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La vie politique française ressemble de plus en plus à celle des Etats Unis avec des partis d’accord sur l’essentiel, la "société néo-libérale" comme horizon indépassable, un rôle limité de l’Etat et un rôle encore plus limité des salariés et citoyens.
Dans ces conditions, l’activité politique est essentiellement affaire d’image (mon chien, ma maman, mon sportif préféré...) et de tactique.
Parmi les tactiques, le débauchage d’élus du camp adverse est supposé apporter un plus pour les élections.
Nicolas Sarkozy avait fait de ce type d’opération un objectif politique majeur après son élection en 2007.
Il a fait des émules. Les élections régionales 2010 vont battre tous les records pour notre pays. Depuis les fameux radicaux de la 3ème république, on n’avait plus vu cela à ce niveau.
C’est Europe Ecologie qui a commencé :
* ici quelques prises de guerre sur le PS comme Eric Loiselet (pôle écologique du PS)
* là quelques élus du PCF comme Gatignon, Perreux et Breuiller
* ailleurs des membres de Cap 21, lié au MODEM
Dire que les écologistes ont longtemps porté l’objectif de faire de la politique autrement, une politique citoyenne, participative. Aujourd’hui, sur tous les plans, l’activité politique d’Europe Ecologie relève des caractéristiques de la vie politique traditionnelle de l’Etat capitaliste dans lequel il s’agit seulement de valider une couche sociale d’élus dont les soucis de carrière s’apparentent à ceux des "gagneurs" du monde des entreprises et de la finance.
Le Parti Socialiste, donné pourtant principal gagnant de ces élections, distribue ici et là, lui aussi, des postes éligibles à des hommes de droite qui craignaient d’être recalés sur des listes MODEM ou UMP :
* Cinq MODEM sur la liste de Ségolène Royal en Poitou Charentes
* l’ex-UMP Jean-Luc Romero sur les listes PS en Ile-de-France
* Gérard Périssin-Fabert, radical UMP sur les listes de Jean-Jack Queyranne en Rhône Alpes
De la part d’un électeur réfléchi, comment accepter par exemple la trajectoire d’Alexis Blanc, parachuté par Bayrou pour le MODEM en Charente-Maritime et qui choisit aujourd’hui de passer à Ségolène Royal ?
Heureusement, ce type de marchandage passe mal parmi les citoyens de gauche et adhérents des partis de gauche.
Ségolène Royal est en train d’en faire l’expérience. En effet, elle se trouve confrontée à une forte mobilisation et pétition d’adhérents socialistes qui s’opposent au mélange de candidats socialistes et MODEM sur les listes de Poitou Charentes.
Jean-Jack Queyranne risque fort de connaître la même mésaventure. A Annecy, le chef de file des socialistes, Denis Duperthuy, a critiqué la candidature de Gérard Périssin-Fabert, se disant prêt à quitter la liste de Jean-Jack Queyranne. Selon lui, d’autres co-listiers pourraient le suivre dans sa démarche.
Dans un contexte de défiance de nombreux électeurs vis à vis des élus, le petit jeu imbécile du débauchage a pour conséquence de les écoeurer un peu plus et d’alimenter le sentiment du "Tous pourris".
Pour les électeurs de gauche espérant "changer la vie", quelle confiance peuvent-ils accorder à des partis qui n’hésitent pas à gagner des dirigeants de droite pour peaufiner leur "image rassembleuse" ? Rassembleuse de quoi ?
Cette politique politicienne a déjà causé bien du tort à la gauche et à notre pays.
Le pire reste pourtant possible si jamais le Parti Socialiste décidait dans plusieurs régions de fusionner avec le MODEM pour le second tour ! Heureusement, ce groupuscule, tout aussi à droite que l’UMP dans le passé de ses dirigeants comme dans son programme est aujourd’hui en position de faiblesse avec moins de 5% d’intentions de vote dans une majorité de régions ! Si Martine Aubry n’a pas l’idée saugrenue de les sauver de la noyade, l’hypothèque Bayrou serait levée ; ce serait toujours cela de gagné !
Pour un programme politique clair
Pour des alliances politiques claires
Votons Front de Gauche lors des élections régionales de mars 2010.
Jacques Serieys
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