Jean-Luc Mélenchon accuse le gouvernement d’utiliser des policiers pour dénaturer les manifestations (article et video)

samedi 2 avril 2016.
 

Jean-Luc Mélenchon était invité Sur I>Télé ce dimanche.

Il y est notamment revenu sur les manifestations lycéennes ou de nombreux incidents ont été à déplorer. Le leader du Parti de gauche y a nettement accusé certains policiers de se déguiser en casseurs et de jeter des pierres, avant de remettre le brassard de policier.

Et pour Jean-Luc Mélenchon, pas de doute, ces policiers n’auraient pu agir sans ordre du ministère de l’Intérieur.

Pour visionner la video reprenant cette intervention de Jean Luc Mélenchon sur I-télé, cliquer sur l’adresse URL portée en source de cet article.

2) Pour Mélenchon, la police infiltre les manifestations AFP

Le président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a affirmé dimanche soir à France Inter et i-Télé que des policiers avaient des « consignes » pour « infiltrer » et « jeter des pierres » dans les manifestations sur les retraites.

« Il faut que les policiers républicains marquent une distance avec les ordres qui leur sont donnés, certains ont fait valoir leur droit de retrait, tant ils sont épuisés, (il faut qu’ils) affirment d’une manière beaucoup plus forte leur opposition à un certain nombre de consignes et de pratiques ».

« J’ai même mis une photo sur mon blog »

« Cette pratique dont je parle c’est cette présence dans les cortèges de manifestants de personnes infiltrées qui jettent des pierres, brisent des vitrines et ensuite sortent des brassards de police », a-t-il dit.

« J’ai même mis une photo sur mon blog » d’une scène se déroulant en Savoie, a-t-il illustré, et a rapporté les propos datant de la veille d’un jeune dirigeant étudiant qui a vu « des gens qui étaient parmi les plus ardents à jeter des pierres ensuite sortir des brassards ».

« C’est un constat », a-t-il dit.

« La question est de savoir qui donne de tels ordres », a-t-il ajouté. « Personne ne peut croire que des policiers de leur propre initiative décident de se déguiser en manifestants et de jeter des pierres pour ensuite interpeller », a-t-il dit. « Je pense que le ministre de l’Intérieur est au courant », a-t-il ajouté.

AFP

1) Les casseurs et les mystères qui les entourent par Jean-Luc Mélenchon

Source : http://www.jean-luc-melenchon.com/2...

Les casseurs ! Figure récurrente des fins de manifestation. Toujours là à point nommé pour faciliter les bonnes opérations de propagande sécuritaire et dénaturer les mouvements sociaux qu’ils parasitent. Leur présence et leurs activités, sans rime ni raison, suffit à montrer qu’ils ne sont là que pour provoquer les désordres qui servent de prétexte à créer l’ambiance sécuritaire sur laquelle compte cette équipe en perdition pour se maintenir à flot dans les évènements. Nous sommes très nombreux à être très troublés par ce que nous avons vu.

Un récent exemple m’a confirmé dans l’inquiétude que j’exprimais dans une précédente note après avoir croisé une de ces étranges colonnes de gens en blousons, sac à dos et sweat trop propres, encagoulés jusqu’aux yeux, organisant des saccages méthodiques. Mardi, à l’heure de la manifestation, tandis que nous installions les points fixes où notre Parti organise ses distributions de tracts, un étrange manège se fit autour des nôtres, place Denfert Rochereau. Passaient et repassaient des groupes de deux trois personnes en cagoules qui prenaient des autocollants. Ils tentèrent de nous confisquer un drapeau du parti. Etrange look. On leur demande de rendre les autocollants dont ils se sont affublés, on fait monter des renforts de notre service d’ordre depuis l’autre point fixe, avec des consignes de fermeté. Eux nous rient au nez. Ils s’éloignent enfin, à mesure que les nôtres se font plus nombreux autour d’eux. Un camarade les suit en se fondant dans le décor. Il voit l’un des bizarres sortir un talkie-walkie de sa poche…. Très étrange. La consigne est de filmer dorénavant et de photographier. La capture serait utile. Et la mise hors d’état de nuire aussi, évidemment. Dans ce cas il faut s’assurer d’abord d’avoir correctement isolé le bizarre ou de couvrir correctement l’opération. La vidéo qui circule sur le net montre comment quelqu’un qui empêchait un « casseur » de démolir une vitrine a été sauvagement agressé par d’autres « bizarres ». Tenez-vous le pour dit. Une capture significative serait évidemment une démonstration accablante pour les instigateurs de ces saccages.

Aurélien L., de Savoie, adresse au siège du parti, avec des photos à l’appui, dont je publie un exemplaire, ces quelques lignes qu’il titre « De l’usage de la violence dans les conflits sociaux ». Elles résument bien la perplexité qui nous gagne tous face à de tels spectacles. « Dans toute enquête criminelle, écrit Aurélien, on commence par se demander : « à qui profite le crime ? ». Brusquement à l’approche de la sixième journée nationale d’action contre la réforme des retraites il y a des violences. Alors que pour les cinq précédentes, tout était calme. Bizarre. Bernard Thibault appelle au "dialogue". Eric Woerth répond : "le temps du dialogue est terminé, il y a de la violence, il nous faut la combattre." [France Info, 19/10/2010, 19:00] Il faut faire un dessin, ou tout le monde a compris ? » Puis, Aurélien donne son témoignage direct. « Chambéry 19/10/2010, 18h00, avenue De Boigne, des jeunes encagoulés jettent des pierres sur un cordon de robocops (CRS ou gendarmes mobiles). Ça dure un bon moment… Puis trois des ces jeunes, l’instant d’avant les plus hardis à jeter des pierres, remontent un brassard orange sur leur manche droite, foncent sur l’un d’entre eux et l’immobilisent. Remarquable coordination car immédiatement surgissent une dizaine de robocops qui protègent le groupe. Et devant les commerçants médusés, on voit trois jeunes encagoulés embarquer un de leurs potes sous la protection des robocops. Sur la photo jointe, un de ces "brassards oranges", sweat à cagoule gris et bandeau noir, APRÈS l’interpellation ci-dessus racontée. Petite parenthèse : Je me trouvais là pour montrer à un petit jeune comment les choses se passent. En gros j’étais un peu dans le rôle du vieux mustang qui montre à un jeune poulain quelle herbe ne pas brouter. Avec un peu d’expérience et les policiers étant si prévisibles, je savais où me mettre pour montrer, en toute sécurité, la fameuse scène à mon jeune protégé. Merci aux policiers d’avoir été fidèles au rendez-vous. Sans quoi la leçon n’aurait pas été complète. Posons la question de la poule et de l’œuf, ou de la déduction politique logique : les mecs en brassard orange, ils entraînent quelques écervelés pour provoquer les violences dont le gouvernement a besoin pour casser la protestation contre une réforme injuste ? Ou sont-ce de gentils policiers "infiltrés" pour arrêter de vilains et bêtes "casseurs" ? En tous cas, je vous le dis, ces "casseurs", ils tombent chaque fois rudement bien pour arranger les affaires d’un gouvernement désapprouvé par 71% des Français sur ce projet des retraites, mais certainement approuvé par une majorité pour "maintenir l’ordre". NB : Pour sembler "maintenir l’ordre" et rassurer les citoyens, encore faut-il qu’il y ait désordre … non ? … ».

En effet. Comme tout cela n’est pas isolé si j’en crois ce qu’on me dit, j’invite à faire ce qu’il faut pour parer le coup que l’on veut nous porter. Filmez, photographiez, publiez sur les réseaux sociaux. C’est notre meilleure protection. Et c’est une façon de faire vivre dans l’esprit public le contre poison à la propagande gouvernementale qui amalgame notre mouvement à ces actions des casseurs.


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