"Le Parti Socialiste Européen ne sert absolument à rien à l’heure du combat sinon accompagner le mouvement que le libéralisme impulse"

samedi 15 mai 2010.
 

L’autre visage de cette période où tout va à vau l’eau, c’est celui de sociaux démocrates européens. Si l’on doit leur demander des comptes c’est parce qu’ils sont les plus puissants à gauche et qu’ils pourraient bloquer la machine. Pourtant pas un pays ou ils ne votent le plan d’austérité contre les grecs et les primes pour les pays qui prêtent ! Ils sont aux avant-postes du mauvais coup que les peuples reçoivent ! Le premier ministre grec qui accepte tout sans broncher est le président de l’internationale socialiste. Le directeur du FMI qui lui découpe des bouts de chairs fraiche est le présidentiable favori des socialistes français. Partout ils votent avec la droite, sans états d’âme, la cure la plus violente qui soit imposée à un peuple sans se demander une seule seconde ce qu’ils diront quand le même potage sera servi à leur table ! Comment les socialiste vont-ils s’opposer au plan de rigueur en France s’ils ont approuvée ses prémices et des conclusions bien plus violentes pour les grecs ? Leurs votes sont assortis d’explications de vote si lamentables que la pire punition qui puisse leur être faite serait de les publier pour situer la hauteur de vue à laquelle ils se placent dans ce moment historique !

Ma position d’élu européen me permet de voir les deux bouts de l’horizon socialiste entre la France et le parlement européen. La journée du 5 mai, celle de la grève générale en Grèce et de la manifestation à Paris, souligna cruellement l’évidence. A Bruxelles où j’étais le matin, pas un socialiste au rassemblement de solidarité devant le parlement européen. Dans l’hémicycle où je n’avais pas la parole, c’est Cohn Bendit qui souligna l’absurdité du plan d’austérité pour la Grèce ! Puis quand on passa aux innombrables votes de cette séance, les mêmes qui font du bruit avec leur bouche ici à Paris à propos de la régulation et signent d’émouvantes tribunes de presse pour inviter « l’Europe à se réveiller » restent muets là où est l’Europe et votent en cadence, le même jour, pour une zone de libre échange avec l’Amérique latine et pour une zone de libre échange avec le Canada. Cette incohérence, ce double et triple langage me révulsent d’autant plus que je suis certain qu’ils ne contrôlent plus ce qu’ils font. Chacun fait sa tambouille dans son coin, continuant sur sa lancée sans un instant de réflexion sur la puissance du mouvement de l’histoire qui est en train de se nouer.

Ainsi la première force politique de gauche en Europe ne sert absolument à rien à l’heure du combat sinon accompagner le mouvement que le libéralisme impulse. Qui se souvient du discours pendant les élections européennes de cette cohorte de menteurs, apprécie, j’en suis sûr ! « L’Europe qui protège » et « le vote utile socialiste contre Baroso » ! A Paris, même musique ! En dehors du socialiste Christian Martin, aucun autre ne s’est joint à nous devant le siège de la délégation européenne boulevard Saint-Germain. Pourtant il faut noter que ce fut assez chaud pendant un moment ce rassemblement. On a bien vu que Marie-Georges Buffet se faisait sévèrement bousculer par les policiers d’une façon pas du tout admissible si l’on veut bien se souvenir qu’il s’agit d’un député et que la police devrait plutôt saluer que bousculer dans un tels cas. Sans oublier son accompagnateur piétiné au sol ! Je publie donc en illustration de cette note les photos de la scène ! Dans l’hémicycle, avec un cynisme que l’on doit relever c’est au représentant de la gauche du parti socialiste qu’est confiée l’explication de vote du groupe. Par un ancien respect, qu’il ne partagea d’ailleurs jamais, je m’abstiens de commenter ce que tout un chacun peut aller lire de soi-même.


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