Ressorts du discours socialiste lors du "virage de la rigueur" (texte PCF)

vendredi 3 avril 2009.
 

par Thierry Barboni

Doctorant en science politique, allocataire de recherche en troisième année à l’Université de Paris-I Panthéon Sorbonne, sous la direction de M.le Professeur J.-C. Colliard, membre du laboratoire du CRPS (Paris-I).

En 1981, le Parti socialiste accédait pour la première fois au pouvoir sous la Ve République. Cette rencontre de « la majorité politique avec la majorité sociologique » devait permettre de changer la vie, selon le slogan socialiste adopté suite à la signature du programme commun en 1972.

Mars 1983, face aux impératifs économiques, un nouveau plan de rigueur est adopté, prolongeant celui de juin 1982. La rigueur est décidée et, sous la houlette de F. Mitterrand, le Parti socialiste décide de se conformer aux impératifs gestionnaires en vigueur. Les décisions de mars 1983 signent un renversement total de la politique économique socialiste. Loin du lyrisme et de la politique expansionniste décidée tous azimuts au début du septennat, le PS embraye derrière son président et enterre « l’autre politique ». Il ne saurait s’agir ici de reprendre les péripéties de ce changement de politique [1], ni les raisons économiques qui ont poussé les socialistes à cette extrémité ou bien encore d’analyser le contenu même du plan proposé [2]. En revanche, la réception de cette politique par le Parti socialiste ne laisse pas d’interroger quant à la capacité de ce parti d’assumer un choix économique aux conséquences politiques douloureuses.

Les socialistes eux-mêmes ont opéré une lecture de l’événement comme s’étant imposé à eux, sans autre possibilité d’entériner un choix qui, s’il ne caractérisait pas l’essence de la volonté socialiste en matière économique, leur a été imposé par les circonstances et leur position institutionnelle au sein de l’État. C’est parce qu’ils étaient au gouvernement, et que le PS devait faire ses preuves en tant que parti de gouvernement, que cette politique a été adoptée, bon gré mal gré, par ceux-là même qui, peu de temps auparavant, stigmatisaient l’austérité imposée par R. Barre. La naturalisation par les socialistes d’un discours centré sur l’idée d’un « Bad-Godesberg rampant » témoigne de l’extériorité ressentie et affichée par les leaders [3] du parti face à une politique qui rompt avec les présupposés socialistes en matière économique. L’aggiornamento a été long et douloureux et même si L. Jospin nous affirme que la parenthèse est aujourd’hui close [4], le fait même qu’elle ait été si longue à se refermer interroge sur les modalités particulières de fonctionnement d’un parti soucieux de diriger la France. Pourquoi le PS a-t-il été si long à accepter puis assumer un changement politique majeur ? Faut-il y voir seulement les effets d’un lyrisme hérité de la longue période d’opposition antérieure, d’une culture politique encore rétive face aux réalités économiques ? Le plus curieux dans cette situation renvoie sans doute à l’extériorité affichée par le PS face à cette politique économique, conduite par les siens au gouvernement mais qui longtemps n’a pas été considérée comme la sienne. La théorie de la parenthèse développée par L. Jospin renvoie bien à ce sentiment d’étrangeté ressenti par le parti face à un choix politique dont il a été largement exclu et qu’il devra assumer malgré lui. Dans une large mesure, les socialistes peuvent à bon droit considérer que le changement de politique économique leur a été imposé. Imposé par la situation économique, mais également par le gouvernement et le président de la République. Cette dichotomie qui s’opère entre le parti et ses représentants au pouvoir ne fera d’ailleurs que s’accentuer avec le temps et se manifestera notamment par la critique récurrente de la politique d’austérité puis du franc fort menée par le gouvernement socialiste. L’opposition entre P. Bérégovoy, Premier ministre, et D. Strauss-Kahn, alors à la commission des finances, renvoie par exemple, près d’une décennie plus tard, à cette opposition entre le parti au gouvernement et le parti en tant que tel. Les propos de L. Jospin sur la fermeture de la parenthèse participent aussi de ce mouvement : « [la parenthèse est refermée] car ça n’était pas la politique du franc fort, c’était la reprise de la volonté de croissance, c’était la lutte première contre le chômage [5] ». L’impératif gestionnaire qui s’est emparé des socialistes au gouvernement traduit ainsi la séparation puis la coupure qui va s’opérer entre le parti et ses représentants au sein de l’exécutif L’acculturation socialiste aux nécessités de la gestion traduit alors un mouvement top-down qui souligne la particularité des méthodes d’acquisition par les socialistes d’une expertise économique, dont les effets vont se diffuser progressivement du sommet du parti vers sa base. Cette diffusion renvoie, par là, à l’intégration du parti aux institutions de la Ve République [6]. Pour une large part, le PS était « hors jeu », hors du jeu politique gouvernemental. C’est la raison pour laquelle les socialistes ont pu se sentir comme étrangers au changement initié en 1983.

Le virage de la rigueur a alors constitué une occasion pour le PS de préciser ses relations avec le gouvernement. Il faut en effet constater que les délibérations du parti ont, durant cette période, moins porté sur le contenu même du changement de politique que sur les moyens de les faire accepter politiquement. Une opération de cadrage [7], autrement dit un processus de définition du problème politique et des solutions à y apporter, a été réalisée, visant à préciser le rôle du parti au détriment d’une clarification doctrinale qui n’interviendra que tardivement et de manière diffuse. Durant l’année 1983, l’enjeu au sein du PS est donc centré sur le rôle du parti. Ce faisant, c’est bien la marginalité de l’organisation partisane qui est non seulement constatée, mais entérinée, le parti n’étant plus pensé que comme un relais vers l’opinion des décisions gouvernementales.

Durant le premier septennat de F. Mitterrand, l’image s’est imposée d’un siège du PS en hibernation. La comparaison avec une « coquille vide » servait à souligner la dévitalisation de Solférino et servait à traduire l’évasion du pouvoir vers les sommets de l’État. Si le jugement est sévère, la comparaison n’est pas dénuée de pertinence, que l’on songe aux experts qui peuplaient les commissions du parti et que la moitié d’entre eux vont quitter pour occuper des positions au sein des cabinets ministériels [8]. L. Jospin ne sera pas épargné par la critique, ses contempteurs stigmatisant son incapacité à animer le parti. Les petits déjeuners présidentiels auxquels il assiste chaque semaine ne suffisent pas à masquer la marginalisation croissante du parti. La maîtrise du parti par les mitterrandiens, mais aussi, et surtout, l’union sacrée réalisée au gouvernement entre les leaders des différents courants bloquent le jeu partisan interne et empêchent le parti de s’autonomiser et de constituer un contrepoids réel au pouvoir exécutif.

Cette réalité constitue un problème non résolu pour les socialistes qui se présentent pourtant comme les représentants d’un parti de militants et, par là, revendiquent la supériorité du parti sur ses dirigeants [9]. Dès 1981, au congrès de Valence, la question de savoir à quoi sert le parti sera posée. Entre l’aiguillon et le godillot, la rhétorique socialiste préférera mettre en avant le parti « aux côtés du gouvernement », manière de sauver les apparences quand le jeu politique socialiste est tout entier organisé autour de la forteresse élyséenne. Le godillot est « une belle et bonne chaussure » selon J.-P. Chevènement et, dans les faits, c’est bien le sort qui est réservé au PS. Un élément important va faciliter l’acceptation de ce rôle, au-delà des contraintes du jeu politique, celui de la mission assignée par l’accession historique des socialistes au pouvoir. Autrement dit, en 1981, le parti est considéré comme un relais de l’action gouvernementale et son efficacité est jaugée à cette aune. S’opère ainsi une réduction du champ d’action proprement dit du parti, liée au fait que le gouvernement met en œuvre le programme du parti et a droit en retour, à ce titre, au soutien de ce dernier. En 1983, la donne aurait pu s’inverser : le retournement de politique aurait au moins mérité d’être avalisé par le parti ou, à tout le moins, d’être discuté collectivement. Il n’en a pourtant rien été. Par un phénomène de cascade, le parti s’est retrouvé confronté à un profond bouleversement identitaire auquel il a répondu par une allégeance réitérée au gouvernement. Ainsi, les contraintes économiques se sont imposées au gouvernement, lequel les a ensuite imposées au parti qui les a finalement intégrées de manière pacifiée. D’où le sentiment répandu, à l’instar d’Y. Bodin, que « l’effort demandé en 1983, c’était quelque chose de plus gros que le traité constitutionnel d’aujourd’hui. Eh bien, en 1983, on ne s’est pas bagarrés. Le parti s’est adapté [10] ».

Une sorte d’effet-cliquet s’est enclenché en effet dès 1982, privant le PS de toute possibilité réelle de discuter la politique proposée. Dans un premier temps, la politique de rigueur est apparue comme une nécessité économique, face à laquelle un gouvernement socialiste responsable ne pouvait faire face autrement qu’en adoptant les mesures décidées, dans le prolongement des mesures initiées en 1982. C’est ainsi que P. Mauroy présente la position de son gouvernement, indiquant : « Nous ne modifions pas notre cap, nous ne changeons pas de politique, la relance, le partage du travail, l’emploi, telles sont nos priorités. Mais la volonté ne fait pas tout, nous devons être efficaces, nous devons conduire notre politique dans le respect des grands équilibres économiques [11] ». Cette obligation d’efficacité est alors couplée avec la mission historique dévolue au parti après 1981 : il s’agit de prouver que la présence socialiste au pouvoir n’est pas qu’une nouvelle expérience du pouvoir destinée à se briser sur le mur d’argent sur lequel le Front populaire notamment s’était fracassé, mais bien une nouvelle étape de la démocratie française apte à organiser l’alternance régulière au pouvoir. Cette réinscription dans l’histoire du mouvement socialiste tend alors à deux objectifs. D’une part, assurer la continuité historique de l’action socialiste, et donc réactiver les traits saillants d’une identité partisane qui se brouille. D’autre part, il s’agit d’inscrire l’action socialiste dans une modernité politique, faite de concession aux exigences de la direction du pays, pour mieux souligner les avancées à la cause socialiste que constitue l’acquisition d’une culture de gouvernement. P. Mauroy déclara ainsi, au congrès de Bourg-en-Bresse en octobre 1983 : « Je ne regrette rien, nous ne regrettons rien, ne regrettez rien. La période de l’état de grâce restera dans la mémoire collective de ce pays, comme une période de progrès exceptionnels, comme en 1936, comme en 1946. [...] Nous nous sommes installés dans la gestion parce que nous nous sommes installés dans la durée. Il s’agit là encore d’un événement historique pour la gauche française, jamais elle n’était restée plus d’un an au pouvoir. Elle accomplissait son programme, puis bon gré mal gré, elle se retirait de la conduite de l’État. Nous voulons, quant à nous, durer, nous le pouvons et nous le devons. Nous avons pris les mesures d’adaptation qui s’imposaient, et je le dis, la rigueur est une méthode, ce n’est pas une finalité politique [12]. » Dans cette perspective, l’expertise économique mobilisée et les solutions préconisées dans ce cadre pour sortir de la crise sont implicitement considérées comme ne relevant pas à proprement parler du domaine de compétence du PS, lequel se voit confier le travail d’accompagnement du gouvernement dans la tâche historique qui lui est assignée. La théorie de la parenthèse entre alors dans le cadre de cette lecture de l’action gouvernementale. Les solutions préconisées par le gouvernement ne sont qu’une étape vers l’accomplissement des objectifs du parti, lequel doit les accepter collectivement comme telles [13]. Il faut constater que ce cadrage n’est rendu possible que grâce à l’association qui est faite autour de la notion de militants entre une forme d’activisme politique et les solutions politiques admissibles dans ce schéma. Autrement dit, une politique économique trop restrictive est considérée comme ne pouvant être proposée et portée par les militants du parti. En se voyant appeler à soutenir une politique de rigueur tout en portant fièrement la vocation militante du parti, les adhérents du parti se voient proprement renvoyés à une fonction prioritairement symbolique de leur action, sans prise réelle sur le contenu même des dispositions qui leur sont proposées et qu’ils devront relayer [14].

Ce cadrage de l’action gouvernementale, qui mobilise (sur)abondamment la culture du parti, induit par là une redéfinition du rôle politique du PS. Afin de mieux appréhender les changements auxquels un parti se trouve confronté, F. Sawicki préconise d’appréhender les partis politiques comme des entreprises culturelles. Pour lui, « les stratégies et les manières de faire de la politique des entrepreneurs politiques ne s’expliquent pas uniquement comme le produit de la quête raison-née et systématique du pouvoir, mais sont conditionnées par des cadres cognitifs et normatifs objectivés dans des règles et un langage qu’on peut apparenter à une culture partisane [15] ». La manière dont le virage de la rigueur est présenté par les leaders du PS traduit ainsi le poids de la culture partisane socialiste et la prégnance en 1983 des référents historiques, lesquels fournissent un socle solide de réinscription d’un réel incertain dans des schèmes cognitifs conformes à la culture socialiste et qui éclairent le sens des politiques alors conduites. Une telle traduction permet en outre d’entériner la marginalisation du parti, qui se voit ainsi cantonné à un rôle d’accompagnateur de la réforme. L’inscription de la rigueur comme une phase transitoire est ainsi proposée comme une étape à laquelle les responsables gouvernementaux sont confrontés mais qui ne saurait altérer l’essence même du parti. La dichotomie entre le parti et son gouvernement est ainsi entérinée, le premier devant conserver son ancrage militant tandis que le second s’adapte au pouvoir. L’acculturation aux impératifs gestionnaires est ainsi présentée comme une tâche exclusivement dévolue aux membres du gouvernement, tandis que le parti doit lui maintenir le socle identitaire socialiste en restant conforme à sa vocation militante. Ce jeu du « in et out » n’est d’ailleurs pas sans révéler les tensions qui pèsent sur les leaders au gouvernement, lesquels doivent concilier en eux ces deux faces de l’action socialiste. D’où, par exemple, la mise en garde de L. Mermaz : « La stratégie de rupture ? Il faut dire très raisonnablement que le poids des mots n’est pas toujours le même selon qu’on est dans l’opposition ou qu’on est au pouvoir, et qu’on n’est pas forcément entendu, reçu de la même manière. Et cependant, il est des pudeurs et des douceurs étranges, et le style homme d’État est de plus en plus porté au PS. C’est à qui sera le plus homme d’État [16]. » Dans une large mesure, en effet, cette césure est artificielle puisque la politique menée devra se traduire ultérieurement par l’évolution globale de la ligne du parti et par là, de son identité. En 1983, l’objectif est bien de maintenir le parti hors de tout travail de redéfinition de son identité, manière d’assurer une permanence aux yeux de l’électorat. On retrouve par là les contraintes objectives qui pèsent sur l’organisation socialiste, cantonnée au rôle d’accompagnateur du pouvoir et de relais dans l’opinion. Le blocage du jeu politique interne favorise un tel phénomène, comme en témoigne a contrario le congrès de Toulouse en 1985 notamment. Lors de ce congrès, le courant rocardien décide de se compter et impose sur l’agenda politique socialiste la question de la traduction au niveau du parti de la politique menée. Le discours proposé alors - « Rester nous-mêmes » ; « nous n’avons pas changé » - indique la volonté d’assurer le statu quo au sein du parti, et ne fait qu’accroître la distance entre le PS, cantonné au rôle de parti de militants et de soutien tel que défini depuis 1981, et son gouvernement.

La définition de la politique économique étant considérée comme relevant du gouvernement, et par là de F. Mitterrand, le PS se voit privé du rôle d’expertise économique, ce qui ne signifie pas que le parti ne produit pas d’expertise en la matière ou qu’il en soit incapable, mais que cette prérogative n’entre pas dans le cadre des tâches qui lui sont assignées à ce moment-là. D’où le second temps de l’effet-cliquet, en vertu duquel le parti ne saurait discuter les mesures prises et auquel n’est plus reconnu alors que la capacité à publiciser dans l’opinion les positions gouvernementales. C’est en effet tout le paradoxe apparent de la position et des discours des responsables socialistes : alors que le gouvernement vient d’enterrer « l’autre politique », ni l’opportunité du choix ni le contenu des mesures proposées ne sont réellement discutés. La chronologie de cet événement est à cet égard édifiante quant au renoncement du parti par rapport au contenu même de la réforme. Décidé après l’épisode des visiteurs du soir (courant mars 1983), le virage de la rigueur va être annoncé d’abord au bureau exécutif le 16 mars 1983 par Lionel Jospin qui expose simplement que « le gouvernement prépare en ce moment certaines mesures et que les échéances économiques sont devant nous, il n’est pas utile d’en dire plus ». Le 23 mars, Michel Jobert et, surtout, Jean-Pierre Chevènement quittent le gouvernement [17]. Le 25, François Mitterrand annonce à la télévision le virage de la rigueur. Les 26 et 27 mars 1983, le Comité directeur, dont il semble qu’il aurait dû donner son accord ou, tout au moins, être averti du changement d’orientation économique, adopte à l’unanimité une résolution approuvant le plan de rigueur, sans même discuter la démarche et l’opportunité de la décision [18]. Il ne s’agit pas ici d’indiquer que le parti aurait dû déterminer la politique du gouvernement, voire l’autoriser. Les impératifs gouvernementaux mettent bien sûr à mal le contrôle du parti sur ses responsables au pouvoir. En revanche, la chronologie indique clairement que le parti a été délibérément ignoré dès lors qu’il s’est agi de décider de la politique à suivre. L’aspect surprenant du Comité directeur des 26 au 26 mars réside alors dans le fait que les leaders du parti aient accepté de fait cette marginalisation, sans la remettre en cause, à de très rares exceptions près et pas de la part des principaux chefs de file du parti. Tout au plus certains regrettèrent, à l’instar de M. De la Fournière : « C’est tout de même les décisions les plus importantes que le gouvernement ait prises, ce plan de rigueur. Nous avons eu deux ministres qui sont intervenus, dont l’un très longuement, et ils ne nous ont pas parlé de cela. Seul le premier secrétaire du parti a défendu le plan de rigueur [19]. »

Puisque le fond de la question est éludé, c’est alors la forme qui sera évoquée durant ce Comité directeur particulier. Là, le rôle du PS comme locomotive de l’opinion derrière le gouvernement apparaît alors très clairement. L. Mermaz explicite le rôle ainsi dévolu au parti : « Il faut expliquer, car nous avons quand même pendant deux ans dit aux Français qu’il fallait relancer la consommation pour relancer l’économie et le plan actuel, ce n’est pas tout à fait un plan qui relève de la même logique : aujourd’hui, on nous explique qu’il faut épargner, épargner davantage pour relancer l’économie, pour livrer la bataille de la compétitivité économique ; il n’y a pas de changement de logique, mais changement de plan et c’est normal dans une action politique et économique, encore faut-il se donner le temps et les moyens de l’expliquer à l’opinion publique. Le parti a un rôle à jouer, le parti doit être offensif. Le parti doit défendre la politique du gouvernement. Le parti doit soutenir le gouvernement, mais le parti doit être suffisamment fort et inventif pour que le gouvernement fasse attention au parti, pour que le gouvernement tienne compte des avis et propositions du parti. [...] Il ne faudrait pas que d’un côté il y ait un parti romantique, utopiste et de l’autre ceux qui seraient pris et enlisés dans les filets du réalisme économique et politique quotidiens [20]. » La réduction et l’enfermement du PS à sa seule identité militante sont ici manifestes. Dans un premier temps, il s’agit de justifier l’action du gouvernement et d’appeler à la mobilisation du parti dans ce but. Mais la réduction s’opère immédiatement après : être inventif dans quel domaine, à quel sujet, dès lors que le principal, le contenu de la politique à suivre, a été décidé ? Le rôle du parti est d’autant plus étroitement balisé qu’un appel à la responsabilité est effectué visant à éviter toute dérive « romantique ». L’inventivité ne concerne donc pas les propositions économiques et, par là, la mobilisation d’une expertise économique mais plutôt les moyens de valoriser la démarche gouvernementale. Ainsi, dans un même mouvement, le PS est, à la fois, valorisé dans son identité militante [21] et réduit à une fonction d’exécutant et de médiatisation des décisions gouvernementales.

On peut considérer que le PS est soumis à cette occasion à une véritable domestication qui se traduit ensuite par une « glaciation » du jeu politique interne [22]. D’une part, car le parti est exclu du processus décisionnel quant au contenu des politiques suivies. D’autre part, car la latitude qui lui est permise est, en fin de compte, réduite puisqu’elle se cantonne à organiser le soutien au gouvernement. Toute tentative de sortie de ce schéma s’oppose alors aux règles du jeu politique dorénavant en vigueur. B. Delanoë met ainsi en garde les éventuels opposants à la ligne définie pour le parti : « La politique menée par le gouvernement aujourd’hui me paraît la politique sur laquelle nous nous sommes engagés, me paraît la politique sur laquelle nous avons fait campagne ensemble, peut-être que c’est un moyen de commencer à savoir s’il y a une autre politique. En tout cas, je crois que pour la majorité des militants de ce parti, la politique menée par le gouvernement est bien celle sur laquelle nous nous étions engagés et là-dessus, il ne peut y avoir synthèse si certains d’entre nous pensent autrement [23]. » Le fait que le CERES refuse de véritablement croiser le fer doctrinal avec la majorité et que les rocardiens, à l’exception des « néorocardiens » de la motion Richard-Lienemann, refusent eux de se compter, témoigne de la maîtrise du jeu politique interne par la direction. Mais plutôt que de rechercher à poser doctrinalement les conséquences des changements politiques [24], la direction s’est surtout concentrée sur le contrôle du parti et son corollaire, l’animation du parti en direction de l’électorat [25]. De ce point de vue, la volonté de mobiliser l’opinion derrière l’action gouvernementale s’accorde bien avec l’image militante que les socialistes se reconnaissent collectivement. Elle permet ainsi de trouver un débouché évident pour la remobilisation du parti. L. Jospin sait parfaitement jouer de cette rhétorique qui fonctionne généralement en trois temps. Premier temps, celui du front uni des socialistes derrière l’action gouvernementale : « L’expérience nous a déjà montré, dans la conscience des gens, que l’on ne nous distingue pas du gouvernement, que l’on nous sanctionne avec lui ou que l’on nous crédite avec lui de ses succès. Parti de gouvernement, parti du gouvernement, nous portons avec lui les responsabilités [26]. » Deuxième temps, la nécessité de faire passer le message à l’opinion du bien-fondé de la politique conduite : « J’avais dit [que ce congrès] devait être celui de la réussite, de la reconquête. Je crois aussi, maintenant, que nous y sommes, qu’il doit être un congrès de la communication, qu’il doit être un congrès de la conviction, notre propre conviction, pour la faire partager aux autres, qu’il doit d’abord être un congrès de vérité. [27] » Troisième temps, la mobilisation du parti par l’investissement de chacun et un renforcement de la présence du parti dans la société, ce qui renvoie quasi systématiquement à la préparation d’une campagne d’adhésion : « Le parti, ce parti, va discuter dans la période qui vient, et il en a besoin. Les militants le veulent. [...] Il doit aussi se mobiliser dans les semaines et dans les mois qui viennent. Il faut lancer une grande campagne d’adhésions [28]. »

Implicitement, le parti est donc pensé avant tout comme une organisation de mobilisation de l’électorat, au détriment des autres fonctions dévolues à un parti politique, comme notamment la fonction doctrinale. Si les nécessités de l’instant font loi, une telle posture souligne également le sentiment de ne pas encore être pleinement reconnu comme légitime à gouverner. Faisant écho de manière plus feutrée aux proclamations de P. Quilès à Valence en 1981, D. Motchane justifiait l’alignement sur la politique gouvernementale et la mobilisation du parti pour cette raison : « Nous avons aussi, souvent, le sentiment que les administrations ne suivent pas, que les médias ne rendent pas les services qu’ils devraient rendre et que l’information passe mal. De ce point de vue, il est clair que dans les jours, dans les semaines qui viennent, le parti doit apporter un soutien loyal, sans faille, actif, au gouvernement, et qu’il doit expliquer que les mesures qui ont été prises étaient les mesures indispensables et inévitables [29]. » Face au sentiment largement partagé qu’il convenait de former un bloc soudé contre l’adversité du moment, les socialistes ont d’autant mieux intégré la nécessité de « rentrer dans le rang » au sens propre du terme qu’il s’agissait d’assurer une cohérence à l’action politique en cours [30]. La mise sous tutelle de Solférino n’est alors pas seulement un produit de la présidentialisation du PS ou l’expression de l’intégration du parti aux institutions [31]], mais traduit également l’existence d’une configuration partisane propice dans ce contexte à assurer le leadership mitterrandien et son contrôle sur le parti. La volonté d’inscrire le parti dans la durée au pouvoir ne pouvait que rencontrer la personne du président de la République qui, de par sa fonction, incarne la permanence de l’État. Aussi, s’inscrire dans la durée revenait à soutenir le gouvernement et donc le président de la République. L’action du parti devait s’organiser en conséquence autour de cet objectif, comme l’indique L. Jospin lorsqu’il affirme qu’« au lieu de n’avoir en tête que la réforme, voilà qu’il nous faut aussi maîtriser la gestion. [...] Nous disons : nous avons la durée, mais nous n’avons pas encore tiré toutes les conclusions de ce changement politique profond. Voilà, je crois, la prise de conscience essentielle qui doit être la nôtre, voilà ce qu’il faut faire partager à tous ceux qui nous suivent [32] ».

Puisque le Comité directeur de mars 1983 n’avait pas été l’occasion de clarifier les positions respectives, le congrès de Bourg-en-Bresse en octobre 1983 aurait pu être le moment de rompre avec un unanimisme à tout le moins fragile. Les courants ont refusé de rompre les liens de solidarité qui les unissaient, validant la lecture du courant A et l’action de la direction du parti. Par le biais des documents préparatoires au congrès, on s’aperçoit pourtant que des jugements critiques étaient portés quant au rôle du parti. Le soutien au gouvernement sera alors utilisé par la direction comme principal atout pour imposer l’union du parti et faire taire les critiques. Celles-ci étaient de deux ordres. Par exemple P. Mauroy souhaitait « différencier le rôle du PS qui éclaire l’avenir en se situant en amont du gouvernement et celui des groupes parlementaires qui se situent en aval », tandis que le CERES estime que « le parti doit se préoccuper du moyen terme [33] ». Pour d’autres, rassemblés autour de P. Joxe, « la fonction idéologique reste l’essentiel. On pourrait s’interroger sur le travail accompli depuis deux ans. À aucun des niveaux de responsabilité n’a été prise en compte la donnée nouvelle que constitue la prise du pouvoir par la gauche [34] ». On s’aperçoit alors que le ravalement du PS au rang de machine à mobiliser l’électorat ne pouvait convenir pleinement, ceci d’autant plus que les résultats de 1983 avaient montré justement la perte d’influence du parti sur ses électeurs. Le point commun entre ces types d’argumentaires consiste à réhabiliter la fonction doctrinale du parti en partant du constat du déséquilibre des relations entre le parti et le gouvernement. Cependant, ces argumentations étaient vouées à l’échec en raison du principe même qui avait permis de marginaliser Solférino : rénover doctrinalement le parti suppose la maîtrise d’une certaine expertise, en l’espèce économique, alors que justement cette expertise est pré-emptée par les instances gouvernementales. Du reste, proposer des ajustements doctrinaux induit à terme des changements de politiques, ce que l’exécutif se refuse à partager avec le parti. Autrement dit, bien loin de répondre au problème posé, les propositions critiques identifient bien les symptômes sans pouvoir soigner le mal. Elles ne le peuvent pas car, in fine, la direction dispose d’un argument imparable selon lequel : « On ne peut être contre la politique gouvernementale et appartenir à la direction du parti [35]. » A contrario, on ne peut pas être contre une direction qui soutient la politique du gouvernement. Ainsi, L. Jospin dont la position à la tête du parti est rendue difficile entre autres à cause de l’aiguillon permanent de J. Poperen et de la vindicte de P. Joxe, est renforcé par la réduction d’autonomie du parti par rapport au gouvernement, le premier gagnant en marge de manœuvre ce que sa direction perd en pouvoir. Le jeu politique interne facilite donc la lecture du rôle du parti offert par la direction socialiste et accrédite l’idée d’unité nécessaire du parti.

Le cadrage de la situation politique renvoie à la force du discours sur la parenthèse, lequel correspond au sentiment partagé par les socialistes que la configuration d’alors ne pouvait être que transitoire. Qu’ils aient voulu croire que le virage n’était qu’une étape dans la politique économique du parti ou qu’ils aient par là délibérément refuser d’accepter les changements qui s’imposent au parti dans ce domaine, leur action traduit les difficultés du parti à conjuguer réflexion doctrinale et action politique. Autrement dit, ces deux fonctions d’un parti politique ne peuvent réellement fonctionner de pair qu’à la condition de pouvoir être articulées dans une stratégie commune. En 1983, cette conjonction n’est pas réalisée et le déplacement de la focale du discours socialiste sur l’action politique proprement dite du parti traduit la diachronie entre action et réflexion née du changement de politique économique. Il ne faut donc pas considérer que les socialistes refusent de traiter le problème de l’articulation de la ligne aux actions gouvernementales, mais plutôt qu’ils estiment alors que ce problème ne peut être soulevé dans de telles circonstances. Lorsque L. Jospin considère que : « Au-delà du plan conjoncturel proposé, et qui sera examiné par le parlement le 6 avril prochain, il faudra me semble-t-il que le parti s’exprime sur la politique économique à moyen terme [36] »,la manœuvre n’est pas uniquement dilatoire. Le renvoi de l’aggiornamento à des jours meilleurs ne traduit pas seulement le refus de tirer les conclusions d’une pratique réformiste du pouvoir, tâche toujours difficile au PS, mais également le souci de réunir les conditions politiques favorables à une telle démarche, lesquelles ne seront jamais véritablement réunies, comme en témoigne le processus de révision de la déclaration de principe au début des années 90.

Le virage de la rigueur aura donc été l’occasion pour le PS de tirer les premiers enseignements de l’acquisition du statut de parti de gouvernement. À travers le cadrage effectuées socialistes objectivent alors le cantonnement du PS au rôle de strict soutien de l’action gouvernementale. Par la suite seulement, le fonctionnement du jeu politique interne va transformer une situation qui n’aurait pu être que transitoire en mode de fonctionnement permanent du parti. Les logiques institutionnelles à l’œuvre sous la Ve République ne sont alors pas les seules responsables de ce changement. Le refus d’assumer collectivement de manière claire la pratique réformiste du parti au pouvoir participe également de ce processus, lequel repose sur une compétition interne qui ne favorise pas de telles remises à plat. L’émergence d’un discours centré sur le soutien du parti au gouvernement en 1983 n’est alors qu’une facette d’un problème qui deviendra récurrent au PS, celui de l’articulation entre identité partisane, stratégie politique et doctrine. Le référendum sur la Constitution européenne en 2005 a montré combien, plus de vingt ans après, la solution à ce problème était encore à trouver et l’on peut douter, à cet égard, que les présidentielles de 2007 telles qu’elles se présentent puissent permettre d’inverser cette tendance.

[1] Pour un récit détaillé des dix jours qui ébranlèrent l’Élysée, avant que F.Mitterrand ne se décide à entériner la nouvelle politique suite à son refus de sortir du serpent monétaire, voir notamment P. Favier, M. Martin-Roland, La Décennie Mitterrand, tome I, « Les Ruptures », Paris, Seuil, 1990.

[2] . Sur ce point, consulter A. Fontenau, P-A. Muet, La Gauche face à la crise, Paris, Presses de la FNSP, 1985 ; B. Jobert (dir.), Le Tournant néolibéral en Europe, Paris, L’Harmattan, 1994 ; ou bien encore E. Cohen, « L’État socialiste en industrie » in P. Birbaum (dir.), Les Élites socialistes au pouvoir, Paris, PUF, 1985.

[3] Y. Bodin : « On a fait notre Bad-Godesberg, voilà, c’était nécessaire ; il fallait le faire, on l’a fait », Entretien personnel du 27 octobre 2004.

[4] Lors du colloque sur le centenaire du PS, L.Jospin déclare ainsi :« Je pense que la parenthèse que j’avais déclaré ouverte en 1983, je l’ai fermée avec la politique économique et sociale que nous avons menée en 1997 », Actes du colloque des 22 et 23 avril 2005 : « 1905-2005, cent ans de socialisme », Recherche socialiste, Hors-série n° 31-32, juin-septembre 2005, p. 185.

[5] L.Jospin, ibid, p. 185.

[6] Pour une brève présentation des rapports institutionnels créés par l’accession au pouvoir, voir P. Avril, « Le parti, le gouvernement et le groupe », Pouvoirs, n° 2,1982.

[7] Sur la notion de cadrage et la framing analysis, voir D. Céfaï et D.Trom (dir.), Les Formes de l’action collective, mobilisation dans des arènes publiques, Paris, Éditions de l’EHESS, coll. Raisons pratiques, 2001.

[8] Cf. M. Dagnaud, D. Mehl, L’Élite rose, Paris, Ramsay, nouvelle éd., 1990.

[9] Tous les partis sociaux-démocrates, qui se veulent des partis de masses, sont confrontés à ce problème de l’articulation entre l’exercice du pouvoir et le rôle du parti. Sur les modalités de gouvernement du parti en fonction de leur modèle organisationnel, voir le très classique M. Duverger, Les Partis politiques, Paris, Seuil, coll. Point, 1992.

[10] Entretien personnel du 27 octobre 2004.

[11] P. Mauroy, Convention nationale extraordinaire de Cachan 19-20 juin 1982, Sténotypies OURS, p. 99. Dans le cadre de cette étude, le corpus de textes a été limité aux conventions nationales, congrès et Comité directeur de la période 1982-1983. Pour rendre plus saillant le propos, on s’est volontairement borné à ne citer que quelques-uns des acteurs de cette période, afin de rendre plus explicites les logiques en présence.

[12] P. Mauroy, Congrès national de Bourg-en-Bresse, 28-29-30 octobre 1983, Sténotypies OURS, pp. 267-268.

[13] . L.Jospin déclarera par exemple : « Le gouvernement vient de décider un blocage de l’ensemble des prix et des revenus ;je crois, comme d’autres l’ont dit, que c’était une décision nécessaire, mais cela ne peut pas être une décision ou un dispositif permanent », Convention nationale extraordinaire de Cachan, 19-20 juin 1982, Sténotypies OURS, p. 312.

[14] Sur les spécificités de l’éthos de gauche, voir D. Boy, F. Platone, H. Rey F. Subileau, C.Ysmal, C’était la gauche plurielle, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.

[15] Voir F. Sawicki, « Les partis politiques comme entreprises partisanes », in D. Céfaï (dir.), Cultures politiques, Paris, PUF, coll. La Politique éclatée, 2001, p. 198.

[16] L. Mermaz, Convention nationale extraordinaire de Cachan, 19-20 juin 1982, Sténotypies OURS, p. 59. Sur l’élargissement du capital politique d’un homme politique accédant au gouvernement et sur les nouveaux types de ressources mobilisables à partir de cette position, voir J. Blondel,M. Cotta, The Nature of Party Government. A Comparative European Perspective, New York, Palgrave, 2000.

[17] La libération de la parole qu’implique cette sortie du gouvernement ne pèsera pas beaucoup dans la configuration du parti en 1983. Le retour rapide de J.-P Chevènement au gouvernement empêchera d’ailleurs son courant d’organiser un discours alternatif crédible en l’espèce.

[18] Cf. les sténotypies du Comité directeur des 26-27 mars 1983.

[19] M. de la Fournière, Comité directeur des 26-27 mars 1983, Sténotypies OURS, p. 222.

[20] L. Mermaz, ibid., p. 61.

[21] La tentative de réforme de l’école peut être considérée comme une concession visant à réaffirmer (rassurer ?) cette identité.

[22] La tentative des Transcourants, emmenée notamment par François Hollande, s’appuiera un peu plus tard sur ce constat pour justifier son action.

[23] B. Delanoë, Congrès de Bourg-en-Bresse des 28-29-30 octobre 1983, Sténotypies OURS, p. 416.

[24] Cf. A. Bergounioux, G. Grunberg, Le Long Remord du pouvoir, Paris, Fayard, 1994,pp. 438 à 442.

[25] Il n’entre pas dans le cadre de cet article de discuter de la traduction de ce discours en actes, bien que l’on puisse être circonspect quant à l’efficacité de sa mise en pratique.

[26] L.Jospin, Comité directeur du 26-27 mars 1983, Sténotypies OURS, p. 135.

[27] Ibid, p. 136.

[28] Compte rendu de l’intervention de L.Jospin, Comité directeur du 26-27 mars 1983, OURS.

[29] D Motchane, Congrès de Bourg-en-Bresse, Sténotypies OURS, p. 100. Sur l’intégration du PS à l’État, on lira pour la période récente l’étude de F. Sawicki, M. Mathiot, « Les membres des cabinets ministériels socialistes en France (1981-1993), recrutement et reconversion », RFSP, vol. 49, n° 2,1999,pp. 3-29 (partie I),vol.49,n° 4,1999, pp. 231-264 (partie II).

[30] Il existe bien sûr une sorte d’incongruité à utiliser le registre militaire à propos du PS dont le sens de la discipline n’est pas la caractéristique première. En l’espèce pourtant, un consensus s’est dégagé quant à la nécessité de soutenir le gouvernement.

[31] Cf. H. Portelli, « Intégration du Parti socialiste à la Ve République », in O. Duhamel, J.-L. Parodi, La Constitution de la V République, Paris, Presses de la FNSP, coll. Références, 1988, p. 230 et svtes.

[32] L.Jospin, Congrès de Bourg-en-Bresse, Sténotypies OURS, p. 134.

[33] Le Monde, 6 septembre1983.

[34] Le Monde, 10 mai 1983.

[35] Le Monde, 27 mai 1983.

[36] L.Jospin, Comité directeur des 26-27 mars 1983, Sténotypies OURS, p. 185.


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