10 août 1932 Assassinat de Potempa

lundi 10 février 2014.
 

1) La "compréhension amicale" de la droite et de la police permet à Hitler de terroriser illégalement la gauche et de progresser ainsi électoralement

En 1931 1932, la crise économique de l’Allemagne prend la forme d’un désastre pire de jour en jour. Le chômage s’étend (5,5 millions dont 1,5 million de jeunes) en juillet 1932. Sous prétexte de permettre des créations d’emploi, le gouvernement Brüning baisse les salaires de 6%. La banque Credit-Anstalt puis plusieurs entreprises font faillite.

Pour affronter les manifestations de rues ainsi que les ignobles milices d’extrême droite, le gouvernement s’appuie sur la police et sur les groupes Bannière d’Empire (service d’ordre du parti social-démocrate). Cependant, la crise pousse à une radicalisation de la population.

Les partis politiques du système (droite libérale, centre catholique, social-démocratie) s’allient, en particulier pour soutenir le sortant, maréchal Von Hindenbourg, lors de l’élection présidentielle (13 mars 1932). Le SPD perd une partie significative de son électorat en faveur du candidat unitaire d’extrême droite : Adolf Hitler qui obtient au premier tour 30,1% contre 49,6 p. 100 à Hindenbourg et 13,2% au communiste Ernst Thälmann. La gauche disparaît du second tour qui voit s’affronter le sortant, proche de l’extrême droite, face au candidat qui apparaît comme l’espoir d’un changement : Hitler.

Chaque parti comprend que les élections législatives de juillet 1932 vont être décisives.

Hitler joue son va-tout en multipliant les violences contre les communistes. L’aide de divers responsables administratifs et policiers lui permet d’organiser légalement des manifestations provocatrices et meurtrières dans les fiefs ouvriers de la gauche, particulièrement dans les zones industrielles de la Ruhr. Les communistes sont particulièrement visés : environ 100 morts et 1000 blessés en juin et juillet 1932. Hitler se montre donc reconnaissant vis à vis du patronat industriel pour l’appui financier et politique qu’il lui apporte. Le SPD social-démocrate subit aussi parfois la folie de violence des assassins d’extrême droite. Le 10 juin, l’armée intervient pour "séparer" la bannière d’empire socialiste et les fous nazis : 14 morts. Le 17 juillet, la police autorise une manifestation hitlérienne en plein coeur du fief ouvrier d’Altona puis tire à vue pour protéger les SA et SS : 18 morts et 68 blessés.

Pour affaiblir encore la gauche, le président Hindenbourg démet le seul gouvernement régional dirigé par la social-démocratie : celui de Prusse et nomme à sa place le célèbre Von Papen, catholique ami du futur Pie XII et souvent allié d’Hitler. Pourquoi cette dissolution du gouvernement du land de Prusse dont Berlin est la capitale : parce que la police prussienne ne protège pas suffisamment bien les Sa et SS nazis, s’opposant parfois à eux. Pour éviter toute réaction, l’état de siège est décrété. Le SPD ne réagit pas ! Le 20 juillet, le gouvernement social-démocrate prussien a disparu sans laisser de trace.

Les élections législatives de 1932apportent à Hitler son plus grand succès électoral : 37%.

2) L’assassinat de Potempa (10 août 1932)

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