Dans les collectivités territoriales, refuser l’austérité de Sarkozy ! (par Gauche Unitaire)

mardi 9 novembre 2010.
 

Face à la politique de la droite, à l’heure où la mobilisation sociale se développe, la gauche se voit confrontée à un défi majeur : battre la politique d’austérité brutale que le pouvoir UMP veut imposer au pays comme aux collectivités locales et territoriales ! Ensemble, composantes et élus du Front de gauche doivent œuvrer à la construction d’une dynamique populaire en ce sens.

Ce n’est pas seulement en Grèce, en Espagne et au Portugal, mais partout en Europe que les gouvernements mettent en œuvre des politiques semblables pour faire payer aux travailleurs et aux peuples les frais de la crise provoquée par la spéculation capitaliste ! Pour que les profits de quelques uns continuent à prospérer, ils imposent à tous la baisse des salaires, l’amputation dramatique des dépenses sociales, l’aggravation de l’injustice fiscale, la casse des retraites et des systèmes de protection sociale, la destruction des services publics, l’aggravation du chômage et de la précarité… Toujours plus aux privilégiés, toujours moins aux salariés, ça suffit ! Une autre répartition des richesses est nécessaire. L’austérité doit être refusée. C’est ce qu’ont crié les milliers de manifestants lors la manifestation de la CES à Bruxelles le 29 septembre. Ce refus de l’austérité, de la Grèce, au Portugal, de l’Espagne, à la France, cette exigence s’entend dans toute l’Europe.

En même temps que l’affrontement en cours sur les retraites, le pouvoir sarkozyste a engagé une offensive d’ampleur contre la souveraineté des collectivités territoriales et, plus généralement, les libertés locales.

À travers la recentralisation autoritaire des pouvoirs, la délégation aux collectivités de pans entiers de compétence relevant de l’État, l’organisation de leur asphyxie budgétaire face à ces nouvelles missions imposées, la mise en place d’une nouvelle architecture institutionnelle qui éloignera un peu plus les citoyens des lieux de décision, cette contre-réforme menace le pays d’une grave régression sociale et démocratique.

Si elle n’est pas mise en échec, les Assemblées locales se verront transformées en simples exécutantes de la politique gouvernementale, les inégalités entre territoires se creuseront au prix de retombées dévastatrices pour l’emploi et le développement, les plus démunis se retrouveront en proie à des difficultés grandissantes.

La révision des règles fiscales jusqu’alors en vigueur vient compléter ce dispositif scélérat. Par des dispositions telles que la suppression de la taxe professionnelle ou l’interdiction prochaine des « financements croisés », il s’agit de priver les collectivités territoriales de toute autonomie financière, donc de tout pouvoir de décision véritable. C’est l’État UMP qui déterminera leurs charges et contrôlera leurs ressources. Elles se trouveront dès lors placées sous une pression scandaleuse visant à les contraindre de gérer des budgets en peau de chagrin, donc de sacrifier les besoins des populations. Pour les intimider, on n’hésitera pas à brandir, contre celles qui ne seraient pas « responsables », le spectre de déficits budgétaires abyssaux !

Ce pouvoir de droite, cynique et corrompu, n’hésite pourtant pas à se mettre dans l’illégalité lorsqu’il s’affranchit de reverser aux collectivités les sommes qu’il leur doit pour le transfert de nombre de responsabilités relevant de sa compétence.

À gauche, on a le devoir de désobéir, de contraindre le pouvoir sarkozyste à battre en retraite !

La gauche est majoritaire dans 21 régions métropolitaines sur 22, dans 58 départements sur 102, dans trois villes de plus de 100 000 habitants sur quatre. Elle doit cette position de force à la volonté des électrices et des électeurs de sanctionner la politique injuste et inégalitaire de la droite au pouvoir nationalement. En mars 2010 encore, alors qu’ils avaient fait du scrutin des régionales un test, Sarkozy et les siens ont été désavoués dans des proportions inégalées, pour des élections intermédiaires, depuis les origines de la V° République.

Il est donc impossible d’appliquer une politique contraire au mandat que les majorités de gauche ont reçu des électeurs dans les régions, les départements, les municipalités. Se soumettre, se résigner à amputer les dépenses sociales ou les réponses aux exigences écologiques reviendraient à cautionner la logique antisociale des coupes budgétaires drastiques que le gouvernement veut imposer dès cette année au pays. Ce serait plier devant les diktats illégitimes d’un régime systématiquement sanctionné dans les urnes, contesté par la rue, discrédité du fait de ses connivences avec les puissances d’argent. Ce serait, alors que la droite se révèle totalement minoritaire dans le pays, s’affaiblir gravement à l’aube d’une confrontation politique décisive avec le sarkozysme.

Sans attendre 2012, la droite peut et doit être battue, sur sa contre-réforme des retraites, sur son offensive d’austérité, sur sa loi territoriale.

Le rapport de force change dans la rue. Il faut le prolonger à partir des institutions où siègent des majorités de gauche. C’est possible ! Si toutes les collectivités territoriales orientées à gauche refusent les budgets d’austérité que l’on veut leur voir imposer aux populations, la droite n’aura pas les moyens de s’obstiner. En affirmant publiquement leur refus d’être les artisans de l’austérité au niveau des régions, des départements et des communes, les élues et élus de gauche auront l’appui massif des populations. Celles-ci, en retour, seront encouragées à approfondir leur mobilisation en faveur d’une autre politique. Et l’aspiration à battre Sarkozy gagnera une puissance irrésistible.

Parce qu’elle dispose de la légitimité populaire que lui donne le scrutin de mars dernier, l’Association des Régions de France peut prendre l’initiative d’un tel bras-de-fer à l’occasion de son prochain congrès national. Il lui revient d’en appeler à une action commune des conseils régionaux dirigés par des majorités de gauche, afin qu’aucune restriction ne vienne amputer les budgets concernant les besoins populaires, ceux des transports, de l’éducation, de la formation professionnelle, des aides sociales, de la culture… Il lui incombe, sur cette base, de travailler à la convergence de toutes les institutions locales refusant la régression sarkozyste, ainsi qu’à une mobilisation citoyenne qui force le pouvoir à renoncer à ses entreprises inacceptables.

C’est sur le terrain que l’essentiel de cette bataille décisive va se jouer. À tous les échelons du pays, doivent se tenir des assemblées populaires. Les élus et élues de gauche ont le devoir de saisir citoyennes et citoyens des enjeux de la loi territoriale et de la révision des règles de la fiscalité locale, afin qu’ils puissent faire valoir leur opinion, dire leur rejet de choix dont ils sont les victimes désignées.

Gauche Unitaire propose à ses partenaires du Front de gauche de formuler en commun des propositions en ce sens.

Refusons ensemble les politiques d’austérité !

Menons ensemble l’offensive pour satisfaire les besoins fondamentaux des populations, et imposer une autre répartition des richesses !


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