Des centaines de bras qui se lèvent pour le salut fasciste. Comme chaque année lors de la commémoration du massacre d’Acca Larentia, des milliers de néofascistes se sont réunis à Rome ce dimanche 7 janvier, devant l’ancien siège du Mouvement social italien (MSI), en souvenir de la mort de trois de leurs membres tués il y a 46 ans à cet endroit.

Dans le quartier de Tuscolano de la capitale, « on se croirait en 1924, il y a cent ans, en pleine période fasciste », s’émeut le quotidien de centre gauche La Repubblica. Et pour cause, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, des manifestants lèvent le bras droit et crient « presente » (« présent ») lors de ce rituel néofasciste.

Quelques mois après l’arrivée à la tête du pays de Giorgia Meloni, héritière du MSI, cette commémoration a suscité une vague d’indignation de l’opposition italienne sur les réseaux sociaux. « Rome, 7 janvier 2024. On se croirait en 1924 », a écrit, choquée, Elly Schlein, la secrétaire du Parti démocrate italien, sur Facebook. Interpellant ensuite le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Piantedosi, elle dénonce : « Ce qui s’est passé n’est pas acceptable. Les organisations néofascistes doivent être dissoutes, comme le prévoit la Constitution ».

Émoi de l’opposition italienne

« C’est une honte inacceptable dans une démocratie européenne », a quant à lui tancé le leader du parti Action et ex-ministre du Développement économique, Carlo Calenda, sur X (ex-Twitter).

Ce salut fasciste « est un symbole de mort, de violence et d’oppression. C’est pourquoi il doit être condamné en premier lieu par les forces politiques. Toutes. Ceux qui ne le font pas sont complices », a abondé le député italien du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, sur son compte X.

Emoi de la gauche française

En France aussi, la cérémonie néofasciste a choqué la gauche. « Giorgia Meloni un an et deux mois plus tard… Voilà les pulsions fanatiques que libère l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir », a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur X. Même son de cloche du côté d’EELV, via la voix de la députée Marie Pochon, qui écrit : « Effrayant. Les monstres sont toujours là. »

Quant au député LFI de Seine-Saint-Denis Thomas Portes, il commente ce lundi « des images qui glacent le sang ». Et poursuit : « Le fascisme est là. Chaque jour il tisse sa toile. Nous devons combattre l’extrême droite partout et toujours. C’est un danger mortel qui menace le monde. »