Lettre de Nicolas Sarkozy aux éducateurs : une rhétorique brillante mais ... (FSU)

mercredi 5 septembre 2007.
Source : Site FSU
 

La lettre aux éducateurs du Président de la République se veut marquante et fondatrice et manifeste le souci d’afficher une vision équilibrée des objectifs de l’éducation. En revanche, derrière une rhétorique brillante, elle est marquée par une conception qui ignore le défi des inégalités sociales et territoriales minant notre système éducatif et fait silence sur les objectifs en matière de qualification.

Négligeant les causes sociales de l’échec, elle se contente de renvoyer la réussite scolaire à la responsabilité individuelle (des élèves, des parents ou des enseignants.) Elle annonce une baisse du nombre d’enseignants et postule sans la moindre démonstration que la qualité de l’enseignement va de pair avec une baisse de la quantité, qu’il s’agisse des horaires ou du nombre de personnels. Elle ignore aussi largement l’existence d’autres personnels que les enseignants. Ce faisant, tout en abordant la revalorisation de la fonction enseignante, avec cependant des orientations contestables, elle laisse de côté toute idée de transformation et d’amélioration des métiers de l’éducation, comme le suggère l’absence de référence à la formation des personnels ou au travail en équipe.

Tout en récusant l’idée de sélection et en affichant la volonté d’une culture commune, le Président laisse entrevoir la perspective d’instaurer une sélection à l’entrée en 6e ainsi qu’en 2nde et à l’université.

La conception qu’il affiche de la culture commune reste en retrait de ce qui est nécessaire aujourd’hui, perpétuant notamment l’exclusion de l’éducation physique et de la formation technologique. L’enseignement professionnel et technologique est par ailleurs largement ignoré dans son propos.

Au total, si ce texte peut faire un instant illusion, il est en fait bien éloigné des défis qui pour la FSU sont ceux de la formation et de la réussite de tous les enfants et de tous les jeunes aujourd’hui. D’autant qu’entre le discours et la pratique les contradictions sont lourdes, qu’il s’agisse de la carte scolaire, du financement du privé, de la poursuite de la loi Fillon ou des suppressions massives d’emplois annoncées.


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