De Sarkozy PRESIDENT DES RICHES à Hollande LAQUAIS DES RICHES (débat, 3 contributions)

mercredi 31 mars 2021.
 

1) DU PRESIDENT DES RICHES AU LAQUAIS DES RICHES (Robert Mascarell)

La “bouffaïsse” me monte au nez au spectacle donné par nos gouvernants actuels, dur avec les faibles et mou avec les puissants.

Voici donc le résultat de mes chaleurs.

Nous voilà tombés de Charybde en Scylla.

Cet été, j’écrivais à des proches que j’étais certain que le nouveau président de la République trahirait le peuple doucereusement. Seule la date manquait. J’avais raison et tort à la fois. La trahison a bien lieu, mais elle n’est pas doucereuse. Elle est brutale et elle n’en est qu’à ses débuts. Sa mise en œuvre passe par des mensonges honteux. La chute risque d’être cataclysmique, si le peuple et les vraies forces de gauche n’arrivent pas à reprendre le dessus.

N’était la possibilité donnée aux salariés âgés de 60 ans, ayant cotisé 41,5 années, de partir à la retraite, peu de choses trouvent grâce à mes yeux. Il m’est arrivé, à plusieurs reprises, d’être intéressé par une ébauche de mesure annoncée par tel ou tel ministre, mais le lendemain ou le surlendemain, après qu’un lobby patronal ait lancé l’assaut contre la mesure, c’était la reculade en désordre.

Tout a commencé avec la discussion autour de l’adoption du fameux traité Merkozy. Le candidat Hollande promettait de le renégocier. Elu, pas un mot, pas une virgule n’ont été changés. Tout cela sur l’autel d’un pseudo pacte de croissance.

Toute la suite de la politique gouvernementale en est déterminée. Le rapport Gallois intégralement adopté, aux gaz de schistes près, est le point d’orgue de cette politique. Le MEDEF, l’UMP n’ont eu de mots assez élogieux. Mais passé le premier instant de sidération, le MEDEF et l’UMP, étonnés d’un tel ralliement à leurs thèses ultralibérales, se sont ressaisis. Les voilà redevenus des opposants. Ils cherchent à pousser leur avantage. Ils veulent entraîner le gouvernement encore plus loin sur le chemin du libéralisme. Un peu, comme les capitalistes mondialistes, européens, grecs et espagnols ont réussi à obtenir de Papandréou et Zapatéro qu’ils aillent au-delà de leurs espérances. Voyez où en sont les Grecs et les Espagnols.

Le pire, c’est que, comme avec ces deux-là, les capitalistes vont parvenir à leurs fins, si le peuple ne met pas le holà.

L’épisode autour de la fiscalité des plus fortunés, à partir du cas Depardieu, est particulièrement éclairant. Voyez comment réagissent Hollande et Ayrault. Depardieu est vilain ! Pire, son comportement est minable. Mais surtout, ils ne proposent pas d’instituer une loi créant un impôt différentiel entre ceux payés dans le pays d’exil et ceux que les alter ego de Depardieu devraient payer à la France, s’ils y étaient restés. Trop difficile à mettre en œuvre, disent les sous-fifres d’Hollande et Ayrault. Les pays accueillant toute la richesse du monde n’étant pas obligés de signer une convention fiscale avec la France, permettant d’échanger des informations. C’est vrai.

Mais, s’il n’est pas possible d’établir une convention fiscale entre les divers pays d’évasion fiscale et la France, et qu’ainsi nous n’ayons plus la connaissance des revenus et avoirs des déserteurs, qu’à cela ne tienne, que leurs impôts continuent à leur être réclamés sur la base du dernier impôt payé en France avant l’exil, apprécié du taux de l’inflation et de la variation des indices de coûts à la construction, immobiliers et fonciers, sans oublier leurs oeuvres d’art.

Et si ces déserteurs refusent que l’Etat français (le peuple français) exerce son droit de suite, comme les Etats-Unis le font, il leur appartiendra de se déchoir, eux-mêmes, de la nationalité française.

Pas de problème. Mais à ce moment-là, le patrimoine qu’ils possèdent en France tombera dans le domaine public. Un peu comme cela fut fait pour Renault, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour trahison.

Non, rien de tout cela ne sera adopté. Les riches déserteurs pourront continuer à narguer la France.

Aujourd’hui, le pouvoir n’essaie même plus de faire semblant d’être du côté du peuple. Il a fait le choix du pire. L’épisode autour des hauts-fourneaux de Florange en est l’illustration parfaite. Le syndicaliste-juriste que je suis, affirme que les plus de six-cents salariés vont être sacrifiés sans rien. Sacrifiés pour sacrifiés, il valait mieux qu’ils le soient dans le cadre d’un plan social, qui au moins crée quelques contraintes à l’employeur, et quelques droits en faveur des salariés. Et quid des salariés des entreprises sous-traitantes ou intérimaires, travaillant sur le site de Florange ?

Reste que toutes les conditions étaient et sont toujours réunies pour que les salariés ne soient pas sacrifiés. La nationalisation est évidemment le moyen qu’il n’y ait pas de licenciement, mais elle l’est aussi pour que notre pays préserve un secteur industriel stratégique.

Pour rejeter la nationalisation, Hollande et Ayrault n’ont pas hésité à mentir délibérément. A commencer par ce qu’elle aurait coûté. A continuer par la soi-disant non-rentabilité du site de Florange. Les documents de la direction prouvent le contraire. Quant à demander à Mittal qu’il rembourse ce qu’il a extorqué à la France en subventions et exonérations sociales et fiscales énormes, n’y comptez pas. Hollande et Ayrault, comme leurs prédécesseurs, ont décidé de brader la France.

Avez-vous remarqué comment avec le MEDEF et la droite, le pouvoir actuel louvoie continuellement en recul, et comment avec le peuple il est d’une très grande fermeté ? Nous venons de le voir avec les salariés de Florange. Nous le voyons aussi avec les smicards. Nous allons probablement continuer à le voir avec le charcutage du Code du travail.

De tout cela, je tire deux leçons.

1/ Tant que le gouvernement reculera devant le MEDEF et la droite, ceux-là n’en auront jamais assez et exigeront du gouvernement qu’il aille toujours plus loin dans leur sens.

2/ Tant que le peuple ne se rebellera pas, le pouvoir actuel, soutenu par le MEDEF et même la droite, lui imposera toujours plus de mesures antisociales. Battons-nous !

Le 18 décembre 2012

Robert Mascarell

croit plus à l’existence, prouvable, de la lutte des classes, qu’à celle, improuvable, de dieu.


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