Rencontre "Jean Poperen", à la Mutualité

mardi 9 octobre 2007.
 

Samedi dernier le matin, une rencontre autour du souvenir de Jean Poperen, (parti il y a dix ans déjà) à la Mutualité. Haute tenue, à tous les niveaux. Que du beau linge et de brillants orateurs. Le personnage est de ce niveau, il faut le dire aussi. Pour ceux qui seraient trop jeunes (je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans, etc. etc.), en deux mots rapides, voilà qui il était.

Né en 25, fils d’instituteur et d’ouvrière, il est reçu major à l’agrégation d’histoire à 22 ans. En 43, il avait adhéré aux Jeunesses communistes clandestines. En 60, il fonde le PSU avec Gilles Martinet, entre autres, avant de participer à la naissance du Parti socialiste en 71.

De mandat de député en ministère, de la mairie de Meyzieu à la direction du Parti, cet homme, à la laïcité chevillée à l’âme, n’a jamais dévié d’une virgule sa ligne de conduite, au point que de bons esprits en avait fait un sectaire. Sectaire, Jean Poperen ? On en rit. Ou alors sectaire à la manière de Léon Blum. Un exemple de rigueur politique, de fidélité aux hommes et aux idées à commencer par François Mitterrand, mais aussi François Furet, Maspero, Le Goff, Bory, Pierre Bergé (qui était juste assis devant moi, oui, trop de chance !). Un ami des Sciences et des Arts.

Samedi, à la Mutualité, ils étaient là ses amis pour simplement parler de lui : Laurent Fabius, Jean-Marc Ayrault, Bertrand Delanoë, Charles Fiterman, et beaucoup d’autres. Nous manquons de place ici pour tout dire, mais Laurent Fabius a été parfait dans son éloge, refusant l’hagiographie que Poperen le laïque aurait rejetée pareillement : « Jean était trop laïque pour être canonisé ! », mais nous appelant à remettre au goût du jour les idées de celui qui « croyait à la fraternité socialiste », celui qui était un « incorrigible minoritaire », un « passeur exigeant de la gauche », celui qui dénonçait déjà les communautarismes et les attaques contre l’École publique, celui qui croyait à la gauche rassemblée, oui, rassemblée, vous vous rendez compte ?

Mitterrand disait : « Je suis unitaire pour deux ». Jean Poperen, lui, l’était pour dix ! On voudrait bien aujourd’hui l’entendre commenter l’ouverture... Alors là, mes amis, on se marrerait, c’est sûr ! Samedi dernier, à la Mutualité, je me suis souvenue d’une soirée, à Metz. Un grand moment dans ma vie, croyez-moi, des rencontres comme celle-là, c’est pas tous les matins qu’on en fait. Samedi dernier, à la Mutualité, au milieu de tous ces hommes, ces femmes de parole, je me suis dit que sectaire ou pas, je préférais être minoritaire avec Poperen, que majoritaire... avec n’importe qui.


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