LAMPEDUSA : IL N’Y A PAS DE CRISE MIGRATOIRE MAIS UNE CRISE DE L’ACCUEIL !

lundi 2 octobre 2023.
 

Communiqué du groupe LFI-NUPES

Depuis une semaine, l’arrivée à Lampedusa, sur des embarcations de fortune, de plus de 12 000 personnes, soit plus que l’ensemble de la population de l’île italienne, a de nouveau mis à nu l’absence d’une réelle politique européenne d’accueil.

En France, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé un renforcement des contrôles aux frontières, une « grande fermeté » contre les traversées et la création de lieux d’enfermement sans statut juridique propre. Comme la politique de Giorgia Meloni en Italie, cette réponse répressive du pouvoir macroniste, obnubilé par sa course à l’échalote avec l’extrême-droite, ne va faire qu’accentuer le problème plutôt que de le résoudre.

Depuis des années, l’Union européenne mène les mêmes politiques sécuritaires. Elles se sont traduites par la construction de murs entre pays, la fermeture des frontières et leur militarisation, des violations répétées des droits humains. Les accords de Khartoum (2014), de La Valette (2019), l’accord UE-Turquie (2016) et les accords de partenariat économique ont consacré cette politique d’externalisation de la gestion des migrant·es, renforçant des régimes autoritaires sous-traitants. Dernier en date : le protocole d’accord signé en juillet dernier avec la Tunisie, pays où ont pourtant été dénoncées de multiples violations des droits migrant·e·s et réfugié·es.

Le bilan de ces politiques est catastrophique. Depuis le début des années 2000, au moins 50 000 personnes sont mortes ou portées disparues en tentant de rejoindre l’Europe. La Méditerranée est devenue le plus grand cimetière à ciel ouvert au monde. Le « business » politique de la peur et de la xénophobie qui s’est développé, gave d’argent public les industries multinationales de la sécurité et ne nourrit que l’extrême-droite semeuse de haine. En France, la remise en cause du droit d’asile, la chasse aux migrant·es, et la sur-exploitation d’une immigration « choisie », corvéable et jetable à merci bafouent nos principes républicains.

Il est urgent de mettre en place une toute autre politique migratoire, en France et en Europe. Cette politique doit adresser les causes des départs forcés (instabilité politique et économique, guerres, dérèglement climatique…). Et la France doit participer à l’accueil des réfugié·es dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux. Nous avons les moyens de la mettre en œuvre, comme l’a montré l’exemple ukrainien. Il suffit d’en avoir la volonté.

Nous, La France Insoumise - NUPES, l’avons et le ferons.


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