Les insoumis iront sur Mars (s’ils veulent)

lundi 1er mars 2021.
 

Le mois de février 2021 a vu l’arrivée de trois missions spatiales à destination de mars : Tianwen-1 (Chine) ; Al-Amal (Émirats arabes unis) ; Perseverance (États-Unis). Evidemment ce fut Perseverance le clou du spectacle pour les masses populaires sous domination de l’Empire US. Ces trois missions avaient été lancées au cours du mois de juillet 2020. C’était en effet cette fenêtre de tir qui se produit une fois tous les vingt-six mois, quand la Terre et Mars s’alignent favorablement. Jusqu’à présent seuls les États-Unis, l’Europe, l’Inde et la Russie/ex-URSS étaient parvenus à placer un appareil en orbite martienne. La Chine et les Émirats arabes unis viennent donc de les rejoindre.

Cependant la vraie novation c’est la mission chinoise. Elle marque une étape décisive dans l’histoire spatiale. Ce n’est pas le cas de la mission émiratie. En réalité la mission chinoise est beaucoup moins dépendante de technologies étrangères. Et si la pose sur Mars se passe sans encombre, alors la Chine rejoindra les États-Unis dans le club des pays ayant été capables de maintenir le contact avec un objet artificiel sur Mars. Ainsi s’impose le fait chinois dans le domaine spatial après les formidables réussites de la mission sur la face cachée de la lune et la mission de leur station spatiale permanente en orbite terrestre.

La Chine ne sera pas seulement la première puissance mondiale en termes de production et d’échanges, mais elle fait la course en tête de l’humanité dans tous les domaines du futur de notre espèce. Bien évidemment il ne faut pas le crier trop fort compte tenu du nombre et de la nervosité des chiens de garde de l’empire dès qu’il s’agit de la suprématie des cow-boys du monde « libre ». Et puis parce que le dire s’est s’exposer aux simplifications des répondeurs automatiques. Ceux qui se croyaient intelligents en ricanant sur le vaccin russe ou cubain en grelottant d’amour pour les trouvailles gelées de Pfizer. Mais pour les gens qui s’intéressent vraiment à l’espace et aux sciences, la situation commande le réalisme. La volonté de domination des USA rend service car elle oblige tout le monde a suivre l’élan. Après la chute de l’URSS qui avait réalisé tous les exploits initiaux de la conquête de l’espace, les USA avaient cessé de travailler sérieusement dans l’espace. Station internationale en ruine, navettes en rade, tout allait de travers. L’arrivée silencieuse mais efficace des Chinois a réveillé les morts d’hier.

Evidemment pour la France c’est à nouveau la honte. Notre pays fournit une partie non négligeable des matériels embarqués par les uns et les autres. Mais la dernière mission française a été tirée en 1993 sous Mitterrand. C’était la navette Rosetta. Depuis, Hollande et Macron ont autant d’ambition spatiale qu’un panier de bigorneaux. Nous croupissons. Il se trouvera toujours du monde pour trouver aimable cette inertie et dénoncer les dépenses occasionnées par ce type d’aventure humaine. Ce ne sera jamais mon cas. Si vous voulez faire des économies ou des transferts de dépenses, allez chercher dans la caisse des guerres. Dois-je rappeler qu’un seul jour de guerre en Afghanistan suffirait à assurer la scolarisation de tous les enfants de ce pays ? Et chaque jour de présence militaire au Mali coûte cent millions d’euros.

En mettant l’espace au programme l’Avenir en commun en 2017. Je disais ma confiance dans le fait que l’humanité se constitue comme telle dans des projets communs pacifiques. Aller sur mars et la terraformer est un objectif totalement typique de la déraison humaine dans ce qu’elle a de plus positif. Prométhéen. C’est pour cela qu’il faut continuer. Si nous dirigions la France nous mettrions en route une nouvelle mission interplanétaire, nous ouvririons l’université des sciences de l’espace à Toulouse et nous lancerions une campagne de recrutement des étudiants sur tous les continents où la France est présente. Nous y accrocherions un archipel de lycées professionnels et d’IUT, dans tout le pays, occupé a donner les formations à tous les métiers en amont de l’activité spatiale.

Au lieu de quoi nous devons regarder tristement cette vieille chose sans goût qu’est l’Union européenne tout gâcher, tout rater une fois de plus, en nous empêchant d’aller de l’avant. La quatrième mission dont le lancement était programmé en 2020, l’européenne ExoMars, a dû être reportée du fait de « problèmes techniques ». Minable. On se console en attendant de faire mieux puisque l’ingénierie française contribue aux missions chinoise et états-unienne.


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