RSA. Les dernières semaines de septembre à l’Assemblée nationale étaient consacrées au détestable projet de loi « France Travail » porté par le camp présidentiel. Celui-ci inscrit toutes les personnes en dehors de l’emploi sur les listes des demandeurs d’emploi et conditionne l’allocation à un contrat d’engagement, qui peut prévoir au moins 15 heures d’activité hebdomadaire obligatoire – y compris du travail. « La macronie invente le travail gratuit légalisé » : ainsi le député insoumis Hadrien Clouet avait résumé ce projet de loi dans son dernier édito pour l’insoumission. Notre brève.

RSA : face aux députés insoumis, LR perd le courage de ses opinions Jeudi 29 septembre, 23 heures 45, effroi dans l’Assemblée nationale : non contents de cette avancée à pas de géant dans l’ultralibéralisme, des députés Les Républicains (LR) déposent deux amendements iniques.

Le premier visait à imposer un délai de carence aux allocataires dont le RSA avait été supprimé : la nouvelle demande ne pourrait intervenir qu’après plusieurs mois, à la discrétion du président de conseil départemental.

Le second amendement avait pour objectif de ne pas restituer à l’allocataire qui aurait régularisé sa situation, les allocations suspendues le temps de sa mise en conformité.

Le gouvernement annonce par surprise qu’il est favorable à ce dernier amendement, qui a donc de grandes chances d’être voté.

Les chefs de files insoumis sur ce texte, Hadrien Clouet, Farida Amrani, Danielle Simonnet et Jean-Hugues Ratenon demandent une suspension de séance et causent un peu d’agitation pour éviter le coup de force. Les amendements ne seront débattus que le lendemain, ce qui laisse le temps d’une nuit blanche consacrée à écrire des dizaines de sous-amendements soumis à discussion au petit matin.

Le lendemain matin, fébriles à l’idée de se faire cartonner deux heures durant par les députés LFI, les députés Les Républicains (LR) n’ont plus le courage de leurs opinions. Ils retirent les amendements ! Tant mieux. Voilà surtout une leçon politique. Ils ont peur du plus grand nombre. La stratégie Dracula fonctionne : la lumière dissipe les complots ! Face à des élus de combat prêts à expliquer publiquement ce qu’ils magouillent et à lutter implacablement, les réactionnaires capitulent régulièrement. Le rapport de force est la meilleure alliée des insoumis.