Grèce et PG, PCF, NPA : Où sont-ils les antilibéraux ?

vendredi 28 mai 2010.
 

Alors que la zone euro est entrée en zone de turbulences depuis quelques semaines avec la crise grecque, la gauche antilibérale tente timidement de monter au créneau. Contrairement au dossier des retraites où l’ensemble de la gauche a tenu à s’afficher unie pour défendre la retraite à soixante ans, NPA, PCF ou PG n’ont pas opté pour une campagne commune de sensibilisation. Sans pour autant y voir une division de fond sur cette question, on constate tout de même que chaque parti tente à sa manière et selon les cartes dont il dispose d’apparaître combatif face aux décideurs européens.

Premier dans les starting-blocks, le Parti de Gauche par la voix de son président Jean Luc Mélenchon . Arme de conviction massive, hyper-actif médiatiquement depuis les élections régionales, et candidat déclaré à l’investiture du Front de Gauche pour 2012, le sénateur européen n’a pas attendu le plan d’aide à la Grèce pour monter au créneau. Déjà présent sur la question des retraites, l’ex-PS a remarquablement affuté son discours pour mieux répondre aux portes-parole du libéralisme bruxellois. Visiblement, les séances de formation avec les économistes du parti - on pense notamment à Jacques Généreux ou Christophe Ramaux - ont porté leurs fruits. Jean Luc Mélenchon apparaît bien renseigné à la fois sur le financement des retraites et sur le sauvetage de la zone euro. Un apprentissage des mécanismes financiers qui s’avère vite salutaire : dans l’ensemble de ses dernières apparitions médiatiques, le président du Parti de Gauche est parvenu à s’imposer face aux tenants de la politique de rigueur. Parmi eux le très libéral économiste Marc Touati a subi les foudres du sénateur, invité à l’émission Arrêts sur Image . Une communication médiatique donc, à l’aide d’arguments affutés, souvent juste. Jean Luc Mélenchon apparaît de fait comme le porte parole anti-libéral le plus présent dans les médias, si ce n’est le plus convainquant.

Une fois n’est pas coutume, le Parti Communiste, en mal de porte-parole audible, n’apparaît que peu dans les médias. Alors le PCF tente une autre stratégie, privilégiant l’action de terrain. Ainsi, alors qu’à Dijon le Front de Gauche organisait un rassemblement du même type, le PCF lançait, en réponse à la banderole déployée sur l’Acropole par les communistes grecs du KKE le 4 mai dernier, un appel au rassemblement pour le dimanche 9 mai au Trocadero à Paris pour déployer à son tour un message à l’attention des européens. Bilan : 200 communistes environ, pour une banderole d’une dizaine de mètre de long et surtout, contrairement au retentissement de l’action du KKE, aucun relais médiatique si ce n’est celui modeste du journal L’Humanité. Mais le PCF ne désespère pas et Marie Georges Buffet a lancé un nouvel appel pour un rassemblement le 19 mai, cette fois place de la Rotonde de Stalingrad, dans le 19e arrondissement de la capitale, à trois cents mètres du Colonel Fabien.

Pendant ce temps, le Nouveau Parti Anticapitaliste sort péniblement la tête de l’eau et tente de reprendre la main dans un débat où il devrait apparaître naturellement renforcé. En effet, le NPA qui a toujours axé sa ligne politique sur l’opposition au système financier, voit aujourd’hui dans la crise européenne une occasion de tourner la page des régionales. Son porte parole sort aujourd’hui de son coma médiatique pour intervenir sur cette question sur le plateau de l’émission Dimanche + , après l’avoir fait sur celui de LCI lundi dernier. Interrogé par Anne-Sophie Lapix, Olivier Besancenot a rattrapé son retard sur la question des retraites en reprenant à son compte l’analyse de Jean Luc Mélenchon. Relativisant la dette du système de retraites en rappelant que celle ci ne dépasserait pas les 3 % du PIB, peu de choses comparées aux 17% du PIB empochés selon lui par les actionnaires. Le porte parole du NPA, qui a reconnu au passage le mérite du groupe communiste d’avoir voté contre le plan d’aide à la Grèce à l’Assemblée Nationale, a finalement tiré un premier bilan de la première année du NPA. Parti qui selon lui, en souhaitant combiner politique radicale et unitaire, aurait perdu sur les deux aspects.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message