Echec d’un défilé néo nazi en république tchèque

samedi 17 novembre 2007.
 

Samedi 10 novembre, 69 ans jour pour jour après la Nuit de cristal, vaste pogrom antijuif organisé par les nazis : c’était la date choisie par un groupuscule d’extrême droite qui avait annoncé son intention de défiler dans le quartier juif de la capitale, malgré l’interdiction des tribunaux tchèques.

Pour prévenir cette marche, plusieurs centaines de personnes se sont d’abord rassemblées devant la synagogue Vieille-Nouvelle, certains portant une étoile jaune avec l’inscription « Jude ».

Parmi eux l’écrivain Arnost Lustig, lui-même ancien déporté :

« C’est épatant de voir autant de monde, parce que je me souviens vraiment que lorsqu’on nous a emmenés dans les camps, les gens changeaient de trottoir. Cela faisait de la peine à certains, certains regardaient de l’autre côté... et nous avons senti le silence. Pas que cela leur était égal, mais soit ils ne pouvaient pas soit ne voulaient pas protester. Contrairement à Amsterdam, ici, personne n’a protesté. Au contraire, certains se sont comportés comme des hyènes : ils ont pillé les meubles des appartements juifs. Je me souviens très bien de ça.

Voir autant de gens ici aujourd’hui est pour moi important, je leur en suis reconnaissant. »

Un peu plus tard dans la journée, environ 3000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la Place de la Vieille-Ville pour une cérémonie de commémoration de la Nuit de cristal.

De leur côté, 300 néonazis s’étaient réunis dans le quartier de Vysocany, avec l’intention de se rendre dans le centre-ville.

La police en a arrêté plusieurs dizaines sur place, puis encore une petite centaine au métro Florenc, dont beaucoup équipés de diverses armes de poing. Des interventions policières apparemment efficaces, puisque peu sont arrivés devant la faculté de droit, à quelques mètres du quartier juif bouclé par la police.

C’est là que les rares mais violents affrontements de la journée ont eu lieu, environ un millier de militants antifascistes, dont un bon nombre venus d’Allemagne, s’étant réunis pour empêcher tout défilé de l’extrême droite. Plusieurs skinheads sont alors passés à tabac. Au moins sept d’entre eux, dont un qui avait tiré avec son pistolet à air comprimé, ont dû être soignés sur place.

En tout, 396 personnes ont été interpellées, dont une centain de boneheads néos nazis étrangers, appremment surtout des Slovaques dans les rangs des néonazis.

Ivan Langer, le ministre de l’Intérieur, a félicité la police pour avoir réussi à maintenir un calme relatif pendant cette journée à haut risque. Près de 1600 policiers avaient été déployés en ville. Une opération au coût élevé selon le chef de la police, Petr Zelasko :

D’après nos expériences, et si je compare avec les mesures de sécurité mises en place pour la venue du président américain George W. Bush, le coût est à peu près équivalent et peut être évalué à environ 15 millions de couronnes. »

Sur internet, les néonazis tchèques reconnaissent leur échec de samedi. Mais sur leurs forums, ils indiquent déjà vouloir organiser une marche dans le quartier juif « contre la guerre sioniste en Irak, à une date qui ne coïncidera pas avec un pogrom ».

http://www.radio.cz/fr/article/97484

Cependant les antifasciste tcheques ne baissent pas la garde car les néos nazis veulent remettre leutr défilés de haine le 17 novembre

Prague - Vengeance néonazie après le fiasco de la célébration de la Nuit de Cristal ? Le 10 novembre, les néonazis ont rencontré une résistance massive à Prague. Ils entendaient traversé le quartier juif de la capitale tchèque. Mais il est possible qu’ils cherchent à prendre leur revanche le 17 novembre.

Samedi 10 novembre, les néonazis ont rencontré une résistance massive à Prague. Ils entendaient traversé le quartier juif de la capitale tchèque. Plus d’un millier de personnes s’étaient alors opposées à leur présence. (Lire : « Prague - Echec des néonazis qui voulaient célébrer la nuit de Cristal »)

Des heurts violents avaient d’ailleurs eu lieu entre des skinheads et certains anarchistes. Les images de skinheads ensanglantés emmenés par la police ont été reprises par les médias du monde entier, qui ont décrit ces événements comme d’un fisco de l’extrême droite. Mais le week-end des 17 et 18 novembre sonnera-t-il la revanche des groupes néonazis ?

« Le Waterloo des néonazis », c’est ainsi que le journal « Lidove Noviny » décrit les heurts du 10 novembre. L’extrême droite très largement débordée par le nombre des manifestants anarchistes a très certainement reçu un coup. Mais des observateurs pensent que les néonazis s’apprêteraient maintenant à prendre leur revanche. Un groupe, intitulé « Autonomes Nationalistes », a lancé un appel sur son site internet afin de réunir les troupes d’extrême droite le 17 novembre à 14h00 et « pleurer la mort de la liberté d’expression » (selon ses dires).

Les « Autonomes Nationalistes » sont un groupe relativement jeune, âgé de 2 ou 3 ans. Ils sont principalement actifs en Bohème centrale. Ils appartiennent à l’aide néonazie de l’extrême droite. Ils sont en contact avec « Résistance Nationale », le groupe militant néonazi actif dans toute la République tchèque. On a également trouvé des liens entre eux et les néonazis allemands : les « Autonomes Nationalistes » ont soutenu les actions du NPD, parti néonazi allemand.

Les « Autonomes Nationalistes » prévoient de se rassembler à Palacky Square, à Prague. A la différence des « Jeunes Démocrates Nationalistes », le groupe d’extrême droite qui s’était vu refuser l’autorisation de manifester dans le quartier juif le jour de la commémoration de la Nuit de Cristal, les « Autonomes Nationalistes » n’ont actuellement pas besoin d’un permission pour leur manifestation du 17 novembre. En effet, Palacky Square a été récemment désigné comme un « Hyde Park Corner », où chacun peut participer à un rassemblement pour commenter les sujets du jour.

La manifestation du 17 novembre risque de ne pas être la discussion polie que les organisateurs du « Hyde Park » tchèque avaient en tête. Les skinheads seront de sortie pour prendre leur revanche et leur rassemblement risque d’attiré un nombre important d’opposants anarchistes.

Des groupes tels que « Tolerance and Civic Society » tirent la sonnette d’alarme : l’extrême droite devient toujours plus active en République tchèque. Si le nombre d’attaques à caractère raciste a diminué par rapport aux années 1990 (époque où les skinheads agressaient régulièrement Roms et étrangers, en tuant plusieurs), c’est notamment en raison des efforts concertés des différents groupes d’extrême droite en vue d’obtenir une certaine respectabilité politique.


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