Stratégie de la diversion un article de La Toupie.

Nous partageons ici un article du dictionnaire citoyens en ligne La Toupie qui nous a paru fort utile.

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L’article ci-dessous a deux objectifs : faire connaître aux lecteurs qui ne le connaissent pas le dictionnaire La Toupie en ligne qui donne des définitions claires et pédagogiques et aussi la définition bien illustrée de la notion de diversion.

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** Stratégie de la diversion : contre-feux pour débrancher le cerveau

Un art dans lequel Nicolas Sarkozy excelle [a excellé]

En psychologie sociale et en stratégie politique, la diversion est l’une des formes de manipulation et de contrôle social les plus simples et donc les plus fréquemment utilisées. Elle permet, à moindre coût, de détourner l’attention du plus grand nombre des problèmes sociaux importants et des réformes préparées par les élites politiques et économiques loin de tout débat public.

"Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux." (Armes silencieuses pour guerres tranquilles)

Quelques techniques de diversion La dilution Un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes est mis en place. L’important est noyé, dilué sous un flot d’informations anodines ou de second niveau, provenant d’une multitude de médias n’offrant que l’apparence de la diversité.

La déstructuration Pour limiter leur mémorisation par le public, les informations sont présentées de manière non structurée et sans être hiérarchisées. Les sujets les plus variés s’enchaînent de façon hétéroclite : faits divers, événements politiques, résultats sportifs, nouvelles économiques, sujets "people", questions sociales, etc.

La pseudo information Sans être une information erronée, la pseudo information ressemble à de l’information, mais elle porte sur un sujet anecdotique, sans réelle importance, qui capte l’attention par son caractère intéressant, séduisant et par l’émotion qu’il suscite : faits divers, micro-trottoir, témoignage bouleversant, chroniques pittoresques, mise en scène de faits divers, campagne promotionnelle maquillée en évènement culturel de la semaine.

L’occupation du cerveau Partant du principe qu’un cerveau humain laissé inoccupé est potentiellement dangereux à cause des questions qu’il peut soulever ou des connaissances "incontrôlées" qu’il pourrait être tenté d’acquérir, tout est fait pour l’accaparer. L’espace visuel et sonore est saturé (publicité, écrans, musique), une multitude de loisirs sont proposées.

La préparation du cerveau Pour qu’il se focalise plus aisément sur des sujets sans importance, le cerveau doit être attendri, ramolli, rendu malléable par une éducation scientifique, mathématique ou économique peu poussée, par un enseignement où la créativité est découragée, par des programmes d’histoire déstructurés et parcellaires, par une survalorisation du sport de compétition ou de spectacle. Les programmes de divertissement et de télé-réalité de la télévision viennent parfaire la préparation. Le cerveau, lobotomisé de toute idée critique, est alors mûr pour être capté par la publicité, par les informations insignifiantes ou des priorités préfabriquées.

Turpitudes de Berlusconi, affaire DSK, mort de Ben Laden, mariage princier, Tour de France, catastrophe naturelle, faits divers sordides, etc. une "actualité" en chasse une autre à une vitesse toujours plus grande, offrant en permanence un os à ronger au peuple pour le distraire d’un monde de plus en plus sombre et lui faire oublier la laisse qu’il a autour du cou.

La diversion : un art dans lequel Nicolas Sarkozy excelle

Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, est passé maître dans l’art du détournement de l’attention. En voici quelques exemples : Visite d’Eurodisney avec Carla Bruni, lors de mouvements sociaux sur les régimes spéciaux, Polémiques sur la laïcité et tentative d’imposer aux élèves de CM2 le devoir de mémoire de la Shoah avant les élections municipales de 2008, Annonce de la régularisation des "bons" étrangers pour dissimuler les reconduites massives aux frontières, Invocation d’une politique de civilisation pour faire oublier la promesse du "candidat du pouvoir d’achat", Débat sur l’identité nationale lancé au plus fort de la crise économique et avant les élections régionales, Réception de Thierry Henri à L’Elysée après le fiasco de la coupe du monde, au moment de la mobilisation contre les retraites, Le discours sécuritaire de Grenoble et la stigmatisation des Roms pour faire oublier l’affaire Woerth-Bettencourt et les interrogations sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, Plus anecdotique et puérile, la visite d’un élevage de poulets dans la Sarthe le jour de l’annonce de candidature de Martine Aubry à la primaire du PS, Etc. La méthode a été efficace en 2002 et 2007. Pourquoi s’en priver !

Mais, à force d’abuser de l’art de la diversion, ça devient lassant et les Français commencent à s’en apercevoir.

Pierre Tourev, 03/08/2011

>>> Le programme de Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle 2012. Pierre Tourev, 21/12/2011.

** Commentaire HD depuis, Nicolas Sarkozy a été largement battu dans le genre par Emmanuel Macron qu’il a d’ailleurs dit : « je suis Sarkozy en mieux » *