17 novembre 1973 Le mouvement étudiant grec face à la dictature des colonels

mardi 21 novembre 2023.
 

Le 17 novembre 1973, à Athènes, les colonels au pouvoir massacraient les étudiants qui contestaient leur dictature et s’étaient retranchés dans l’Ecole Polytechnique.

L’année suivante, le régime s’effondrait.

Le 21 avril 1967, un coup d’état instaure en Grèce une dictature militaire (1967 1973)

1) Video comprenant chant et nombreuses photographies du soulèvement étudiant antifasciste du 17 novembre 1973

Nikos Xylouris, chanteur crétois très célèbre, était venu soutenir les étudiants occupant la faculté. Il chante ici a Το Μεγάλο Μας Τσίρκο (Notre grand cirque), un chant en hommage au mouvement du 17 novembre. Les paroles sont de Iakovos Kabanellis (Ιάκωβος Καμπανέλλης) et la musique de Stavros Xarhakos (Σταύρος Ξαρχάκος) :

https://www.youtube.com/watch?v=nxK...

2) Autres chant et video remarquables sur le 17 novembre 1973

http://www.youtube.com/watch?v=6Cni...

3) Video comprenant chant, photos et petits films sur le 17 novembre 1973

http://www.youtube.com/watch?v=cHPc...

4) « Ici Polytechnique, la seule radio libre »

« La station a joué un rôle déterminant  ; elle était la voix des insurgés, écoutée dans toute la Grèce, et au-delà des frontières. Les Grecs à l’étranger pouvaient savoir ce qui se passait, ici. » « Ici Polytechnique, la seule radio libre »  : ce slogan d’alors trouve, aujourd’hui aussi, un écho. Car la plupart des médias sont aux mains de groupes financiers (armateurs, pétrole…) et ERT, la radiotélévision, est souvent critiquée pour relayer la « parole officielle ».

Papachristos se souvient  : « Ils ont compris que la radio était une arme. Une arme, que le gouvernement se devait de détruire pour se maintenir. Il était 2 heures et demie du matin. Les chars étaient sur Patission (l’avenue qui longe Polytechnique)  ; un hélicoptère volait au-dessus de nos têtes. Puis nous avons appris par téléphone que nous avions déjà eu des morts. J’étais dans cette situation difficile, fallait-il annoncer, ou pas, les morts ? On craignait que les gens ne prennent peur. J’ai préféré l’annoncer. Ils ont éteint les lumières, par erreur. Je croyais que la soldatesque était entrée dans l’établissement. Alors j’ai chanté l’hymne national et j’ai terminé l’émission en disant  : “La lutte continue, chacun avec ses armes.” Puis j’ai mis une chanson de Mikis Theodorakis, chanteur interdit.

Papachristos continue de témoigner  : « Tu ne peux pas imaginer ce que j’ai vu, même avec la plus grande imagination. Des garçons et des filles sur les barricades. Devant eux, des policiers qui attaquaient avec des matraques  ; les soldats tenaient leur pistolet vers le bas, comme si leur sexe était tombé par terre. Nous les avions terrorisés  ; les chars n’entraient pas. Ils ont dirigé leurs projecteurs vers nous, comme des rasoirs. Pendant une heure, nous avons vécu une guerre froide  : nous faire peur pour que nous partions et que Polytechnique soit vidée. Pas un seul d’entre nous n’est parti. » S’ensuivent des scènes de lutte acharnée entre les étudiants et l’armée, des morts. Mais, « à ce moment-là, il n’y avait pas de peur  ; nous l’avions dépassée. Il est des moments où même la mort ne compte pas. Pour nous, la liberté était plus importante que le pain. » Quelques mois plus tard, la dictature tombait.


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