Capitalisme débridé = crime contre l’humanité

mardi 28 juillet 2020.
 

B) A lire

B1) Le crime du capitalisme débridé

Le Nouveau Capitalisme criminel, de Jean-François Gayraud, Éditions Odile Jacob, 368 pages, 24,90 euros. Jean-François Gayraud dessine une carte géopolitique et géo-économique de la prédation financière.

À force de dérégulation et de techniques de numérisation de plus en plus sophistiquées, de déterritorialisation et d’opacité des circuits économiques, le capitalisme contemporain et la mondialisation financière s’avèrent de plus en plus criminogènes, souligne Jean-François Gayraud dans un récent volume. Haut fonctionnaire de la police nationale, l’auteur propose de développer «  une géopolitique et une géoéconomie du crime  ». La criminalité organisée en col blanc se joue en effet, selon lui, des formes classiques de régulation, de réputation et de répression. Les cas particuliers évoqués dans l’ouvrage, les blanchiments d’argent sale, les narcobanques, le trading de haute fréquence, la récession yakuza et les pyramides albanaises indiquent qu’«  une version financiarisée, mondialisée et dérégulée à l’excès de capitalisme tourne vite au capitalisme de la fraude et à des formes inédites de gangstérisation de l’économie et de la finance  ».

Des souverainetés financières

Ce capitalisme criminel pourrait même, selon l’auteur, être à l’origine de la crise des subprimes, d’autant que les États qui ont renfloué les banques auraient laissé passer l’occasion d’imposer des modes de contrôle des flux financiers enfin efficaces. Au contraire, cette crise aurait renforcé la prédation financière criminelle et provoqué «  un basculement des souverainetés étatiques au profit de souverainetés financières  », à l’origine du creusement des inégalités et du surendettement des États, «  né de l’urgence à sauver des financiers cyniques et fraudeurs  ». Au terme de cette magistrale leçon d’économie criminelle, on ne peut qu’approuver l’impératif formulé en conclusion  : «  Nous ne sortirons de cet imperium financier, ne laissant derrière son passage que crises financières, montée des inégalités et fraudes massives, que par une définanciarisation des économies.  » En revanche, on peut s’opposer au pessimisme de Jean-François Gayraud, pour qui le monde a basculé dans un âge postpolitique. Il n’est jamais trop tard pour un retour au politique et à une économie réhumanisée, si on compte sur la voix des peuples réunis dans une tout autre mondialisation.

A) Le capitalisme, c’est une injustice sociale criante comparable à un crime contre l’humanité (4 avril 2009)

A1) LA CRISE ? QUELLE CRISE ? De plus en plus de milliardaires...

D’après le magazine américain Forbes, le nombre de milliardaires en dollars est passé de 793 en 2009 à 1011 en 2010.

Tiens donc ! Et la droite nous parle tous les jours de la crise. LA CRISE ? QUELLE CRISE ?

Comment se fait-il que les salaires soient bloqués, que le nombre de chômeurs augmente en permanence, que le nombre de pauvres augmente sans cesse, y compris en Europe et aux Etats Unis, que plusieurs Etats soient considérés à la limite de la faillite...

Et que les milliardaires empochent sans cesse de nouveaux milliards qu’ils utilisent à spéculer contre les Etats, contre les retraites...

Leurs recettes sont simples :

- délocalisations

- chômage et précarité

- rendement à trois mois plutôt que l’investissement à long terme

- captation des richesses par une minorité

- salaires très bas

- démantèlement des services publics et de la protection sociale

- exigences de rentabilité exorbitantes et conditions de travail exécrables

- économie en sous-emploi chronique etc

- installation d’amis à la tête du pouvoir politique

A2 ) LA CRISE ? QUELLE CRISE ? Bernard Arnault a gagné 8 400 000 000 d’euros en un an...

Toujours selon Forbes, le plus riche Français, Bernard Arnault, plus de 27 milliards de dollars, est aussi le plus riche Européen. Ce sont les dépenses de luxe qui portent son groupe. Si le marché du luxe rapporte autant depuis 3 ans, c’est bien que l’appauvrissement, voire la misère, des uns fait la fortune des autres…

Pire ! Bernard Arnault a gagné 8 400 000 000 d’euros en une année. Vous avez bien lu 8 400 000 000 d’euros ; je ne me suis pas trompé d’un zéro.

Et il défend le capitalisme à la télé avec un argument choc :"il y a de plus en plus de riches".

Liliane Bettencourt, elle n’a gagné en un an "que" 4 700 000 000 d’euros s’ajoutant à sa fortune de 14,7 milliards d’euros.

Ces milliardaires feraient bien de se rappeler la chanson de Jean-Baptiste Clément (1871) :

Oui, mais …

Ça branle dans le manche.

Ces mauvais jours-là finiront

Et gare à la revanche

Quand tous les pauvres s’y mettront !

A3) GDF Suez : le président Gérard Mestrallet gagne en un an 2 millions 781 000 euros

GDF Suez a comme président Gérard Mestrallet. En un an, Gérard Mestrallet gagne : 2 781 791 euros.

GDF Suez a comme vice-président Jean-François Cirelli. En un an, Jean-François Cirelli gagne : 1 229 201 euros.

Si vous regardez votre facture de gaz GDF Suez aujourd’hui, vous verrez qu’elle est en hausse de 9,7 %.

Cette hausse de 9,7 % est normale : les Français doivent payer de plus en plus cher pour que la France d’en haut s’enrichisse de plus en plus.

C’est comme ça. C’est la France des années Sarkozy.

A4) France : la crise économique la plus forte depuis 1929. Mais seuls les salariés en font les frais

Depuis le printemps 2008, 650 000 emplois ont été perdus ; une telle hécatombe ne s’était plus produite depuis la crise de 1929. Quelle en est la raison ? La crise ? Voire !

Les entreprises du CAC 40 vont distribuer en dividendes pour 2009 à leurs actionnaires 35 milliards, soit le même montant que pour 2008. Mieux : le taux de distribution des bénéfices, mesuré hors profits exceptionnels, augmenterait de 15% en un an, passant de 46% à 52%.

Cela signifie que grands patrons et actionnaires pillent les richesses des entreprises pour eux-mêmes au détriment des investissements, de la recherche, des salaires.

Où passe également l’argent gagné par les entreprises ? dans les paradis fiscaux. Et oui ! Les deux tiers de l’argent français caché dans les paradis fiscaux provient des entreprises par l’intermédiaire des banques. La BNP Paribas par exemple, a 189 filiales dans des paradis fiscaux, dont 27 au Luxembourg et 21 aux Îles Caïman. Danone a 16 filiales à Singapour, Schneider en a 24 à Hong-Kong et PPR en a 30 en Suisse.

Et Sarkozy comme le MEDEF baratinent sur le fait que les difficultés des entreprises françaises proviendraient d’un impôt sur les sociétés encore trop élevé en France. Mensonge : ces recettes représentent en France 2,8% du PIB contre 3,4% en moyenne dans l’Union européenne (malgré une structure économique du pays favorable).

A5) Thalès : Le patron triple son salaire, engraisse les actionnaires et propose une misère aux salariés

Le PDG de Thales, Luc Vigneron, a lancé, l’an dernier, son plan quinquennal d’économies de 1,3 milliard d’euros en commençant par tripler sa rémunération. Les actionnaires ont touché 100 millions d’euros de dividendes. Comment dégagent-ils autant d’argent ?

* Les salariés se voient proposer entre 0,8 % et 1,2 % d’augmentation avec un talon de 6 euros pour les bas salaires.

* L’un des sites de TAS en Belgique est promis à la fermeture alors que le carnet de commandes se remplit normalement.

* Ici aussi, les conditions de travail amènent des salariés à se donner la mort, comme récemment dans l’entreprise Thalès de Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), près de Rennes « Le suicide est dû aux conditions de travail. On lui a mis la pression. Il y a six mois, on lui a baissé sa qualification" (délégué CFTC).

A6) SANOFI-AVENTIS PÈTE LA SANTÉ

Avec 8,5 milliards de bénéfices nets pour 2009, Sanofi-Aventis a battu son record et chipe la place de Total au classement des profits du CAC40. Comme quoi, si la Sécurité sociale garantit de moins en moins bien les remboursements des malades, elle soigne de mieux en mieux les vampires de l’industrie pharmaceutique.

A7) Chez Danone, SMIC pour les salariés et des millions d’euros pour le patron

Dans la branche agroalimentaire (Nestlé, Yoplait...) "le niveau des salaires est intolérable, près de 30% des salariés des industries agroalimentaires et 80% des salariés agricoles sont payés au Smic", d’après la CGT.

Le PDG de Danone lui, s’est gavé de 6 millions d’euros en 2009 dont près de 1,6 million en stocks-options, selon un document déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers

A8) Des profits pour graisser la patte des généraux imposant un ordre totalitaire aux travailleurs

En Birmanie par exemple, les salariés subissent une dictature sanglante et une exploitation absolument inhumaine dont profitent les multinationales. Reconnaissantes, des entreprises comme Total et Chevron détourneraient environ 3,5 milliards d’euros pour les poches des généraux. Même cas au Honduras.

Si l’Internationale Socialiste avait gardé un peu de morale socialiste, elle aurait engagé depuis longtemps une campagne pour faire reconnaître de tels actes comme crimes contre l’humanité.

A9) Comment gagner 50 millions d’euros sans rien faire ?

C’est le tour de force que viennent de réussir les sociétés pharmaceutiques.

Après avoir empoché 370 millions d’euros pour livrer à Roseline Bachelot des vaccins anti-grippe pour juguler une pandémie imaginaire, ils négocient pour obtenir de l’Etat 50 autres millions au titre des vaccins qu’ils n’ont vendus, ni produits mais dont la livraison a été annulée.

A10) Licencier pour faire monter l’action en bourse

L’entreprise Fiat vient de faire une nouvelle démonstration de la réaction imbécile des actionnaires qui se disent lors d’une vague de licenciement : "chouette, moins l’entreprise donne d’argent aux salariés et plus il y en a pour nous."

La semaine passée, Fiat a annoncé la suppression de 5 000 postes. Ce plan toucherait trois usines en Italie et menacerait 15 % des 30 000 ouvriers des chaînes de montage dans le pays.

Cette annonce a fait grimper de 2,6 % le titre de l’action Fiat à la Bourse de Milan.

Jacques Serieys le 4 avril 2010


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