ils étaient sporadiques. Là, le problème, c’est que ça dure", poursuit Bernard Keraudren.

Source : http://www.letelegramme.com/ig/gene...

5) La CGT des ports et docks s’organise pour durer

La fédération CGT des ports et docks appelle à reconduire la grève pour que le gouvernement respecte l’accord d’octobre 2010 prenant en compte la pénibilité de leurs métiers.

Réunis à Montreuil mardi, 80 représentants CGT de l’ensemble des ports français ont décidé de reconduire le mouvement de grève entamé il y a deux semaines. Ils revendiquent toujours l’application de l’accord trouvé entre travailleurs des ports et patronat le 27 octobre 2010 qui prend en compte la pénibilité de leurs métiers. Validé par le gouvernement d’avant remaniement, dans le cadre de la réforme portuaire, cet accord qui prévoit des départs possibles de 4 à 5 ans avant l’âge légal est, « de manière inexplicable », renié par Thierry Mariani, secrétaire d’État aux Transports. L’activité des dockers, grutiers, portiqueurs et agents de maintenance sera donc cette semaine encore ponctuée de débrayages, avec arrêt complet du travail de vendredi à lundi. Une stratégie destinée à tenir sur la durée.

Mercredi, à l’occasion d’une conférence de presse comme il ne s’en est pas tenu depuis 1994, la Fédération des ports et docks CGT a réaffirmé la détermination et la colère des travailleurs portuaires face à la « démagogie » des arguments de Thierry Mariani, qui impose de renégocier. « Un homme qui revient sur une parole donnée ne vaut rien », a déclaré Tony Hautbois, secrétaire général du syndicat, entouré de Johann Fortier (dockers du Havre), Yves Thual (Port autonome de Nantes-Saint-Nazaire) et Anthony Tetard, secrétaire général adjoint. Des hommes indignés face à cette « ingérence de l’État » dans le processus d’élaboration d’une convention collective.

« Jamais vu cela, nulle part ailleurs  ! » a tempêté Tony Hautbois, relevant que les employeurs eux-mêmes ont « intérêt », pour la compétitivité, à ce que le travail soit effectué plutôt par « des jeunes plus productifs et aux salaires moins élevés » que des travailleurs en fin de carrière, lourdement impactés par des horaires fluctuants, les intempéries, l’exposition aux produits dangereux... « Il n’y a pas plus attaché à son port qu’un travailleur du port », a noté le secrétaire général répondant ainsi à un courrier de Thierry Mariani reçu lundi, qui en appelle « à la responsabilité de chacun », indiquant qu’« il en va de l’avenir des ports français ». Peine perdue s’il s’agit de brandir le spectre de la concurrence des ports étrangers  : « La solidarité se manifeste et commence à s’organiser avec les travailleurs des ports européens, notamment d’Espagne et du Nord de l’Europe », a pu affirmer Tony Hautbois. La prochaine réunion du bureau fédéral des ports et docks, prévue lundi 31 janvier, pourrait décider de nouvelles formes d’action, dont une manifestation à Paris.

Laurence Mauriaucourt

http://www.humanite.fr/26_01_2011-d...

4) Une forfaiture contre les dockers

En rejetant un accord sur la retraite anticipée pour pénibilité, le gouvernement a renié sa parole et bafoué cinq ans de négociations dans les ports. Un dirigeant patronal témoigne.

« Quand on négocie depuis 2005 et qu’on a un tant soit peu le respect du principe d’autonomie de la négociation collective, le respect de la parole donnée, on n’évacue pas tout un travail conventionnel en trois coups de cuillère à pot comme cela. » Le ton est posé, mais Xavier Galbrun, délégué général de l’Union nationale de l’industrie manutentionnaire (Unim) des ports, principale organisation patronale du secteur, fédérant une centaine d’entreprises, ne cache pas son amertume. Objet de son ressentiment  : le mauvais coup que vient de faire le gouvernement en mettant à bas, d’un trait de plume, le résultat de cinq années de négociations sociales dans les ports, rallumant du même coup la mèche d’un conflit dur.

DEUX ANS D’intenses discussions

Depuis trois semaines, les dockers ont engagé un mouvement de grèves tournantes, à l’appel de la CGT. L’enjeu  ? La prise en compte de la pénibilité du travail pour la retraite. Un sujet dont employeurs et syndicats se sont emparés dès 2005, obéissant en cela, souligne Xavier Galbrun, à la loi Fillon de 2003 sur les retraites, qui demandait explicitement aux « partenaires sociaux » de chercher un accord sur la pénibilité. « On a beaucoup travaillé, mis en place des réflexions sur les critères pertinents de pénibilité. » En 2008, le chantier prend une nouvelle dimension, après l’adoption d’une réforme qui modifie en profondeur l’organisation des ports et prévoit le transfert d’une grande partie des personnels des ports, établissements publics, vers les entreprises privées de la manutention. Après l’avoir combattue, la CGT l’accepte moyennant d’importantes « garanties sociales », parmi lesquelles la prise en compte de la pénibilité, appelées à s’inscrire dans une nouvelle convention collective unifiée des ports. Tout cela figure dans un « accord-cadre » qui sera « transformé en décret », recevant donc « l’aval de l’État », observe le dirigeant de l’Unim. « L’État a parfaitement suivi tous nos travaux », insiste-t-il. Et lorsque, en 2010, après deux ans d’intenses discussions pour décliner la nouvelle convention collective, syndicats et patronat des ports s’approchent d’une entente, « on a été voir, du côté des pouvoirs publics, si ces travaux pouvaient être validés ». L’affaire, en effet, n’est pas anodine  : l’accord en vue prévoit un droit nouveau au départ en retraite, quatre ans avant l’âge légal, pour quelque 5 000 salariés portuaires astreints à des travaux pénibles. Au ministère des Transports, alors piloté par Jean-Louis Borloo, on tente, dans un premier temps, de faire modifier le projet en arguant de la future réforme des retraites. « On nous a demandé d’étudier un congé pénibilité », en lieu et place d’une cessation anticipée d’activité, raconte Xavier Galbrun. « On a étudié cette piste et on l’a écartée. » À la fois parce qu’elle s’avérait plus coûteuse pour les entreprises, explique-t-il, et parce que les salariés en congé restant dans les effectifs de l’entreprise, cela ne permettait pas de faire « les embauches de compensation », l’Unim s’étant engagée à « faire des embauches un pour un ». « Donc, l’effet bénéfique sur l’emploi tombait. »

En septembre-octobre, avec l’autre organisation patronale, l’Union des ports de France (UPF), qui gère les établissements portuaires sous la tutelle des pouvoirs publics, l’Unim, retourne donc au cabinet de Jean-Louis Borloo qui, alors, « donne son aval » sur l’approche initiale, témoigne Xavier Galbrun. C’est ainsi que fin 2010, syndicats et patronat des ports parviennent à « un consensus sur un projet d’accord, que j’avais écrit, en 12 pages », précise le patron de l’Unim, et qui couvrait toutes les modalités, y inclus le financement, d’une retraite anticipée pour pénibilité. Ainsi, fin 2010, « les choses étaient à peu près cadrées », restait juste à s’assurer que l’aval donné par le cabinet Borloo « demeurait valide » après le remaniement gouvernemental du 15 novembre et la nomination de Thierry Mariani aux Transports. Et là, donc, patatras, ce dernier décide que les négociations sur la pénibilité dans les ports doivent s’inscrire « dans le cadre de la loi (du 9 novembre 2010) portant réforme des retraites, notamment en termes de durée d’anticipation ». Loi qui, rappelons-le, ne prévoit qu’un départ anticipé de deux ans, sous des conditions hypersélectives (en particulier, un taux d’incapacité de 10% à 20%). Le fruit d’années de pourparlers était ainsi, d’un coup, remis en question. Pour les besoins de la cause de ce revirement à 360 degrés, Thierry Mariani affirme aujourd’hui que les négociations syndicats-patronat conduites ces dernières années « n’avaient pas abouti » et qu’« aucun accord du gouvernement n’avait été donné ». Deux assertions contredites, on le voit, par le récit des événements fait par l’Unim, recoupé par celui de la CGT des ports et docks.

Et maintenant  ? « Comme pour tout accord dans le domaine social, chacun doit faire un pas vers l’autre », fait valoir Xavier Galbrun, avant de reconnaître que l’exercice est, cette fois, « un peu compliqué ». « Si on nous dit que nous devons nous aligner, on y sera peut-être obligé. Mais qu’on ne nous demande pas de renier la parole qu’on a donnée, de renoncer aux engagements qu’on a pris », demande le dirigeant patronal, en relevant que, faute d’accord sur la pénibilité, c’est l’ensemble de la nouvelle convention collective des salariés portuaires qui se retrouve en suspens, et, avec elle, la finalisation de la réforme de 2008.

Yves Housson, L’Humanité

3) La loi sur les retraites à la peine dans les ports français (article national PG)

Un mouvement de grève paralyse les principaux ports français à l’appel de la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT (FNPD CGT).

Alors qu’un accord de refonte de convention collective avait été trouvé en mai 2010 entre les personnels régissant les grands ports maritimes et ceux des entreprises de manutention, avec une signature prévue en octobre 2010, la loi sur les retraites est passée par là.

L’accord de cessation d’activité qui avait été négocié prévoyait un départ anticipé pouvant aller jusqu’à quatre ans en fonction de la pénibilité des métiers. Le gouvernement s’accroche aux nouvelles dispositions qu’il a imposé lors du débat sur les retraites pour limiter l’anticipation à un maximum de deux ans.

Le Parti de Gauche soutient la démarche des 5 à 6.000 travailleurs concernés dans leur revendication pour faire respecter l’accord négocié.

http://www.lepartidegauche.fr

2) La CGT décide de reconduire la grève dans les ports français du 28 au 31 janvier

La CGT des ports et docks a décidé mardi 25 janvier 2011 de reconduire la grève dans l’ensemble des ports maritimes français.

Entamé au début de l’année, le mouvement se poursuivra donc du vendredi 28 janvier au lundi 31 janvier 2011. Les dockers cesseront le travail vendredi et dimanche et les agents portuaires samedi et lundi.

Par cette action, le syndicat majoritaire entend protester contre la demande du gouvernement de renégocier le projet d’accord sur la pénibilité.

"Estimant que cet accord dérogerait à la réforme des retraites, le gouvernement a décidé de passer outre le dialogue social et l’accord avec les organisations patronales Unim (manutention), UPF (ports de France) et Armateurs de France. Le gouvernement a demandé à l’UPF, qui représente les sept Grands ports maritimes, dont l’Etat est l’actionnaire unique, de reprendre des négociations sur la pénibilité dans le cadre défini par la loi de novembre 2010 portant réforme des retraites" indique la CGT sur son site.

1) "La colère des dockers est immense" (entretien avec Tony Hautbois, secrétaire général de la CGT des ports et docks

Le secrétaire général de la CGT des ports et docks est interviewé par le journaliste Yves Housson sur les raisons de la colère des dockers qui étaient en grève le 12 janvier. Ils s’opposent à la remise en cause par le gouvernement d’un accord conclu après deux ans et demi de négociations avec le patronat sur la reconnaissance de la pénibilité.

Vous êtes secrétaire général de la CGT des ports et docks. Quel est l’enjeu du conflit qui redémarre ?

Tony Hautbois. Les métiers portuaires ont évolué avec la mécanisation, mais on a toujours des facteurs de pénibilité liés aux conditions climatiques, aux horaires décalés on travaille le jour, la nuit, le week-end , il y a la polyvalence On a des expertises faites par les CHSCT, validées par la médecine du travail, qui attestent que les travailleurs portuaires ont une espérance de vie diminuée de sept à huit ans. Nous demandons donc une réparation par des départs anticipés par rapport à l’âge légal de la retraite. Après deux ans et demi de négociations avec le patronat, nous sommes tombés d’accord, le 27 octobre dernier, sur une anticipation de quatre ans, qui bénéficierait à 5 000 à 6 000 travailleurs.

Cet accord, qui avait été « acté », dites-vous, par le cabinet de l’ancien ministre Borloo, le nouveau gouvernement refuse maintenant de le valider.

Tony Hautbois. Il se dit prêt à accepter un dispositif de départ anticipé, mais à condition que peu de salariés en bénéficient (il ne concernerait plus que la moitié des effectifs initialement prévus, et pour une anticipation de deux ans, au lieu de quatre NDLR).

Comment expliquer ce revirement ? Par la crainte que vous donniez un mauvais exemple ?

Tony Hautbois. Tout à fait. Le gouvernement, qui, malgré la forte mobilisation qu’on a connue, a persisté à refuser une vraie retraite anticipée pour travaux pénibles dans la réforme des retraites, en la limitant aux seuls salariés ayant un taux d’incapacité reconnu par la médecine du travail, voit resurgir le débat d’une façon totalement opposée à sa conception : comme une réparation pour ceux qui ont subi la pénibilité. Les partenaires sociaux s’étaient mis autour d’une table, chacun a su avancer d’un pas pour qu’on puisse conclure un accord, acté par les employeurs et le ministère, et deux mois après, on remet tout cela en cause ? C’est inacceptable. La colère des salariés est immense. D’autant que la CGT des ports et docks a toujours respecté ses engagements. Nous attendons du gouvernement qu’il donne mandat à l’organisation patronale UPF pour valider par écrit l’accord du 27 octobre. Sinon, on risque très vite de se retrouver dans un bras de fer qui dure.

Entretien réalisé par Yves Housson


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message