Sans-papiers : un lycéen marocain de 19 ans expulsé de France aujourd’hui 7 juillet

vendredi 7 juillet 2006.
Source : AFP
 

Un lycéen marocain de 19 ans, célibataire et vivant en France depuis l’âge de 14 ans, ne rentrant donc pas dans les critères de la circulaire Sarkozy, a été reconduit vendredi dans son pays malgré la mobilisation de RESF, a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris.

Titulaire d’un CAP de peinture et inscrit en BEP dans un lycée, Abdallah Boujraf est le premier jeune scolarisé expulsé depuis le 13 juin, date de parution de la circulaire Sarkozy, qui prévoit notamment la régularisation "au cas par cas" de parents d’enfants scolarisés.

Selon la porte-parole de la préfecture, Marie Lajus, Abdallah Boujraf est "en situation irrégulière" en France. Il a été interpellé dans le Xe arrondissement de Paris, puis placé en garde à vue le 30 juin, soupçonné d’avoir agressé un sans domicile fixe.

En raison de ces éléments, un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF), qui "a été validé par les magistrats", lui a été signifié peu après ces faits, selon elle. Il a été placé en l’attente au centre de rétention des étrangers (CRE) de Vincennes, près de Paris.

Tous les recours ayant été épuisés, la reconduite au Maroc a été effective et réalisée vendredi matin, a-t-elle précisé.

"Le ministre de l’Intérieur, empêché de pratiquer la chasse à l’enfant promise pour cet été, est tenté de se rattraper en mutipliant les expulsions de célibataires, y compris les jeunes majeurs scolarisés", a commenté vendredi dans un communiqué le Réseau Education Sans Frontière (RESF), rédigé avant la confirmation de l’expulsion.

Il "ne troublait pas l’ordre public", a assuré de son côté Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l’Essonne dans un communiqué. Abdallah Boujraf était "parfaitement intégré dans son établissement scolaire et parmi les jeunes de son quartier dans le XXe arrondissement de Paris", a-t-il ajouté.

Le lycéen est arrivé en France à l’âge de 14 ans pour rejoindre son père qui y travaille depuis 26 ans avec une carte de résident.

Selon Mme Lajus, Abdallah Boujraf est entré en France "sans visa" et a sollicité un titre de séjour en mai 2005 - à ses 18 ans - qui lui a été refusé en octobre de la même année.

Il "n’a pas quitté le territoire" à cette date, selon elle, "comme il y était invité" car étant en situation irrégulière.

RESF et des élus de gauche, dont M. Mélenchon, Michel Charzat, député-maire socialiste du XXe arrondissement, Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris (app. PCF), tiendront une conférence de presse vendredi à 16H00 à la mairie du XXe, ont-ils annoncé.


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