11 Novembre : deux lieux, deux célébrations, deux significations

vendredi 13 novembre 2009.
 

On peut dire que je m’y traine. Aller à Bruxelles un onze novembre pour écouter les sornettes convenues sur la chute du mur de Berlin, entendre les blablas sur les attributions des marionnettes du traité de Lisbonne que sont le futur président, le haut délégué machin international et autres tartuferies de l’Europe néolibérale, tout cela m’écœure. D’autant plus et justement parce que c’est le onze novembre. Les apatrides atlantistes qui gouvernent les institutions européennes convoquent pour la deuxième fois le parlement un jour de fête nationale française. Et alors même que ces célébrations ont un sens européen extrême et même fondateur.Ce fut le cas déjà le 14 juillet, fête la révolution française de 1789 qui selon le poète allemand Goethe « ouvrit l’ère moderne ».

Qui peut ne pas se sentir concernés comme européen par la célébration du quatorze juillet français ? A part le Vatican et les monarchistes ? De même pour le 11 novembre. Cette date célèbre le cessez le feu et la fin de la plus grande tuerie de l’histoire humaine. Et la fin victorieuse d’un conflit contre le pangermanisme qui a valu trois guerres au continent. Les mickey de l’eurodisneyland ne doivent pas le savoir et penser que la première guerre mondiale a été un malentendu à la fin d’une réunion d’eurocrates pour fixer la taille de la cage des poules en Europe. Trois guerres contre le pangermanisme, trois guerres provoquées par les compétitions libre et non faussées entre capitalisme nationaux, des millions de morts, des millions de blessés, des milliards de destruction, la Shoah, tant de meurtres industrialisés dont la matrice est dans la guerre de 1914, c’est le sens de tout cela qui est contenu, d’une façon ou d’une autre, dans la célébration du cessez le feu du onze novembre !

Deux lieux, deux célébrations, deux significations. Nous avons fait l’Europe pour dire : plus jamais la guerre, vive la paix ! Eux la font pour dire : plus jamais le socialisme, vive le marché ! Entre le monument aux morts de ma commune en Essonne auquel je n’ai jamais manqué sauf les fois où mes fonctions m’appelaient à l’Arc de Triomphe, et le Parlement européen où la chute du mur est un prétexte de plus pour la célébration de l’idéologie du marché et de sa prétendue liberté, mon cœur et mon esprit sont parmi les nôtres, ceux qui après qu’on leur ai tué Jaurès, ont fait leur devoir de pauvres diables mourant par millions « au champ d’horreur » comme l’a chanté Jacques Brel et à qui nous devons un devoir de fidélité. Et parmi ces devoirs il est bon de se souvenir d’une part que la révolution de 1917, fut une réponse populaire pour tourner la page du système qui provoquait ces boucheries et d’autre part que si les soviétiques étaient a Berlin, c’est par ce qu’ils ont d’abord deux dizaine de millions de morts pour chasser de chez eux et du pouvoir les nazis allemands, lettons et autres qui les avaient envahi et martyrisé de sorte que notre liberté en est l’héritière avant de l’être, dans le temps, de la chute du mur.


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