A quand le rassemblement d’un Front populaire pour enfin créer un barrage réel à l’extrême-droite

jeudi 11 avril 2024.
 

Le collectif de lutte contre l’extrême-droite du Puy-de-Dôme est constitué d’une vingtaine d’organisations syndicales (Cgt, Fsu, Solidaires, Union étudiante, Voix lycéenne, Confédération paysanne, Unef, SNL), politiques (Lfi, Pcf, Génération.s, Ucl, Npa, Eelv, UEC, Jeunes Socialistes, Jeunes écologistes, Jeunes Communistes, Parti de Gauche) et associatives (Ldh, Cimade, Olf, Amis du temps des cerises, UPC 63, Saje 63)

Clermont-Ferrand pour combattre l’extrême droite face aux néo-nazis dans ses rues

Tandis que l’extrême-droite désormais bicéphale (RN et Reconquête) caracole en haut des sondages pour les élections européennes de juin prochain, les groupes néo-nazis se livrent à toute sortes d’exactions dans la rue du plus grand nombre possibles de territoires, spécialement en Auvergne Rhône-Alpes. Clermont-Ferrand n’y échappe pas entre slogans racistes et anti-tout-ce-qui-n’est-pas-cisgenre, tagués sur les murs, intimidations, menaces, déambulation, collage, mel antisémite...

Cette extrême-droite a le vent en poupe dans l’opinion sur les décombres d’une gauche politique qui ne fait plus le poids empêtrée dans des querelles idéologiques et souvent sectaires qui ne représente plus une alternative comme, il y a encore peu, elle la représentait. Les détestations, les procès, les phrases assassines, les haines recuites et personnelles aux arguments d’antan, laisse le champ libre aux imposteurs qui s’en félicitent. Cette « gauche » qui n’est plus que « les gauches » qui se regardent en chien de faïence en oubliant l’essentiel : redevenir une alternative crédible. Ceux et celles qui tentent de créer des ponts sont décrits comme « traitres », « girouettes » « compromis » cloué·es au pilori des insatiables réseaux sociaux qui polluent gravement nos esprits. Quelle folie !

Devant nous : les résultats des européennes, le résultat de la présidentielle américaine, la guerre en Ukraine à l’évolution imprévisible selon ces résultats, la guerre et le génocide menée par Israël dans le territoire de Gaza, les meurtres et la colonisation toujours plus étendue en Cisjordanie, l’accélération des conséquences du dérèglement climatique et de l’effondrement de la bio-diversité, le risque permanent de menace et d’attentats terroristes qui, au-delà des morts et invalides, minent notre démocratie quand la réponse n’est que sécuritaire tordant les libertés publiques pour toustes, préparant une nouvelle époque de drames si d’aventure en 2027, le pouvoir était remis aux héritiers de l’extrême-droite de toujours, porté par des électrices et des électeurs désemparé·es, écœurés par l’impuissance et la surdité des forces de progrès et plus encore des forces conservatrices. Pour beaucoup, il faudrait essayer cette extrême-droite héritière de son Histoire depuis Dreyfus, la manif insurrectionnelle de 1934, la Collaboration, la torture en Algérie, l’OAS et la main-mise sur la Presse via le richissime Bolloré.

Je sais déjà qui retournerait sa veste comme en 1940 (perceptible dès 38) où des dirigeants de gauche se sont mis au service du Maréchal, et ce qui serait instrumentalisé, féminisme maquillée en tête, pour matraquer et bannir. J’en frémis et pourtant je n’y vivrai pas longtemps, pas assez pour voir la sortie d’un long tunnel noir après ces drames comme autant de cicatrices à vif collectives et personnelles.

Combattre l’idéologie d’extrême-droite

Le collectif de lutte contre l’extrême-droite du Puy-de-Dôme a publié ce 18 mars ce communiqué sous le titre ci-dessus :

« Tandis que le Rassemblement National poursuit sa progression, les diverses mouvances d’extrême droite ont multiplié la semaine passée les actions dans le Puy-de-Dôme . Lundi, le piratage informatique visant un établissement scolaire du Puy-de-Dôme a rendu visible aux élèves un mail ouvertement antisémite signé du site néonazi « Démopart » [ci-contre] ; mercredi, les royalistes de l’ « Action Française » ont organisé une conférence pour dénoncer « l’idéologie LGBT » ; samedi, le « Cercle Urbain II » (du nom de l’évêque qui a lancé contre les musulmans la première croisade à Clermont en 1095) tenait une soirée de présentation ; et tandis que les collages d’extrême droite se multiplient, le groupe identitaire raciste féminin « Némésis » (du nom de la déesse de la vengeance) déambule dans les rues.

L’idéologie nazie

Le Collectif de lutte contre les extrêmes droites du Puy-de-Dôme (LCED 63), avec la vingtaine d’organisations syndicales, politiques et associatives qui le constituent, dénonce les menées des extrêmes droites et appelle toutes celles et tous ceux qui rejettent ces idéologies racistes, sexistes et xénophobes à s’y opposer.

Le collectif LCED 63 est constitué d’une vingtaine d’organisations syndicales (Cgt, Fsu, Solidaires, Union étudiante, Voix lycéenne, Confédération paysanne, Unef, SNL), politiques (Lfi, Pcf, Génération.s, Ucl, Npa, Eelv, UEC, Jeunes Socialistes, Jeunes écologistes, Jeunes Communistes, Parti de Gauche) et associatives (Ldh, Cimade, Olf, Amis du temps des cerises, UPC 63, Saje 63) »

S’y opposer ! Comment quand depuis 50 ans, il n’est de cesse de s’y opposer avec le succès que l’on sait ? Les communiqués de presse ne suffisent plus, s’ils l’ont jamais été, à réveiller ceux et celles qui n’admettent pas cette liquidation progressive, qui se sentent loin de cette menace terrible, qui se disent qu’on ne les a pas encore essayé.

L’extrême-droite, la grande imposture

Nous avons reçu de la CGT63 (d’aucune autre organisation syndicale) un communiqué de presse daté du 21 mars dont nous publions deux extraits :

« Dans la nuit du 20 au 21 mars 2024, les locaux de la Maison du Peuple situés Place de la Liberté à Clermont-Ferrand et les locaux de L’U.F.R. Lettres, Cultures et Sciences Humaines ont été tagués par des propos racistes et intimidants. Sur les murs de la Maison du Peuple, les phrases « il reste encore de vrais français », « un traître, une balle, justice sociale » ou encore « la France aux français » ont été inscrites avec comme unique signature une croix celtique écourtée, généralement employée par des groupuscules nationalistes d’extrême droite. Si ce phénomène n’est pas nouveau, ces actes se multiplient désormais dans notre département. »...

… « Le rejet d’une partie de la population, le racisme, la xénophobie, la division et la haine demeurent le ciment de leur idéologie nauséabonde. Ce n’est pas le changement de sémantique dans leur propos qui change la dangerosité de ces partis néo-fascistes. L’instrumentalisation de la précarité, la destruction des services publics, la non-réponse aux besoins de la population nourrissent la banalisation de leurs idées et concourent à la progression du nombre de leurs adhérent∙es et de leurs électeurs∙trices. L’imposture sociale qu’incarne ces partis se propage avec le concours de médias détenus par les puissants du patronat. L’extrême droite est le pire ennemi du monde du travail, elle est financée par le capital, notamment par Vincent Bolloré en France. Pour rappel, les 89 député∙es du Rassemblement National n’ont à ce jour voté aucune mesure de progrès social comme l’augmentation du SMIC ou celle des minimas sociaux. ».

A quand le rassemblement d’un Front populaire sans acrimonie et stérilisation des forces vives pour enfin créer un barrage réel à l’extrême-droite et reprendre le flambeau de l’alternance avant qu’il ne soit trop tard ? « Il est plus tard que tu ne penses » titrait Gilbert Cesbron. « Tu » maintenant, c’est « Nous », désormais solidaires ou perdants.


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