Contre l’indécence décomplexée de M. Mariton, député UMP de la Drôme

jeudi 10 juin 2010.
 

A l’heure où le gouvernement et l’UMP tentent un coup d’état social en brandissant la peur de la dette publique, Hervé Mariton, député UMP de la Drôme n’hésite pas à se considérer comme un « cadre moyen » alors que les mandats que les électeurs lui ont confiés lui permettent de gagner plus de 6 000 € par mois (http://www.lemonde.fr/politique/art...). Les cadres moyens drômois apprécieront !

L’indécence des propos du maire de Crest tient moins à sa méconnaissance totale de la société française qu’à son regard sur son statut d’élu. Il ne suffit pas de parcourir sa circonscription à grands frais, aussi grande soit-elle - grace au découpage Pasqua sans lequel les députés UMP n’auraient jamais été si nombreux- et d’aller serrer des mains et apparaître à chaque page de journal local, pour remplir son mandat de représentant du peuple, garant de l’intérêt général. Hervé Mariton peut bien jouer les anti-sarkozistes pour servir celui qui lui a offert un ministère pour quelques jours, M. Dominique de Villepin, il est de droite, de l’UMP, de ceux qui détruisent les retraites, organisent délibérément la casse des services publics pour les livrer au marché, qui attisent les braises du racisme, qui pensent que « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur... » (N. Sarkozy - Discours de Latran).

Laisser croire qu’être député et maire de Crest est difficile à vivre parce qu’on ne gagne que 6 000 € par mois, complétés tout de même des 5 800 € donnés par l’Etat en guise d’argent de poche pour les faux frais, est significatif de cette pensée décomplexée de droite. Pour M. Mariton, « la justice sociale et (la) responsabilité » c’est « imposer des contreparties au RMI/RSA plutôt que pratiquer la démagogie »(http://www.herve-mariton.net/hmweblog/). Vu qu’il évalue le salaire moyen d’un cadre à 6 000 € alors qu’il n’est que de 2 800 €, peut être Monsieur Mariton imagine-t-il également qu’un bénéficiaire du RSA gagne 1000 € et que le SMIC est à 2000 € ?

Jusqu’où accepterons-nous de laisser des élus de la République, nos élus, dire que les privilèges qui asphyxient notre avenir sont ceux des chômeurs, des retraités, des malades, des ouvriers, des fonctionnaires... ?

Alors que depuis 20 ans, les travailleurs français ne cessent de se voir confisquer les fruits de leur travail au profit du capital et des actionnaires, la droite au pouvoir durant 12 ans sur ces 17 dernières années, veut nous faire croire que la justice sociale nécessite que la rigueur s’impose à ceux qui gagnent le moins.

Alors que Dominique De Villepin cherche à se blanchir d’un sombre passé politique, Hervé Mariton, fidèle de la première heure, celle du CPE, de la « modernisation des services publics », de l’intervention du GIGN contre les marins de la SNCM livrés aux lois de la privatisation, de l’embrasement des banlieues, veut encore plus de dérégulation pour « libérer les obstacles à la croissance », ne veut pas « se résigner à l’augmentation des impôts », veut une réforme ambitieuse des retraites en renforçant la capitalisation, veut encore plus d’autonomie des universités en ouvrant plus largement leur financement aux entreprises privées ...

Ce n’est pas seulement Nicolas Sarkozy qu’il faut combattre, tout symbolique qu’il soit de cette droite libérale et liberticide. Nous devons, au contraire, nous élever contre toutes celles et ceux qui présentent ces idées comme une réforme alors qu’elles ne sont ni plus ni moins qu’une contre-reforme ! Il s’agit ici de lutter contre une illusion créée de toute pièce, l’image de M. Mariton en est la preuve. Tour à tour défenseur de la ruralité alors qu’il participe activement à la grande braderie des services publics qui en garantissent la vitalité, champion de l’omniprésence dans les réceptions médiatiques laissant croire qu’il est homme de terrain alors qu’il méconnaît totalement la réalité salariale des français, amoureux de notre belle nature alors qu’il défend à la fois la construction d’un EPR sur le site du Tricastin et le bétonnage de la campagne d’Allan pour y poser une gare fantôme, démocrate réputé organisant ça et là des « dialogues républicains » alors qu’il a renié la voix majoritaire des français en votant pour le traité de Lisbonne, M. Mariton est le représentant local le plus édifiant de la supercherie que les capitalistes libéraux élaborent.

Le Parti de Gauche affirme qu’il faut redonner au peuple français sa souveraineté, mettre en place une planification écologique assurant l’avenir, non seulement de notre économie locale mais aussi de notre bien vivre rural, développer la coopération contre la concurrence, favoriser l’émancipation par l’éducation populaire. Le Parti de Gauche, partout en France et particulièrement en Drôme, à travers ses élus et ses militants, mettra toute son énergie à dénoncer les tartuferies indécentes des « représentants du peuple » qui, profitant de la situation désastreuse dans laquelle ils ont mis celles et ceux qui les ont mandatés, brandissent des peurs illusoires pour asseoir leur pouvoir.

Corinne Morel-Darleux, Parti de Gauche Drôme, Conseillère Régionale Front de Gauche - Ensemble Didier Thévenieau, Parti de Gauche Drôme


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