La qualification pour tous au plus haut niveau ( Manifeste PRS 12)

dimanche 15 octobre 2006.
 

Aujourd’hui directement menacée de marchandisation, la qualification est le bien éducatif le plus précieux de notre société. Elle permet l’émancipation sociale de la personne en faisant le lien entre les savoirs acquis et l’insertion dans la société. Elle est un socle du rapport de force social et salarial dans l’entreprise ainsi qu’une condition de la liberté du travailleur. Elle conditionne l’avenir économique et productif du pays. Seule une mentalité petite-bourgeoise de mépris pour le travail, qui fait hélas des ravages à gauche, peut faire croire que l’école n’a pas à apporter de qualification professionnelle. On remarquera d’ailleurs que ceux qui refusent toute dimension professionnalisante dans l’éducation sont souvent les premiers à inscrire leurs enfants dans des formations extrêmement professionnalisées d’où sortent les futurs médecins, avocats, ingénieurs ou hauts fonctionnaires.

L’ambition d’une école du peuple doit plutôt être de rendre la qualification accessible au plus grand nombre et au plus haut niveau. Comme en matière de logement, le droit à la qualification doit devenir opposable par le jeune dans le cadre de l’orientation choisie. Ni les défauts de la carte de formation, ni la situation matérielle difficile de certains jeunes ne devraient leur faire renoncer à poursuivre leur formation vers les qualifications recherchées. L’enseignement professionnel doit ainsi être mobilisé et son réseau renforcé pour faire accéder tous les jeunes qui y entrent au moins jusqu’au bac pro. D’une part, il faudra créer une allocation de formation pour aider les jeunes à aller au bout de leur parcours qualifiant ou à le poursuivre (du bac pro vers le BTS par exemple). D’autre part, à chaque sortie qualifiante devra correspondre une possibilité de poursuites d’études, notamment vers le supérieur. Enfin, pour que l’égalité de tous les jeunes soit assurée, le collège devra préparer à toutes les voies du lycée et pas seulement à la voie générale.

Pour que la qualification profite à tous, y compris à ceux qui sont déjà sortis du système éducatif, la formation continue, l’apprentissage et la validation des acquis ne doivent pas rester aux marges du système éducatif. Les 23 milliards d’euros déversés par la collectivité dans la formation continue et l’apprentissage doivent être remobilisés par la puissance publique au service de l’intérêt général. L’unification des voies d’accès à la qualification est donc indispensable, avec un service public d’éducation élargi et l’institutionnalisation d’un pilotage unique, commun aux ministères du Travail et de l’Education nationale.


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