La jeunesse ouvrière chrétienne fait le constat de la précarité dans tous les pays (revue de presse)

mercredi 8 août 2007.
 

1) Dépêche AFP

Les rencontres de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) ont été samedi à Bobigny (Seine-Saint-Denis) l’occasion de mettre en avant le problème de la précarité de l’emploi dans tous les pays européens représentés, a constaté une journaliste de l’AFP.

"Je ne pensais pas que la précarité des jeunes en France était la même que chez nous, en Italie" et "on se rend compte que le travail pour les jeunes au niveau européen" n’est plus "un droit mais un privilège", a expliqué à l’AFP Alberto, 30 ans, membre de la JOC de Turin, présent avec 300 jeunes européens à la Bourse du travail de Bobigny.

Italiens, Espagnols, Anglais, Roumains, Irlandais, Maltais, Portugais, Hongrois, Slovaques et Français, âgés de 18 à 30 ans, ont échangé leurs constats sur l’engagement des jeunes, la syndicalisation, le rapport hommes-femmes. Ils se sont engagés à travailler ces thèmes dans les mois à venir, en mettant l’accent sur l’emploi précaire.

Ce rassemblement a également permis à certains de relativiser leur niveau de vie, à l’image de Myriam, Française de 19 ans, "surprise" de découvrir que "le salaire de nombreux jeunes au Portugal n’est que de 300 euros".

Anna, Polonaise de 25 ans qui vit en Italie, s’est dit "ravie" d’avoir pu rencontrer des jeunes de pays qu’elle "ne connaît pas" pour "essayer de faire bouger les choses à plus grande échelle", au lieu "de rester chacun dans notre coin".

Le rassemblement des jeunes européens se terminera dimanche par un défilé dans la ville de Bobigny avec lecture d’un texte commun appelant les institutions européennes et les gouvernements "à garantir leurs droits", a expliqué Alexandre Boulanger, coordinateur du rassemblement.

2) La JOC rêve d’une Europe solidaire (L’Humanité)

Les JOC de plusieurs pays européens se sont retrouvées, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), pour dessiner les contours d’une nouvelle citoyenneté.

« Una sentada por la clasa obre- ra ! » (« Un sit-in pour la classe ouvrière ! »). Les jeunes Espagnols présents au rassemblement européen de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) n’ont pas la langue dans leur poche. Chansons festives ou anti-PPE, ils ont animé la marche clôturant l’Europe : Atout jeunes, une manifestation organisée par la Jeunesse ouvrière chrétienne, le week-end dernier à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Au total, plus de 300 mem- bres des JOC d’une petite dizaine de pays européens (France, Espagne, Portugal, Italie, Malte, Angleterre, Irlande, Hongrie et Slovaquie) se sont rencontrés, pendant trois jours, à la bourse du travail de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Des échanges au sein d’une génération qui, au-delà des diversités linguistiques et culturelles, ont permis de mettre en commun une vision et un projet pour une Europe dont ils veulent être les acteurs.

La jeunesse a une place à prendre

« Nous voulons que les jeunes prennent goût à l’Europe, qu’ils s’en sentent citoyens et s’enrichissent à travers elle. Pour cela, il faut qu’on ait les moyens de la vivre pleinement. Cette initiative révèle aussi que nous ne sommes pas si différents en dépit de nos nationalités respectives. La jeunesse a une place à prendre et un rôle à jouer dans l’évolution de l’Union européenne », explique Inès Minin, présidente de la JOC France. Et de reprocher aux élus de ne pas suffisamment informer de l’intervention des institutions européennes dans le quotidien des citoyens.

Après trois jours de travaux en ateliers thématiques, les jeunes Européens ont lu une déclaration commune illustrant leurs constats et leurs souhaits. « Les disparités sociales et économiques au sein des pays européens sont parfois immenses (...). Cela engendre pauvreté, exclusion et émigration forcée (...). Nous voulons transformer cette situation en commençant par les réalités injustes que nous vivons. Nous en appelons aux gouvernements de l’Union européenne pour trouver des moyens de garantir les droits des jeunes travailleurs qui combattent les emplois précaires et l’exclusion », écrivent-ils. Car qu’ils vivent à Madrid, Budapest ou Bobigny, les jeunes sont sensibles aux mêmes préoccupations et portent des attentes souvent identiques. L’emploi, le logement, la santé, l’éducation, la citoyenneté les concernent tous.

Patsy Feuillard et Joséphine Quartey ont toutes les deux dix-sept ans. Lycéennes dans la filière économique et sociale, elles ont découvert la JOC grâce à la soeur de la seconde, militante en Seine-Saint-Denis. Mais aussi grâce au prêtre de Bobigny qui les a encouragées à s’y impliquer. Les inégalités, les guerres inu-tiles, le réchauffement climatique sont autant de sujets d’inquiétude et de révolte qu’elles peuvent aborder dans leur organisation de jeunesse. « J’en ai marre de l’hypocrisie, déclare Patsy. On nous parle sans cesse de changement mais on ne voit rien venir. C’est l’apothéose avec ce gouvernement ! Il veut combattre les discriminations en utilisant la discrimination. »

Marco Licata, lui, est italien. À vingt-huit ans, il est étudiant et permanent de la JOC dans son pays. « Les jeunes Européens doivent davantage se rencontrer pour échanger, estime-t-il. C’est très important de sortir de l’endroit où l’on vit pour s’apprécier, dans la diversité. » Pour Marco, l’Europe est une notion d’« avenir » qui doit permettre à la jeunesse de « s’insérer dans la société » en offrant les « mêmes droits à tous ». « Aujourd’hui, nous sommes tous confrontés à la précarité », constate-t-il.

Tout comme Karolina Pap, lycéenne hongroise spécialisée en histoire et mathématiques. « Quand on a terminé ses études, c’est difficile de trouver un emploi, même avec des diplômes », regrette-t-elle. Même si elle souhaite se diriger vers l’enseignement, Karolina redoute le chômage. « En Hongrie, les salaires sont très bas. Les jeunes préfèrent partir travailler dans des pays plus riches, même si la vie y est plus chère. J’espère que l’Europe nous apportera du travail et de meilleurs revenus. » Des aspirations que beaucoup partagent et qui, là encore, traversent les frontières.

Ludovic Tomas


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