Ryanair la compagnie aux bas coups (article national PG)

lundi 8 novembre 2010.
 

Michael O’leary, PDG de Ryanair, compagnie aérienne à bas coût, et chantre de l’ultralibéralisme, n’aime pas qu’on lui tienne tête. Mis en examen par un juge d’Aix-en-Provence, pour « travail dissimulé », « emploi illicite de personnels navigant » et « prêt illicite de main-d’œuvre » à la suite d’une plainte déposée par des syndicats et la Caisse de retraite des navigants, il menace de quitter l’aéroport de Marseille...

A moins que la France abroge un décret de novembre 2006, qui stipule que le personnel navigant basé en France doit être assujetti au droit français, et s’aligne sur le droit européen qui voudrait que tout le personnel relève de la législation du pays d’origine de l’entreprise. En l’occurrence, le droit irlandais, que Ryanair applique déjà, nettement plus défavorable aux salariés. Un chantage inadmissible mais auquel Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille, et Christophe Madrolle, vice président (MoDem) de l’agglomération, ont cédé en plaidant la cause de Ryanair auprès de Nicolas Sarkozy.

Au nom de retombées économiques contestées (ne sont pas comptées les aides accordées par les collectivités locales), ces édiles déroulent le tapis rouge à un homme aux pratiques antisociales (personnel sous-payé aux contrats variables, hôtesses devant faire le ménage, etc.), méprisantes pour les voyageurs (après avoir envisagé de faire payer la place au poids du passager, il étudie les toilettes payantes) et limites pour la sécurité (obligation de prendre une quantité minimum de Kérosène afin de voler plus léger et donc de faire des économies).

Mais si l’actualité pointe aujourd’hui Marseille et ses élus de droite, les socialistes ne sont pas exempts de reproches. La Cour des comptes a ainsi relevé que pas moins de 28,6 millions d’euros ont été attribués par les collectivités publiques à l’aéroport de Beauvais Tillé (Oise) entre 2001 et 2006. Une somme dont l’aéroport fait grassement bénéficier Ryanair par le biais de subventions et de remises diverses.

Ailleurs, des élus ont tenté de résister à la compagnie toujours plus avide. Ils ont tous, peu ou prou, plié devant ce même chantage au départ. Arrogant, O’Leary poursuit la France au niveau européen et menace l’Allemagne qui a décidé de taxer les billets d’avion. Pour le Parti de gauche, aucun euro ne doit être attribué à Ryanair et face au chantage nous répondons : « Qu’il s’en aille ! »


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