La Révolution française en poésie

dimanche 28 juillet 2019.
 

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3ème occurrence 3ème page

1) De mon semblable Rien ne saurait m’être étranger 1793 par Piis

... Je suis homme, et de mon semblable

Rien ne saurait m’être étranger ;

Dès que j’entends un misérable

Demander à boire, a manger

Pour l’abreuver, pour le repaître

Sans mettre à cela de valeur,

Je ne consulte que mon coeur,

Et je n’ai pas besoin de prêtre.

******

Examinez ce fin lévite

Et ce gros docteur de la loi ;

Tous les deux comme ils passent vite,

Près d’un blessé qui crie : A moi !

Mais il survient un pauvre rêtre

Qui le secourt dans son malheur ;

Jésus veut dire qu’un bon coeur

N’est ni d’un riche, ni d’un prêtre.

******

Engeance adroite et fanatique

Qui viviez jadis de l’autel,

Voulez-vous de la République

Obtenir un pardon formel ?

En uniforme, en casque, en guêtres.

Armez vos bras d’un fer vengeur,

Et perdez, en prenant du coeur,

Votre caractère de prêtres.

******

Adieu psaumes, prières vaines

Faites place à nos chants guerriers

Loin des troupes républicaines

Les capucins, les aumôniers !

Pour ne pas recevoir de maître

Et pour nous battre avec valeur,

Il nous suffit de notre coeur,

Nous n’avons pas besoin de prêtre.

******

Liberté, pour sauver la terre

Tu mis au jour l’Égalité :

De l’Égalité, sans mystère,

Procède la Fraternité.

O Trinité de nos ancêtres,

Vaudrais-tu celle aux trois couleurs !

Son culte est fait pour tous les coeurs

Les Français sont ses premiers prêtres.

******

Alors qu’il me faudra descendre

Au champ d’un éternel repos.,

O mes amis, portez ma cendre,

Sous l’herbe des rians coteaux.

Et puisse l’écorce d’un hêtre,

Près de là, dire au voyageur

En ces lieux repose un bon coeur,

Qui n’y fut pas mis par un prêtre.

Et si l’on connaît l’existence

Par-delà ce terme fatal ;

Si Dieu, contre toute apparence,

Me traduit à son tribunal,

Je ne craindrai point d’y paraître

Et de lui dire en ma faveur.

Jamais je ne t’ai, dans mon coeur,

Cru semblable au dieu d’aucun prêtre.

Par Pierre-Antoine-Augustin, chevalier de Piis

2) CHANT D’UNE ESCLAVE AFFRANCHIE PAR LE DECRET DE CONVENTION NATIONALE, SUR LE BERCEAU DE SON FILS, PAR COUPIGNY

1

Au jour plus pur qui t’éclaire

Ouvre les yeux, ô mon fils !

Toi seul consolais ta mère

Dans ses pénibles ennuis ;

Si, du sommeil qui te presse,

Elle interrompt la douceur,

C’est qu’il tarde à sa tendresse

De t’éveiller au bonheur.

Quoi ! libre des ton aurore

Mon fils, quel destin plus beau !

De l’étendard tricolore

Je veux parer ton berceau

Que cet astre tutélaire

Brille à tes regards naissans ;

Qu’il échauffe ta carrières,

Même au déclin de tes ans !

2

En ton nom, à la patrie

Je jure fidélité :

Tu ne me dois que la vie,

Tu lui dois la liberté.

Sous le ciel qui t’a vu naître,

Rétabli dans tous tes droits

Tu ne connaîtras de maître

Que la nature et les lois.

3

Dieu puissant ! à l’Amérique

Ta main donna des vengeurs ;

Répands sur la République

Tes immortelles faveurs ;

Fais dans les deux hémisphères

Que ses appuis triomphants,

Forment un peuple de frères,

Puisqu’ils sont tous tes enfants !

3) HYMNE A L’ÉGALITÉ 1792 Chénier

1

Égalité douce et touchante,

Sur qui reposent nos destins,

C’est aujourd’hui que l’on te chante,

Parmi les jeux et les festins.

2

Ce jour est saint pour la patrie ;

Il est fameux par tes bienfaits

C’est le jour où ta voix chérie

Vint rapprocher tous les Français

3

Tu vis tomber l’amas servile

Des titres fastueux et vains,

Hochets d’un orgueil imbécile

Qui foulait aux pieds les humains.

4

Tu brisas des fers sacriléges ;

Des peuples tu conquis les droits ;

Tu détrônas les priviléges ;

Tu fis naître et régner les lois.

5

Seule idole d’un peuple libre,

Trésor moins connu qu’adoré,

Les bords du Céphise et du Tibre

N’ont chéri que ton nom sacré.

7

Des guerriers , des sages rustiques,

Conquérant leurs droits immortels,

Sur les montagnes, helvétiques

Ont posé tes premiers autels.

8

Et Franklin qui, par son génie,

Vainquit la foudre et les tyrans,

Aux champs de la Pensylvanie

T’assure des honneurs plus grands !

9

Le Rhône, la Loire et la Seine ,

T’offrent des rivages pompeux

Le front ceint d’olive et de chêne

Viens y présider à nos yeux.

10

Répands ta lumière infinie,

Astre brillant et bienfaiteur ;

Des rayons de la tyrannie

Tu détruis l’éclat imposteur.

11

Ils rentrent dans la nuit profonde

Devant tes rayons souverains ;

Par toi la terre est plus féconde ;

Et tu rends les cieux plus sereins.

Par M. J. CHENIER.


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