MES DIVERGENCES AVEC LFI NE REMETTENT RIEN EN CAUSE ! POURQUOI ?

dimanche 27 juin 2021.
 

Je suis réservé sur quelques-unes des prises de position de nos dirigeants de LFI pour tout ce qui concerne nos rapports avec les musulmans et avec leurs organisations cultuelles.

Athée, je considère que nos camarades ont tort de se situer sur le terrain de la solidarité avec les musulmans, au lieu de ne se situer que sur le terrain de notre solidarité absolue avec les Arabes et les Noirs africains, musulmans ou pas, et avec les travailleurs qu’ils sont, surtout.

Le maximum que je puisse faire pour les musulmans, c’est de leur garantir la liberté de leur culte. Je n’entends pas pour autant militer pour financer leurs lieux de culte. Évidemment, je sais bien qu’avec la loi de 1905 sur la laïcité et la séparation des Églises et de l’État, il a été heureusement décrété que, dorénavant, l’État prendrait en charge l’entretien des bâtiments religieux existants, mais qu’il n’interfèrerait pas dans l’exercice, par chacun, de leur culte, comme les Églises ne devaient plus interférer dans la conduite des affaires publiques. Au nom de l’égalité, on peut me rétorquer, que ce que nous faisons pour les lieux de culte existant en 1905, on devrait le faire pour les pratiquants des religions qui, depuis 1905, se sont développées en France. Je n’adhère pas à cette idée.

Je n’ai jamais bouffé du curé, mais je n’ai jamais cessé de combattre les religions. Je n’ai donc aucune envie de permettre à une religion peu présente dans notre pays en 1905 de se développer aujourd’hui.

Pire, je considère qu’en dehors des réfugiés politiques, d’où qu’ils viennent, ceux qui fuient leur pays pour des raisons économiques ne sont pas seulement victimes des dirigeants politiques de leur pays, appliquant avec zèle les règles économiques du système capitaliste sévissant dans leur pays. Ils sont aussi victimes de la religion qui y domine. Capitalisme et religion (quelle qu’elle soit) font très bon ménage. C’est donc, pour moi, un crève-cœur de constater que bien des travailleurs, fuyant leur pays pour des raisons économiques, arrivés en France, veulent à tout prix continuer à pratiquer le culte qui pourtant est responsable de la situation de leur pays et de leur propre situation.

Je n’ai donc aucune volonté de les aider à reconstituer en France ce qui les a obligés à émigrer. En revanche, je suis d’une solidarité totale avec tous les travailleurs immigrés, comme avec tous les travailleurs français, mais sur la base de notre appartenance à la même classe sociale, plus ou moins victimes de la classe des capitalistes.

Si à LFI, nous nous en tenions exclusivement à une approche de classe de la situation des immigrés, nous nous éviterions bien des désagréments, bien des malentendus avec les travailleurs français et, plus largement, avec le peuple français. Nous ne pourrions pas être suspectés d’être des islamo-gauchistes, des séparatistes, des complotistes, des non-républicains et autres billevesées. Je sais qu’à LFI, nous sommes unanimes à avoir une approche de classe de notre relation avec les travailleurs immigrés. J’ai du mal à comprendre pourquoi certains de nos camarades ont pris le parti de relayer les revendications religieuses de quelques travailleurs immigrés. D’autant plus que bien de ceux-là ont une vision fanatique de leur religion.

Tout cela dit, je ne fais pas un casus belli de cette divergence avec certains des dirigeants de LFI, pour deux raisons principales.

Issu d’une famille d’ouvriers, j’ai perçu d’instinct, dès mon plus jeune âge, le mépris dans lequel était tenu les ouvriers par plus riches qu’eux. En grandissant, j’ai accédé à la compréhension que la coupure reposait sur l’antagonisme d’intérêts entre les ouvriers et ceux qui les employaient. Mon éveil à la politique remonte à 1954, au moment où Mendès-France est devenu président du Conseil (l’équivalent du Premier ministre d’aujourd’hui). Adhérent nulle part, je suis entré en politique militante en 1958, quand après une sorte de coup d’État, De Gaulle est arrivé au pouvoir. J’ai adhéré au PCF en 1963, juste après mon service militaire, sur la base de ma conviction de l’existence de la lutte des classes. Toutes mes pérégrinations politiques, ensuite, et toutes les évolutions du système économique capitaliste ne m’ont jamais démontré que les rapports antagonistes de classes avaient disparu.

LFI se situe toujours sur cette ligne. À ce titre, elle lutte contre le capitalisme mondialisé et financiarisé et contre son avatar, l’UE. Son programme, l’Avenir en commun, extrêmement précis, concret et chiffré, répond de cette orientation. Là est, pour moi, l’essentiel.

La seconde raison, pour laquelle ma divergence avec LFI ne prend pas un tour conflictuel et, encore moins, de rupture, c’est la qualité et la malhonnêteté de toutes celles et ceux qui prennent prétexte des flottements de certains des dirigeants de LFI, sur le problème particulier de notre relation avec les musulmans, pour monter de toutes pièces des campagnes mensongères visant à détruire LFI.

Parmi ceux-là, un certain nombre ont toujours participé à l’exploitation des travailleurs français et étrangers, qu’ils soient athées, chrétiens, juifs ou musulmans. Ce sont des capitalistes. Les autres contempteurs de LFI ne sont pas forcément des capitalistes, mais ils se sont ralliés à leur système, parfois depuis longtemps. Ainsi, les mêmes qui accusent LFI d’islamo-gauchisme, en clair de sympathies avec les islamistes les plus fanatiques, voire terroristes, ferment les yeux sur les relations d’amitié de la France avec les dirigeants de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes. Autant de pays qui forment et arment (avec des armes vendues par la France) les terroristes islamistes. Certains de ces contempteurs de LFI tirent même des profits substantiels de ces amitiés scandaleuses.

Il est donc impensable que je puisse, même un quart de seconde, soutenir ces campagnes de dénigrement contre LFI. Ces gens, qui, au moins depuis 1983, n’ont jamais cessé de trahir les intérêts de la France et des travailleurs qui l’habitent, sont très mal placés pour donner des leçons de morale à LFI. Plus que jamais, je me sens bien et libre en son sein, et je suis solidaire de ses dirigeants. Je sais distinguer le principal du secondaire.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message