« Révisionnistes » et « comportementalistes » contre la psychanalyse (Interview d’Élisabeth Roudinesco par Antoine Artous)

samedi 6 octobre 2007.
 

Historienne très connue de la psychanalyse et chargée de conférences à l’École pratique des hautes études, Elisabeth Roudinesco a publié une importante Histoire de la pyschanalyse en France (2 volumes,1982, 1986, rééd. Fayard, 1994). Elle a aussi publié de nombreux autres ouvrages, notamment Jacques Lacan. Esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée (Fayard 1993) et, avec Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse (Fayard, 2000). Elle vient de publier Pourquoi tant de Haine ? Anatomie du Livre noir de la psychanalyse (Navarin 2005). Ce « petit » livre décortique Le Livre noir de la psychanalyse. Vivre, penser et aller mieux sans Freud (Arènes, 2005). Rouge (n° 219) a déjà souligné ce qu’il faut penser de ce Livre noir. Il est d’un noir inquiétant - tant pour la pensée que politiquement - par la façon dont il traite Freud et l’histoire de la psychanalyse, comme par la façon dont il veut la faire disparaître aux profits des thérapies cognitivo-comportementalistes (TCC) que l’Institut national de la santé et le la recherche médicale (Inserm) érige en seule théorie scientifique. « Menteur, charlatan, faussaire, plagiaire, misogyne, drogué à la cocaïne, dissimulateur, propagandiste, obsédé sexuel, avide d’argent et de pouvoir, (Freud) est présenté comme une sorte de dictateur ayant trompé le monde entier avec une doctrine fausse », écrit Elisabeth Roudinesco. Naturellement, il est possible de critiquer la psychanalyse. Les livres d’Elisabeth Roudinesco sont là pour en témoigner. Ainsi, par exemple, dans La Famille en désordre (Fayard, 2002), elle met vivement en cause l’homophobie, non pas de la psychanalyse en général, mais d’un nombre important de psychanalystes, qui s’est exprimée au moment du pacs et continue à s’exprimer à propos de l’homoparentalité. Mais, ici, il est question d’autre chose. D’abord d’une entreprise anti-Freud et anti-psychanalyse qui, du point de vue du contenu et de la forme, rappelle celles qui ont été menées contre Marx, le marxisme et le communisme. Ensuite, une volonté de promouvoir les TCC, particulièrement bien adaptées aux besoins de la mondialisation néolibérale et aux politiques de normalisation des conduites humaines qu’elle porte.

Le 3 octobre 2007, par Antoine Artous,

Critique communiste. Le Livre noir de la psychanalyse comporte un grand nombre de textes rassemblés par Catherine Meyer pour les Éditions des Arènes. Ils sont très hétérogènes. Toutefois, le livre est structuré autour de deux grands courants : un courant d’historiens « révisionnistes » issus des Etats-Unis, et des « comportementalistes », partisans des T.T.C.

Elisabeth Roudinesco. C’est un montage de textes de gens qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, sinon la haine commune qu’ils vouent à la psychanalyse. Le regroupement de ces deux courants est d’ailleurs une caractéristique française. Aux État-Unis, les « comportementalistes » et les historiens dits révisionnistes travaillent chacun de leur côté. Au demeurant, les textes de ces derniers édités dans ce livre n’apportent rien de nouveau, ils étaient déjà connus.

Critique communiste. Commençons avec les historiens dits « révisionnistes ». Cela vaut la peine d’entrer un peu dans le détail car ces discussions sur l’histoire de la psychanalyse sont mal connues en France.

Elisabeth Roudinesco. Je précise pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté qu’ils se sont eux-mêmes appelés ainsi. Il s’agit en effet de réviser l’histoire officielle sur Freud et la psychanalyse, celle racontée par Ernest Jones [1], mais surtout par l’ensemble des sociétés psychanalytiques qui, toutes, et encore aujourd’hui, ont tendance à produire des histoires officielles, sans passer par un réel travail d’historien. C’est un problème permanent de toutes les Ecoles que ce danger dogmatique. Au départ il y a un « maître », un fondateur, dont la parole est parfois subversive par rapport à la tradition, puis on s’enferme dans la répétition talmudique. Jusque dans les années 1970, l’histoire de la psychanalyse était la chasse gardée des psychanalystes qui refusaient que Freud et la psychanalyse soient l’objet d’un regard historique extérieur. Soit de la part d’historiens issus de l’intérieur du mouvement psychanalytique, comme ce fut le cas de la première génération, soit issus de l’extérieur comme la seconde génération. Moi, par exemple, je suis issue de l’intérieur, mais je me suis faite historienne. L’important est de considérer Freud et la psychanalyse comme un objet historique comme les autres. À l’époque, j’ai collaboré avec bon nombre de ces historiens anglophones, étant d’ailleurs la seule en France à produire des études historiques sur ces sujets.

Critique communiste. Vous expliquez que ces historiens révisionnistes détournent l’oeuvre d’Henri Ellenberger.

Elisabeth Roudinesco. Ils font de lui un anti-freudien radical qui aurait été le premier à dénoncer de prétendues impostures freudiennes, alors qu’il n’utilise jamais un tel vocabulaire et que, dans les années 1970, il a été plus simplement le fondateur de l’historiographie critique dont je viens de parler. J’ai d’ailleurs la responsabilité de son oeuvre en France et j’ai assuré la publication de deux ses ouvrages majeurs : Histoire de la découverte de l’inconscient (Fayard, 1994) et Médecines de l’âme. Histoire de la folie. Essais d’histoire de la folie et des guérisons psychiques (Fayard, 1995). Ellenberger se situe un peu dans la même tradition que l’école historique des Annales en France, il immerge Freud dans la longue durée. Son histoire de la découverte de l’inconscient montre qu’il y a un avant Freud, un moment Freud et un après Freud. Ellenberger s’intéresse tout autant aux médecines modernes de l’âme qu’aux chamans ou aux sorciers, ou encore à la médecine de la Grèce ancienne. Mais attention, cela ne veut pas dire que pour Ellenberger tout se vaut, c’est un homme des Lumières. Simplement, c’est un historien des sciences, il inscrit le développement des sciences dans l’histoire.

Critique communiste. C’est important : inscrire les sciences dans l’histoire, donc dans les vérités d’une époque, sans pour autant tomber dans le relativisme absolu, dire que tout se vaut.

Elisabeth Roudinesco. Prenons l’exemple de l’histoire de Mesmer au XVIIe siècle. C’est un médecin viennois qui soutient que les maladies nerveuses proviennent d’un déséquilibre dans la distribution d’un « fluide magnétique » qui se diffuse dans le monde vivant. Sa théorie a un contenu rationnel . Comme savant, il est « physiologiste », et il pense que ce phénomène s’apparente à l’aimant. Expulsé de Vienne, Mesmer demande asile à Louis XV. Il connaît le succès, puis passe devant une commission royale, qui condamne la théorie des fluides mais non - et c’est intéressant à noter - la réalité des phénomènes psychiques dont il est question. Ellenberger montre très bien comment Mesmer est un esprit des Lumières, il arrache au religieux des phénomènes que l’on appellerait aujourd’hui l’hystérie en menant un combat contre les exorcistes qui à l’époque les traitent. Et il les combat en disant : « j’ai une théorie scientifique », qu’il argumente sur la base du savoir de son époque. C’est cela faire de l’histoire des sciences, en montrant comment, par la suite, les savoirs évolueront.

Critique communiste. Vous vous réclamez donc de cette tradition d’analyse historique critique de la psychanalyse.

Elisabeth Roudinesco. Oui, je me suis inscrite dans cette tradition. D’ailleurs, quand j’ai commencé à faire le même genre de travail historique critique sur la psychanalyse en France, j’ai essuyé le feu de la plupart des psychanalystes. Cela dit, dans l’histoire des sciences, je me réclame également de Canguilhem et de Foucault pour lesquels il existe des ruptures dans l’histoire des savoirs. Pour Ellenberger, il n’y a pas de différences importantes entre Janet, Freud ou Jung. Pour moi, il existe une coupure freudienne. Freud s’est appuyé sur tout un savoir clinique de l’époque. Toutefois, l’invention freudienne consiste à ne pas s’en tenir à ce savoir ou à mettre en place de nouvelles pratiques thérapeutiques, mais à rattacher tout cela à la tragédie antique, afin de l’inscrire dans une problématique universaliste de la condition humaine.

Critique Communiste. Pour ceux qui veulent en connaître plus sur ce dernier point et sur la critique de ce que vous appelez une certaine « psychologisation » de l’héritage freudien, je ne peux que renvoyer à La famille en désordre ou à Pourquoi la psychanalyse ? (Fayard, 1999). Revenons à l’évolution de ces historiens « révisionnistes ».

Elisabeth Roudinesco. J’ai rompu avec eux lorsque la génération qui a suivi Ellenberger a basculé de l’autre côte : Freud n’est plus l’Empereur à la barbe fleurie d’une certaine hagiographie freudienne, mais devient Satan, un mystificateur, un menteur. On retrouve ici Le Livre noir de la psychanalyse, qui procède d’ailleurs comme le Livre noir du communisme (Laffont 1997), mais en pire. Il ne s’agit plus de faire une histoire critique du communisme, mais on rend l’idée même du communisme responsable du goulag, on oublie le stalinisme, on met sur le même plan le communisme et le nazisme, etc. Et encore, certains des contributeurs du Livre noir du communisme, qui étaient des historiens sérieux, ont, par la suite, critiqué la ligne éditoriale du livre. Par ailleurs, le goulag est bien synonyme de crimes de masse. Mais lorsque Le Livre noir de la psychanalyse accuse la psychanalyse, en tant que discipline, d’avoir commis des crimes, il invente un goulag imaginaire, sans apporter aucune preuve, sinon d’affirmer qu’elle est responsable de la mort en France de 10 000 toxicomanes parce que certains psychanalystes auraient contribué à interdire des traitements de substitution ! Par ailleurs, ces historiens se sont lancés dans la théorie du complot international. L’histoire de la psychanalyse, ce serait à leurs yeux celle d’un complot international visant à imposer une hégémonie freudienne dans le monde occidental. C’est ridicule ! Et puis il y a eu cette histoire de la tentative d’interdiction de l’Exposition Freud aux Etats-Unis (Washington) en 1996, qui était une exposition officielle en orthodoxe laissant peu de place à un regard pluriel et critique sur Freud. Ces historiens ne se sont pas contentés de protester - j’ai par exemple impulsé une pétition internationale à ce propos -, ils ont demandé l’interdiction en se posant comme les victimes d’une discrimination ! Il est légitime de militer pour que ses travaux soient reconnus et de mener le débat d’idées, mais demander interdiction pour cause de discrimination, c’est vouloir remplacer une histoire officielle par une autre : la leur.

Critique communiste. Venons-en à présent aux thérapies cognitivo-comportementalistes (TCC). Dès 1999, dans Pourquoi la psychanalyse ?, vous souligniez comment durant les années 1990 a commencé à se construire un discours anti-Freud et anti-psychanalyse. Ainsi, Le Nouvel Observateur, qui a fait une vraie campagne de promotion du Livre noir de la psychanalyse, titrait en 1991 « Spécial Freud, le marxisme s’effondre, la psychanalyse résiste ». La limpidité du titre montre bien les enjeux. Puis cela se précise : « Faut-il brûler Lacan ? », « La science contre Freud »... [2]

Elisabeth Roudinesco. Ces campagnes se sont appuyées sur certains discours des neurosciences, du cognitivisme ou de la génétique. Naturellement, il ne s’agit pas de mettre en cause le travail scientifique, mais bien un discours scientiste - dénoncé par certains savants eux-mêmes - qui réduit les phénomènes psychiques au fonctionnement des neurones ou à celui de l’intelligence artificielle. Et ce discours est relayé par des philosophes. Ainsi, toujours au début des années 1990, Marcel Gauchet [3], qui se dit un représentant de la « gauche antitotalitaire », a prétendu substituer l’inconscient cérébral à l’inconscient freudien qui ne ferait plus « recette » dans un monde où « l’affect » serait en voie de disparition. Le mot cognitivisme est apparu en 1981, mais la méthode existait avant. Le grand historien des sciences Georges Canguilhem ne le connaissait donc pas lorsque qu’il prononce sa célèbre conférence « Le cerveau et la pensée » en 1980 [4]. Mais il critique férocement la croyance qui anime l’idéal cognitiviste : la prétention à vouloir créer une « science de l’esprit » fondée sur la corrélation entre les états mentaux et les états cérébraux.

Critique communiste. Plus précisément, en ce qui concerne les TCC ?

Elisabeth Roudinesco. C’est un nouvel avatar du vieux behaviorisme [5]. Elles réduisent les êtres humains à leurs comportements et, pour guérir les individus, elles inventent des méthodes qui sont des pratiques de suggestion, de fascination, d’aliénation. Il faut naturellement éviter de faire découler mécaniquement telle ou telle position prise par un thérapeute de la théorie à laquelle il se réfère ; pour la psychanalyse comme pour la TCC. Mais toute théorie psychologique est porteuse d’une politique, au sens général du terme. Or, un thérapeute comportementaliste, qu’il soit cognitiviste behavioriste ou autre, conteste l’idée même de psychisme. Il ne veut rien savoir de la signification des actes inconscients, ou même de la signification historique de l’action humaine. Il n’y a pas de sujet, pas d’inconscient, pas de déterminisme historique, pas d’engagement qui vaille la peine. Il existe simplement une machine humaine. Du coup, ces thérapies s’appuient sur une notion de norme et de pathologie qui tend à classer tout comportement humain - une fois que ce comportement a été catégorisé d’une certain façon - du côté d’une pathologie ou d’une norme. Le problème devient alors celui de la définition des bonnes normes permettant que les individus soient en bonne santé. C’est la nouvelle barbarie du bio-pouvoir dont parlait Michel Foucault ; c’est-à-dire d’une politique qui entend gouverner le corps et l’esprit des individus, les conduites humaines en fonction de la « bonne santé » des populations.

Critique communiste. Toujours dans Pourquoi La psychanalyse ?, vous montriez bien comment l’idéologie de « l’homme comportemental » est portée par la mondialisation libérale. Je conseille la lecture de ce livre à propos duquel nous avions eu d’ailleurs un entretien dans Critique communiste (n°157, hiver 2000-2001). Ici, je voudrais simplement souligner que sont également en jeu les politiques libérales de santé qui soumettent les thérapies à un critère de rentabilité immédiate.

Elisabeth Roudinesco. On reproche à la thérapie psychanalytique - ou à des thérapies qui s’en inspirent - d’être trop longue et trop coûteuse. D’autant que ses résultats ne sont pas mesurables. La médecine scientifique qui soigne les maladies somatiques constate des symptômes, nomme une maladie et administre un médicament. On dit alors que le malade est guéri du mécanisme biologique de la maladie. S’agissant du psychisme, on peut tenter de faire disparaître le symptôme, par des médicaments ou d’autres thérapies. Mais pour autant le malade n’est pas « guéri ». En fait, la « guérison psychique » a un statut différent de la guérison somatique. Elle n’est rien d’autre qu’une transformation existentielle du sujet. Et cela on ne le mesure pas.

Critique communiste. L’autre face de la mondialisation néolibérale, c’est le développement de politiques de normalisation des conduites humaines. Des « comportementalistes », qui ont été partie prenante de manière active du Livre noir, se sont engagés dans des batailles concrètes de mise en oeuvre de projets de normalisation. En lien de plus avec l’Inserm.

Elisabeth Roudinesco. Le rôle que joue l’Inserm pose d’ailleurs un vrai problème. Cet institut public ne cesse de légitimer les partisans des TCC comme les représentants de la vraie science. Cela montre bien l’enjeu de ces débats. Si la psychanalyse et d’autres thérapies proches dites , disent les scientistes, ne sont pas des sciences véritables, alors pourquoi les enseigner à l’université ? En ce qui concerne les politiques de normalisation, il y a eu l’affaire de l’amendement Accoyer [6] et plus récemment l’expertise collective - c’est-à-dire la validation scientifique - de l’Inserm du 22 septembre 2005 sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent » [7]. Il s’agit d’habituer les familles, les professionnels de la petite enfance et les enseignants à identifier le trouble de conduite chez l’enfant et l’adolescent (dès 36 mois) afin d’éviter qu’il ne devienne un futur délinquant. Voilà l’illustration des bio-pouvoirs : on définit « scientifiquement » une nouvelle catégorie de symptôme et on le repère chez les enfants - et dieu sait s’il y a de nombreux enfants agités pour des raisons très diverses - afin d’éviter que la maladie (la délinquance) ne se développe. C’est directement utilisable par tout ministère de l’intérieur !

Critique communiste. Certains auteurs du Livre noir n’appartiennent pas aux deux courants de pensée dont nous venons de parler. Ainsi Philippe Pignarre à qui nous avons demandé un article dans ce même numéro de la revue.

Elisabeth Roudinesco. Effectivement, Philippe Pignarre et Isabelle Stengers, qui, elle aussi a écrit un texte, n’appartiennent pas à ces courants. On peut s’étonner de les trouver en si mauvaise compagnie. Une des raisons tient sans doute à leur relativisme absolu. Pour eux, il n’y a pas de différence entre la science et la non-science, entre les chamans et les psychanalystes, entre la médecine et les médecines parallèles. Tout se vaut. Ils mettent au même niveau le savoir des sorciers, celui des TCC, l’apport freudien, etc. Encore que pour Philippe Pignarre tout ne se vaut pas, car pour lui tout est mieux que la psychanalyse. Il a pris la plume, non seulement pour défendre le Livre noir, mais pour s’attaquer très violemment - et ici on retrouve la haine commune aux différents auteurs - non pas à des psychanalystes, qui avaient pris certaines positions critiquables, mais à la psychanalyse en tant que discipline. En revanche, je n’ai lu aucune critique de sa part à propos de l’expertise de l’Inserm dont on vient de parler.

Critique communiste. Je vous laisse conclure...

Elisabeth Roudinesco. Je viens de le dire : si la psychanalyse n’est qu’une imposture, alors il ne faut pas l’enseigner. Mais certains historiens « révisionnistes » vont encore plus loin. Les auteurs, Mikkel Borch-Jacobsen et Sonu Shamdasani, d’un livre récent (paru aux Empêcheurs de penser en rond) expliquent que Freud et la psychanalyse n’ont pas existé. Que des historiens puissent dire que ce qu’ils ont étudié toute leur vie n’a pas existé est quelque peu étonnant ; pour ne pas dire plus. Reste qu’on ne peut se contenter de sourire : il s’agit tout simplement d’effacer Freud et la psychanalyse de l’Histoire. Les lecteurs de Critique communiste savent ce que cela veut dire : Staline a construit son règne en retouchant des photos pour effacer des acteurs essentiels de l’histoire.

Propos recueillis par Antoine Artous.

Notes :

[1] Père fondateur de la psychanalyse en Grande-Bretagne, Ernest Jones (1879-1958) fut l’initiateur de l’historiographie psychanalytique.

[2] Le Nouvel Observateur, 3-9 octobre 1991, 9-15 septembre 1993, 20-26 mars 1997.

[3] Marcel Gauchet, L’Inconscient cérébral, Seuil, 1992.

[4] On trouvera la conférence dans Georges Canguilhem, historien de la science, Albin Michel, 1992.

[5] Le behaviorisme a été créé au débat du siècle passé par John Watson qui voulait ériger la psychologie en science naturelle, comme la médecine, la chimie, etc. en rejetant toutes références aux états mentaux pour traiter des seuls comportements compris une réponse à un stimulus extérieur.

[6] Du nom d’un sénateur qui, fin 2003, proposa de mettre en place une évaluation des psychothérapeutes. Cela donna lieu, également, à des divisions importantes entre les psychanalystes. Sur cette question, et plus généralement, celle de la réglementation de ces professions Elisabeth Roudinesco a écrit Le patient, le thérapeute et l’État, Fayard, 2004.

[7] Le Monde du 23/09/05 a fait une analyse détaillée sur ce rapport qu’on peut trouver sur le site de l’Inserm : http://ist.inserm.fr/basisrapports/....


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