Résultats des élections prudhommales (communiqués CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA ; dépêches AFP et News Yahoo)

dimanche 7 décembre 2008.
 

1) Elections prud’homales. Progrès en voix, en pourcentage et en sièges de la Cgt

La Cgt progresse en voix et en pourcentage aux élections prud’homales du 3 décembre 2008. Sur 90 % des votants la Cgt recueille plus de 1,7 million de voix.

C’est un message clair des salariés en direction des pouvoirs publics et du patronat pour que leurs droits soient respectés et leur situation améliorée, dans un moment où tout est fait pour leur faire payer la crise.

C’est la première fois depuis 30 ans que la Cgt enregistre un tel progrès qui se traduit dans toutes les sections et dans la quasi-totalité des départements. Avec 34,4 % des voix, la Cgt atteint son meilleur score depuis 20 ans dans des élections prud’homales.

C’est d’autant plus significatif que la participation au scrutin connaît une nouvelle baisse, dont la responsabilité incombe très largement à des conditions particulièrement déplorables d’organisation du scrutin.

La Cgt n’accepte pas la désinvolture avec laquelle cette élection, unique en son genre, a été organisée, pas plus que l’absence d’espace d’expression dans les médias, témoignant d’une crainte du résultat que pourrait donner une forte mobilisation des électrices et électeurs.

Le vote électronique expérimental à Paris est loin d’avoir rempli les conditions de fiabilité et de sécurité qu’on est en droit d’exiger dans une consultation démocratique.

Ce résultat place la Cgt très largement en tête de toutes les organisations syndicales. Cela lui confère des responsabilités importantes pour construire une démarche syndicale soucieuse du rassemblement et de l’unité d’action.

A l’appui de ce résultat, gagné par un intense travail de tous ses syndiqués, la Cgt entend plus que jamais aller à la rencontre des salariés et construire avec eux et avec elles le syndicalisme conquérant, offensif, rassembleur et démocratique qu’ils viennent d’encourager.

Montreuil, le 4 décembre 2008 à 3 h 00

2) COMMUNIQUE DE L’UNION SYNDICALE SOLIDAIRES

Avec un résultat de près de 4% au niveau national lors des élections prud’homales qui ont eu lieu ce jour (contre 1,51 % en 2002), l’Union syndicale Solidaires confirme son implantation et son développement dans le privé.

Le taux de participation pour ces élections est resté très faible alors que le vote par correspondance était généralisé et que le vote électronique était expérimenté sur Paris. De nombreuses difficultés « techniques » (carte d’électeur non parvenue, non inscription sur les listes électorales...) ont empêché des salarié-e-s de voter.

Les résultats marquent clairement que le syndicalisme qui progresse le plus est celui qui se situe sur le terrain des luttes et qui a donc la responsabilité de proposer et de mettre en oeuvre rapidement des mobilisations unitaires pour répondre aux attaques anti-sociales du patronat et du gouvernement. Malgré son exclusion du financement de la campagne par le Ministère du Travail, (4,2 millions d’euros répartis entre toutes les autres organisations), l’Union syndicale Solidaires a présenté 596 listes, soit près de 7000 candidats couvrant plus de 75% du corps électoral.

Les résultats de Solidaires montrent qu’il y a bien une place , dans le privé comme dans le public pour un syndicalisme de lutte et de proximité , un syndicalisme qui défend sans concession les intérêts des salarié-e-s, des chômeurs et chômeuses et des précaires, mais aussi un syndicalisme engagé dans des combats sociaux plus globaux contre le libéralisme et pour la transformation sociale.

L’Union syndicale Solidaires remercie toutes celles et tous ceux qui ont fait le choix de ce syndicalisme en votant pour ces listes. Elle engage toutes ses militantes et tous ces militants à poursuivre le développement de Solidaires notamment dans le privé et à rechercher l’unité la plus large pour construire une riposte à la hauteur de l’offensive libérale actuelle.

3) Communiqué de Force Ouvrière

Les élections prud’homales se caractérisent en premier lieu par un taux d’abstention record. Seuls un peu plus d’un quart des salariés se sont ou ont pu s’exprimer, compte tenu des multiples problèmes rencontrés.

Un tel taux de participation pose par définition un problème d’interprétation des résultats.

Pour le bureau confédéral, il ne reflète pas, pour le score réalisé par FO, à la fois le développement des implantations syndicales dans le privé et le rajeunissement de ses militantes et militants.

Force Ouvrière va procéder à une analyse détaillée de ce scrutin et rappelle qu’une confédération regroupe les salariés du privé, du public, les chômeurs et retraités.

Le bureau confédéral remercie l’ensemble des salariés qui ont voté pour FO, confirmant nettement la place de troisième confédération syndicale.

4) Elections prud’homales 2008 : Des résultats décevants. Communiqué de la Commission exécutive de la CFDT

Le résultat des élections prud’homales n’est pas bon pour la CFDT. Nous exprimons notre déception au regard de la campagne dynamique que nous avons menée avec des militants rassemblés et déterminés. Le score réalisé ne reflète pas les bons résultats que la CFDT enregistre actuellement dans les élections professionnelles d’entreprises.

La CFDT remercie les salariés qui ont voté pour elle ainsi que les nombreux adhérents et militants qui se sont mobilisés au cours d’une campagne électorale de proximité axée sur le respect dû à chaque salarié...

5) Déclaration Alain Olive - Prud’homales 2008 : objectif atteint !

4 décembre 2008 - Malgré un taux d’abstention encore élevé, il est à noter que l’élection prud’homale est celle qui mobilise le plus grand nombre de salariés (près de 5 millions), bien plus que les élections aux comités d’entreprises.

Pour l’UNSA, toute la question était de savoir si le score de 5%, réalisé en 2002, était dû à ce que certains observateurs ont appelé, à l’époque, un « effet nouveauté », ou si ce score avait de solides fondements et reflétait une implantation pérenne dans le secteur privé.

L’UNSA progresse encore en obtenant 6,2% des suffrages exprimés et confirme son implantation dans le secteur privé. Ce résultat est à recouper avec celui des élections aux comités d’entreprises en 2005-2006 (derniers chiffres connus) et qui indiquait déjà une forte progression de l’UNSA.

Si nous additionnons les voix des élections prud’homales et des élections dans les fonctions publiques, l’UNSA est ce soir, et cela sans aucune contestation possible, la quatrième organisation syndicale de ce pays, privé et public confondus...

6) Progrès des syndicats contestataires aux prud’hommales Article News Yahoo

Sur fond de crise économique, les syndicats contestataires CGT et Sud ont progressé en France au détriment des modérés, lors d’un scrutin national pour former des juridictions tranchant les conflits du travail.

La portée du scrutin est cependant réduite par une très faible participation d’un quart seulement des inscrits, la plus faible depuis l’origine de ces élections en 1979.

La CGT voit cependant ce vote comme un "message des salariés" au pouvoir politique, et Sud estime qu’il conforte la voie vers un "syndicalisme de lutte".

Le gouvernement insiste de son côté sur la faiblesse de la participation. "Je préfère avoir des partenaires sociaux exigeants et renforcés plutôt que des partenaires sociaux dont on a le sentiment que les salariés s’éloignent", a dit le ministre du Travail Xavier Bertrand aux journalistes.

Selon les résultats définitifs, diffusés par Xavier Bertrand, la participation a été de 25,5%, en baisse de sept points par rapport à 2002.

La CGT conforte sa place de premier syndicat du pays en obtenant 33,8% contre 32,1% en 2002. L’organisation la plus radicale, Sud, double presque son score avec 3,8% contre 1,5% lors du scrutin précédent.

La CFDT, syndicat ayant soutenu la "réforme des retraites", en fait une augmentation de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein en 2003, chute à 22,1% contre 25,2%. Enfin, FO recule à 15,9% contre 18,3% et la CFTC passe à 8,9% contre 9,7%.

Chez les cadres, la CFE-CGC progresse à 8,2% contre 7,0% et prend la première place dans ce collège à la CFDT, et l’Unsa progresse aussi à 6,2% contre 5,0%.

CHÉRÈQUE DÉCU, THIBAULT EN COLÈRE

"Je suis déçu", a reconnu sur Europe 1 le secrétaire général de la CFDT François Chérèque. Il reconnaît que le soutien à la réforme des retraites a pu "jouer un rôle" mais estime cependant que son syndicat n’est pas désavoué pour autant.

"C’est un message clair des salariés en direction des pouvoirs publics et du patronat pour que leurs droits soient respectés et leur situation améliorée, dans un moment où tout est fait pour leur faire payer la crise", a dit dans un communiqué la CGT.

L’échec de l’appel à la mobilisation des salariés aux urnes est dénoncé par la CGT. "On a toute une série d’anomalies qui feraient scandale s’il s’agissait d’élections politiques", a dit à la presse son patron, Bernard Thibault...

Le scrutin était un test alors que s’amorcent plusieurs réformes importantes comme celle de La Poste et surtout celle de la représentativité syndicale voulue par Nicolas Sarkozy.

Le système actuel n’accorde une "présomption irréfragable" de représentativité qu’aux cinq centrales CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC, qui sont donc privilégiées dans les négociations.

Les autres syndicats doivent prouver leur représentativité par branche d’activité.

Plus de 14.500 conseillers siègent dans 210 conseils. Cinquante pour cent des affaires traitées concernent la rupture du contrat de travail et 40% des problèmes de rémunération.

Environ 70% des décisions font l’objet d’un appel mais les décisions de première instance sont confirmées dans près de 70% des cas.

Jean-Baptiste Vey, Thierry Lévêque

7) Prud’homales : abstention record, la CGT progresse de 1,7% aux dépens de la CFDT et FO. SUD progresse de 1,5 à 3,8%. L’UNSA et la CGC gagnent 1,2% Dépêche AFP

Les trois quarts des salariés du privé ont boudé les élections prud’homales de mercredi, marquées par une abstention record et par la progression de la CGT, qui renforce sa première place aux dépens de la CFDT, en recul sensible, et de FO.

Le taux de participation s’est établi à 25,6% dans le collège "salariés", soit une abstention de 74,4%, selon des résultats portant sur la quasi-totalité (97%) des bulletins de vote et publiés jeudi vers 04H30 par le ministère du Travail.

La participation, qui avait déjà chuté de 63,2% en 1979, premières élections prud’homales, à 32,7% en 2002, atteint ainsi son plus bas niveau en 30 ans.

Les résultats marquent des évolutions notables pour des élections où les changements ne sont jamais spectaculaires. La CGT, en première position, a progressé de 1,7 point à 33,9%, devant la CFDT (22,1%) en baisse de trois points, FO (16%) en recul de 2,2 points, et la CFTC (8,8%) qui perd 0,8 point.

La CFE-CGC (8,2%) progresse de 1,2 point parmi l’ensemble des salariés, et ravit à la CFDT la première place chez les cadres avec 27,9% des voix dans la section "encadrement".

L’Unsa (syndicats autonomes), en cours de rapprochement avec la CFE-CGC, gagne 1,2 point, à 6,2%, tandis que l’Union syndicale Solidaires, qui comprend les syndicats Sud, fait plus que doubler son score, passant de 1,5% à 3,8%. Les listes diverses représentent 1%.

La CFDT, qui peu de temps après les élections de 2002 avait connu une désaffection d’une partie de ses militants en raison de son soutien à la réforme des retraites de 2003, apparaît comme une perdante du scrutin.

Du coté des patrons, à l’inverse des salariés, la participation est en hausse : à 31,5%, contre 26,6% en 2002. Les employeurs de l’économie sociale -sur qui se sont vraisemblablement portées les voix de beaucoup de particuliers employeurs- ont effectué une percée, avec 19% (contre 11,3% en 2002), même si les listes d’union menées par le Medef restent largement en tête avec 72,1% des voix (80% en 2002). Les listes diverses totalisent 8,5%.

Les salariés représentent l’immense majorité des électeurs (18,670 millions sur un corps électoral de 19,188 millions) qui étaient appelés à désigner les 14.512 conseillers prud’homaux chargés de juger les litiges individuels du travail.

Les leaders syndicaux ont déploré l’abstention, l’attribuant en partie à un défaut de communication gouvernementale, et au fait que l’élection ne se déroule pas dans l’entreprise.

"Quand vous avez un taux de participation qui baisse, avec qui plus est sur Paris un vote internet, et une possibilité de voter par correspondance, il y a un problème", a commenté Jean-Claude Mailly (FO).

"C’est un mauvais résultat qui montre que les salariés ne sont pas prêts à se mobiliser pour une élection qui a lieu en dehors de l’entreprise", a déclaré François Chérèque (CFDT), en regrettant qu’il n’y ait pas eu de "campagne forte".

Jacques Voisin (CFTC), a estimé que "rien n’avait été fait pour que cette élection ait la place qu’elle mérite".

Pour sa part, Bernard Thibault (CGT) s’est félicité de la progression de son organisation qui marque un "inversement de tendance" par rapport à la baisse qu’enregistrait la CGT depuis 1979. Mais il a regretté les "nombreuses anomalies" dans le vote qui expliquent selon lui la faible participation.

De leur côté, la CFE-CGC et l’Unsa ont vu dans le résultat un encouragement à leur rapprochement.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message