Malbouffe : la Commission européenne veut maintenant nous faire manger des poulets américains traités au dioxyde de chlore, chlorure de sodium acidifié, phosphate trisodique, acides peroxydés ... (Mai 2008)

mardi 5 mai 2020.
 

1) Le retour des poulets chlorés

Site belge www.levif.be

La Commission européenne a proposé mercredi 27 mai 2008 de lever l’interdiction des poulets désinfectés à base d’une solution chlorée, malgré la ferme opposition d’une majorité d’Etats membres.

Dans un communiqué, la ministre belge de l’agriculture, Sabine Laruelle a rappelé son rejet de la proposition, qui a été prise à la demande pressante des Etats-Unis, où cette pratique est généralisée.

Mme Laruelle a une nouvelle fois affirmé que "l’accès au marché européen pour ce type de produits constituerait une distorsion de concurrence inacceptable pour les opérateurs belges et européens", qui doivent "faire des efforts considérables pour améliorer la sécurité alimentaire".

La semaine dernière, une large majorité de pays membres de l’UE avaient fait part de leur opposition à la mesure, mais la Commission a indiqué mercredi avoir "pris ses responsabilités", notamment face au "risque de litige devant l’organisation mondiale du commerce".

Les Etats-Unis veulent exporter leur production excédentaire.

Les Etats-Unis veulent en effet à tout prix exporter leur production excédentaire de volaille vers l’Europe, sur foi des analyses scientifiques selon lesquelles le traitement à base de chlore ne présenterait aucun risque pour la santé. Ils pourraient porter l’affaire devant les instances de l’OMC, comme ils l’ont fait par le passé pour les OGM et le bœuf aux hormones.

Dans ce contexte, la Commission a assorti sa proposition de "conditions strictes" en matière de procédés et d’étiquetage. Quatre substances pourront être utilisées pour la décontamination des poulets, qui devront ensuite être rincés à l’eau potable. Les poulets chlorés devront en outre être clairement étiquetés.

Ces précautions peineront à rassurer les opinions publiques et les Etats membres, peu enclins à renoncer aux méthodes européennes d’élevage de volaille.

Sous les règles actuelles, la proposition ne doit pas passer par le Parlement européen, mais celui-ci pourrait néanmoins avoir son mot à dire avec l’entrée en vigueur prochaine du traité de Lisbonne, qui élargit ses compétences. En tout état de cause, il est peu probable que la proposition de la Commission soit approuvée en l’état.

2) Le retour des "poulets chlorés" suscite de nombreuses protestations

Site www.lemonde.fr

La commission européenne doit proposer, mercredi 28 mai, une levée de l’interdiction (effective depuis 1997) d’importer en Europe des volailles américaines traitées au chlore. Le règlement autoriserait, du même coup, l’utilisation en Europe de ce type de traitements.

Ceux-ci, à base de dioxyde de chlore, de chlorure de sodium acidifié, de phosphate trisodique ou encore d’acides peroxydés, visent à débarrasser les carcasses de divers agents infectieux, comme les salmonelles. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait rendu, en décembre 2005, un avis concluant à l’absence de risque toxicologique lié à l’utilisation de ces produits chimiques.

Le projet de texte prévoit une levée de l’interdiction d’importation pour une durée de deux ans et l’entoure de multiples précautions : un seul produit utilisé à la fois, encadrement des concentrations, des durées d’exposition des carcasses, étiquetage... Il a provoqué cependant de nombreuses protestations. La semaine dernière, vingt et un ministres européens de l’agriculture se sont ainsi prononcés contre le retour des "poulets chlorés" américains.

"Les Américains peuvent avoir le modèle alimentaire qu’ils veulent, on n’est pas obligé de le transférer en Europe et donc nous nous opposerons à cette idée, a ainsi déclaré le ministre français de l’agriculture, Michel Barnier. Il en va d’une certaine idée de la qualité alimentaire que nous nous faisons." Son homologue allemand, Horst Seehofer, a pour sa part dénoncé une "décision totalement erronée".

En outre, des associations de consommateurs et de défense de l’environnement ont adressé, le 26 mai, une lettre de protestation à la Commission. "La politique européenne basée sur (...) l’utilisation de mesures d’hygiène de l’étable à la table a fait ses preuves et s’est révélée plus efficace pour réduire la contamination, notamment par la salmonelle", a argumenté le Bureau européen des unions de consommateurs.

Le projet de règlement, principalement relayé par le commissaire européen à l’industrie, Günter Verheugen, sous la pression de Washington, doit être soumis à l’approbation des Etats membres et a donc peu de chance d’être adopté en l’état. Il fait l’objet, au sein même de la Commission, de fortes réticences.

Stéphane Foucart et Philippe Ricard (à Bruxelles)

3) Bruxelles entrouvre la porte aux poulets chlorés américains

Site suisse www.romandie.com d’après AFP

BRUXELLES - La Commission européenne a proposé mercredi d’autoriser à nouveau la commercialisation de poulets américains désinfectés dans une solution chlorée, bannis depuis plus de dix ans, à condition d’être dûment étiquetés pour informer les consommateurs.

"Ce sera au consommateur de choisir", a insisté le porte-parole de la Commission européenne en présentant cette proposition, essentiellement destinée à honorer une promesse faite à Washington en novembre dernier, à temps pour un sommet UE-Etats-Unis prévu le 10 juin en Slovénie

S’il devait arriver dans les rayons européens, le poulet chloré américain serait identifié par des étiquettes : "traité avec des substances antimicrobiennes" ou encore "décontaminé par des produits chimiques". L’identification des plats concoctés pour les restaurants est plus incertaine.

Les Américains devraient en outre rincer à l’eau potable les poulets, une fois qu’il auront été désinfectés, et l’efficacité de ce rinçage devrait être vérifiée en permanence.

Il revient désormais aux gouvernements de l’UE de se prononcer formellement sur ce projet de règlement, qui semble toutefois déjà promis aux tiroirs de Bruxelles tant l’opposition est forte.

La semaine dernière, vingt-et-un des vingt-sept ministres européens de l’Agriculture se sont en effet prononcés contre le retour des poulets chlorés américains. Les organisations de consommateurs européennes ont également poussé des cris d’horreur.

"Nous savons qu’il s’agit d’une question controversée. La Commission a décidé de présenter cette proposition pour que le débat ait lieu. Nous verrons qui est pour et qui est contre", a dit le porte-parole Johannes Laitenberger.

La méthode radicale privilégiée par les Américains vise à tuer ou réduire le nombre de bactéries pouvant apparaître dans la volaille, essentiellement les salmonelles et les campylobacters, en les trempant dans une solution antimicrobienne juste avant leur consommation.

Les vétérinaires de l’UE privilégient des contrôles d’hygiène tout au long de la chaîne alimentaire.

Avant d’être interdites il y a plus de dix ans, les importations de poulets américains étaient très marginales dans l’UE, qui produit elle-même plus de volailles qu’elle n’en consomme.

Si le projet autorise à nouveau dans l’UE quatre substances chimiques utilisées aux Etats-Unis pour désinfecter la surface des poulets (dioxyde de chlore, chlorure de sodium acidifié, phosphate trisodique, acides peroxydés), leur utilisation est assujettie à des conditions draconiennes.

Le texte stipule leur concentration maximale ou leur temps de contact avec les carcasses, tandis qu’une seule substance chimique pourra être appliquée (pour limiter les risques éventuels des mélanges).

L’entrée de ces substances dans l’UE serait décidée à titre provisoire pendant deux ans, période pendant laquelle de nouveaux avis scientifiques seraient demandés.

Si le texte devait tout de même voir le jour, "encore faudrait-il que les abattoirs américains se mettent aux normes sanitaires de l’UE, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui", a précisé un expert.


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