L’Europe libérale à l’œuvre : crise laitière et saignée du monde paysan

jeudi 24 septembre 2009.
 

Depuis une semaine, des milliers de producteurs laitiers ont entamé une grève des livraisons de lait en France et en Europe.

Cette action illustre la situation dramatique que vivent les producteurs. Le prix du lait qui leur est payé (0,26 à 0,28 € / litre, voire parfois à peine 0,20 € / litre) ne permet pas de couvrir leurs coûts de production (0,34 € / litre en moyenne) et nombre d’entre eux sont menacés de faillite. Chaque année une exploitation laitière sur dix disparaît en Europe et une sur vingt en France où il n’en reste que 90.000, contre 427.000 en 1984. La crise actuelle résulte fondamentalement du démantèlement organisé des mécanismes des quotas laitiers et de protection du marché agricole européen. Ce démantèlement s’inscrit dans la politique de libéralisation de l’agriculture, conforme à l’idéologie de l’actuelle construction européenne, reprise dans le Traité de Lisbonne. S’il se poursuit, ce démantèlement se traduira par un accroissement de la saignée de la population paysanne et par la concentration toujours plus importante de la production au sein de grosses exploitations, situées dans les régions les plus compétitives.

Le gouvernement Sarkozy est largement complice de cette situation, la France ayant donné son accord au démantèlement progressif d’ici 2015 du système des quotas laitiers et à un accroissement en 2008 des quotas autorisés. Les mesures de court terme annoncées par le Ministre français de l’Agriculture destinées à améliorer la trésorerie des exploitations ne sont que poudre aux yeux et ne changeront rien au problème de fond.

Pour le Parti de Gauche :

* les éleveurs laitiers ont, comme toute autre catégorie de la population, droit à une juste rémunération de leur travail, laquelle passe par un prix à la production couvrant au minimum l’ensemble des coûts de production ;

* l’Europe doit cesser d’organiser la disparition des paysans et de promouvoir un modèle d’élevage productiviste qui contribue à la fois à la catastrophe écologique et à la ruine des paysans du Sud : utilisation intensive de céréales produites à force d’engrais, phytosanitaires et irrigation ; importation massive de soja agro-industriel importé du Brésil et d’Argentine où les paysans sont chassés de leurs terres ; dumping à l’exportation.

* l’Europe doit pour cela se recentrer sur son marché intérieur, faire respecter le principe de souveraineté alimentaire, promouvoir une agriculture d’agriculture paysanne, vivrière et biologique et stabiliser le nombre d’exploitations agricoles.

Elle doit pour cela garantir la rémunération des producteurs en maintenant le mécanisme des quotas, en sanctionnant les dépassements, en diminuant immédiatement le volume des quotas actuels et en protégeant le marché communautaire chaque fois que nécessaire.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message