La France a besoin d’une politique de contraception plus efficace (article Mutualité Française)

mardi 19 janvier 2010.
 

"Nombre de pays européens ont vu le nombre d’IVG diminuer tandis que la contraception augmentait. En France, rien de ce genre", relève Libération . Pour comprendre un tel paradoxe, la ministre de la Santé a commandé à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) un rapport qui lui a été remis début février 2010... Ce qui manque à la France, "c’est un brin de volonté" pour faire reculer l’avortement à la faveur d’une contraception efficace.

En réaction, Roselyne Bachelot s’est engagée à prendre le problème à bras-le-corps, explique le quotidien. La ministre de la Santé a, par exemple, promis "de renforcer le réseau des centres de planning familial (qui avait pourtant vu ses crédits menacés), de revaloriser en 2010 la tarification des IVG d’au moins 10% et de mettre en place un accès gratuit et anonyme à la contraception pour les mineures".

De leur côté, les rapporteurs prônent "un effort accru et mieux ciblé de prévention" pour parvenir à une maîtrise de la fécondité. Il est singulier de constater que "le nombre d’IVG reste incompressible (alors que) 72% des femmes qui avortent sont sous contraception", note Libération.

Pour les auteurs du rapport, le "tout pilule" ne constitue pas une fin en soi puisqu’il existe "une large palette contraceptive : stérilet, préservatif, implant...", rapporte La Croix (page 8). Par conséquent, l’Igas recommande de promouvoir ces méthodes, notamment en garantissant une "formation initiale et continue" aux professionnels de santé.

Parmi ses autres recommandations, indique Libération, l’Igas préconise de "donner accès à une contraception anonyme et gratuite aux moins de 18 ans ou aux 18-25 ans qui figurent sur la Sécurité sociale de leurs parents". A l’instar de ces experts, L’Humanité (page 11) déplore que les "adolescents doivent présenter la carte vitale de leurs parents pour se faire rembourser" leurs contraceptifs. Enfin, l’Igas encourage la délivrance anticipée de la pilule du lendemain, ajoute Libération. Et "au passage, les auteurs épinglent les pharmaciens qui la font payer aux mineures alors qu’elle est gratuite pour elles"...

Collectif budgétaire : le casse-tête

La France se heurte actuellement à un exercice compliqué, constate Le Monde (page 8). En effet, il lui faut "redresser autant que possible les comptes publics sans compromettre la reprise". L’exercice est périlleux à l’heure où les députés viennent d’entamer l’examen du collectif budgétaire pour 2010, indique La Tribune (page 6).

Confronté à un déficit budgétaire porté cette année au niveau historique de 149,2 milliards d’euros, le gouvernement doit également faire face à des dépenses d’investissements "exceptionnelles", indique le quotidien. Les dépenses publiques devront donc être contenues et ne pas dépasser 0,9% par an à partir de 2011, au lieu des 5 à 6% constatées ces dernières années.

Par exemple, le gouvernement prévoit de faire progresser l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) à un rythme inférieur à 3% par an. "Cet objectif très ambitieux imposera probablement de revoir le régime des affections de longue durée (ALD) et de continuer à mettre à la charge des ménages une partie de leurs dépenses de santé", estime Le Monde.

Frédéric Lavignette


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